Un million de déplacés internes en Haïti

Un million de déplacés internes en Haïti

Les nouveaux chiffres de l’Organisation internationale (OIM) pour les migrations montrent que le nombre de familles délogées a triplé en l’espace d’un an, du fait des violences orchestrées par les groupes armés. Entretien avec Grégoire Goodstein, le représentant de l’OIM en Haïti. RFI : Quels sont les grands mouvements de population causés par les accès de violence qui secouent Haïti ? Les déplacés partent des quartiers situés dans la périphérie de la capitale. Soit en essayant de se recentrer dans les zones sécurisées qui ne représentent plus que 15% de la ville, soit vers les provinces. Et davantage vers le sud du pays, car le Nord est de plus en plus sujet aux attaques des gangs. Le problème des déplacements vers la province, c’est que les gangs encerclent la capitale et établissent des check-points. Ces traversées représentent une véritable prise de risque.   RFI : Quelles sont les conditions de vie dans les camps de déplacés qui se multiplient aux abords de Port-au-Prince ? En l’espace d’un an, la situation s’est dégradée, d’autant qu’un certain nombre de ces camps sont situés hors des zones sécurisées et restent difficiles d’accès. La vie et l’approvisionnement y sont difficiles, qu’il s’agisse de nourriture, d’eau ou des conditions sanitaires, qui font partie du minimum vital.   RFI : Qui accueille les familles qui prennent le risque de partir vers la province ?La majorité d’entre elles sont hébergées dans des familles d’accueil, chez des proches ou des connaissances qui partagent leur maison et qui sont déjà en difficulté. Lorsque l’on parle d’un million de déplacés du fait des violences, il faut ajouter à ce chiffre les communautés d’accueil qui ont aussi besoin d’assistance. L’ensemble des services publics a du mal à fonctionner, ce qui confère un rôle essentiel aux organisations internationales qui agissent en complément de l’État. Or, en 2024, faute de bailleurs, les Nations-unies n’ont pu financer leurs missions humanitaires en Haïti qu’à hauteur de 42 ou 43% des sommes demandées. C’est insuffisant et nous ne savons pas ce que 2025 nous réserve.   Une nouvelle impulsion pour l’appareil sécuritaire haïtien ?Les autorités haïtiennes viennent d’installer un nouveau secrétaire d’État chargé de la sécurité publique : Mario Andrésol reprend du service et sa nomination semble faire l’unanimité. C’est un homme expérimenté, formé en Haïti, aux États-Unis et en France, qui a fait carrière dans l’armée avant d’entrer dans la police et de grimper tous les échelons de l’institution policière. Il a été directeur de la PNH, la police nationale, entre 2005 et 2012, et crédité à l’époque de résultats notables dans la lutte contre les groupes armés. D’après Le Floridien, l’un des journaux de la diaspora haïtienne, basé à Miami, c’est « l’un des rares hauts fonctionnaires doté d’une connaissance approfondie des mécanismes du banditisme et son passage à la PNH avait permis d’affaiblir un certain nombre de réseaux criminels ».Il est de retour, sa nomination est encourageante, mais il va falloir du concret, prévient Le Nouvelliste, qui liste tout ce qui lui manque : « Il faut d’urgence, écrit Frantz Duval, un budget, des moyens, du personnel qualifié pour revitaliser la secrétairerie d’État à la Sécurité publique alors qu’elle est coincée entre le ministère de la Justice, celui de l’Intérieur, la Primature, le Conseil Supérieur de la Police Nationale, le nouveau Conseil National de Sécurité et la présidence ». Autre point, souligne le Nouvelliste, Mario Andrésol « devra soigner ses relations avec la communauté internationale et les pays amis qui financent, surveillent et produisent des rapports sur la sécurité en Haïti. Parmi ces mastodontes, il devra se faire une place et faire la différence ». Les adieux de Joe BidenLe rideau tombe après quatre ans de présidence américaine. Il y aura, certes, d’autres discours cette semaine devant les représentants des forces armées ou les maires de villes moyennes, indique le New York Times. Mais celui de ce soir, en prime time, résonne comme un adieu aux Américains. Et. NBC nous en livre quelques éléments en avant-première. Le président sortant « devrait insister sur son bilan économique et environnemental, la croissance de l’emploi, les investissements dans les énergies renouvelables, la lutte contre le changement climatique. Et saluer la gestion de la pandémie de Covid19 ». Prise de parole prévue à 20h heure de Washington, soit 2h du matin, heure française. Quel rôle pour Elon Musk ? Analyse de Romuald ScioraLe milliardaire libertarien a désormais pour mission de sabrer dans les dépenses fédérales américaines avec l’aval de Donald Trump. Éclairage du chercheur Romuald Sciora, directeur de l’Observatoire politique et géostratégique des États-Unis de l’Iris, à l’occasion de la sortie de son nouvel ouvrage à paraître aujourd’hui : L’Amérique éclatée, plongée au cœur d’une nation en déliquescence. « Ironiquement, Elon Musk est porteur d’une mission qui est de réformer, restructurer l’État fédéral qui est entré en déliquescence depuis quelques décennies et qui est la colonne vertébrale des États-Unis. Le constat est juste mais les remèdes que proposent Donald Trump et Elon Musk ne feront qu’accélérer le processus de dislocation de l’Union. Car un pouvoir plus autoritaire à Washington, à la Viktor Orban, ne fédérera pas la majorité des Américains autour du gouvernement et suscitera plutôt le rejet d’une large partie de la population. »« Les interventions d’Elon Musk en Europe s’inscrivent dans une stratégie de contre-révolution culturelle, une guerre anti-woke lancée contre les valeurs progressistes que Trump, Musk et Susie Wiles, la secrétaire générale de la Maison Blanche, jugent décadentes. Ces interférences dans la politique européenne, au Royaume-Uni ou ailleurs, ont pour but de déstabiliser le système multilatéral, y compris l’Union européenne. Il ne s’agit pas seulement de montrer aux Américains qu’il y a un nouveau shérif en ville et aux élites de Washington qui est le patron. »« Elon Musk a pris une place considérable dans le paysage politique américain, il est aujourd’hui très proche de Trump, ils passent leur temps ensemble. Or, Elon Musk a besoin de Donald Trump pour mener à bien la mission qu’il s’est fixée, qui consiste à œuvrer pour le transhumanisme, à mener la conquête spatiale pour sauver l’humanité. C’est un personnage habité, qui incarne le « pouvoir spirituel » là où Trump possède le pouvoir temporel. Mais cela dit, ils sont en quelque sorte otages l’un de l’autre. Essayez de vous débarrasser de l’homme le plus riche du monde… C’est une alliance qui devrait perdurer au moins jusqu’au 4 juillet 2026, date à laquelle Elon Musk est censé boucler la restructuration de l’État fédéral. Et c’est le jour où nous fêterons le 250è anniversaire des États-Unis. » L’actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1èreDans une tribune libre, le président de la Collectivité territoriale de Guyane, Gabriel Serville, s’interroge sur la volonté de l’État en matière d’évolution institutionnelle des départements d’Outre-mer.

Les nouveaux chiffres de l’Organisation internationale (OIM) pour les migrations montrent que le nombre de familles délogées a triplé en l’espace d’un an, du fait des violences orchestrées par les groupes armés. Entretien avec Grégoire Goodstein, le représentant de l’OIM en Haïti.

RFI : Quels sont les grands mouvements de population causés par les accès de violence qui secouent Haïti ? 

Les déplacés partent des quartiers situés dans la périphérie de la capitale. Soit en essayant de se recentrer dans les zones sécurisées qui ne représentent plus que 15% de la ville, soit vers les provinces. Et davantage vers le sud du pays, car le Nord est de plus en plus sujet aux attaques des gangs. Le problème des déplacements vers la province, c’est que les gangs encerclent la capitale et établissent des check-points. Ces traversées représentent une véritable prise de risque.  

 

RFI : Quelles sont les conditions de vie dans les camps de déplacés qui se multiplient aux abords de Port-au-Prince ? 

En l’espace d’un an, la situation s’est dégradée, d’autant qu’un certain nombre de ces camps sont situés hors des zones sécurisées et restent difficiles d’accès. La vie et l’approvisionnement y sont difficiles, qu’il s’agisse de nourriture, d’eau ou des conditions sanitaires, qui font partie du minimum vital.  

 

RFI : Qui accueille les familles qui prennent le risque de partir vers la province ?

La majorité d’entre elles sont hébergées dans des familles d’accueil, chez des proches ou des connaissances qui partagent leur maison et qui sont déjà en difficulté. Lorsque l’on parle d’un million de déplacés du fait des violences, il faut ajouter à ce chiffre les communautés d’accueil qui ont aussi besoin d’assistance. L’ensemble des services publics a du mal à fonctionner, ce qui confère un rôle essentiel aux organisations internationales qui agissent en complément de l’État. Or, en 2024, faute de bailleurs, les Nations-unies n’ont pu financer leurs missions humanitaires en Haïti qu’à hauteur de 42 ou 43% des sommes demandées. C’est insuffisant et nous ne savons pas ce que 2025 nous réserve.  

 

Une nouvelle impulsion pour l’appareil sécuritaire haïtien ?

Les autorités haïtiennes viennent d’installer un nouveau secrétaire d’État chargé de la sécurité publique : Mario Andrésol reprend du service et sa nomination semble faire l’unanimité. C’est un homme expérimenté, formé en Haïti, aux États-Unis et en France, qui a fait carrière dans l’armée avant d’entrer dans la police et de grimper tous les échelons de l’institution policière. Il a été directeur de la PNH, la police nationale, entre 2005 et 2012, et crédité à l’époque de résultats notables dans la lutte contre les groupes armés. D’après Le Floridien, l’un des journaux de la diaspora haïtienne, basé à Miami, c’est « l’un des rares hauts fonctionnaires doté d’une connaissance approfondie des mécanismes du banditisme et son passage à la PNH avait permis d’affaiblir un certain nombre de réseaux criminels ».

Il est de retour, sa nomination est encourageante, mais il va falloir du concret, prévient Le Nouvelliste, qui liste tout ce qui lui manque : « Il faut d’urgence, écrit Frantz Duval, un budget, des moyens, du personnel qualifié pour revitaliser la secrétairerie d’État à la Sécurité publique alors qu’elle est coincée entre le ministère de la Justice, celui de l’Intérieur, la Primature, le Conseil Supérieur de la Police Nationale, le nouveau Conseil National de Sécurité et la présidence ». Autre point, souligne le Nouvelliste, Mario Andrésol « devra soigner ses relations avec la communauté internationale et les pays amis qui financent, surveillent et produisent des rapports sur la sécurité en Haïti. Parmi ces mastodontes, il devra se faire une place et faire la différence ».

 

Les adieux de Joe Biden

Le rideau tombe après quatre ans de présidence américaine. Il y aura, certes, d’autres discours cette semaine devant les représentants des forces armées ou les maires de villes moyennes, indique le New York Times. Mais celui de ce soir, en prime time, résonne comme un adieu aux Américains. Et. NBC nous en livre quelques éléments en avant-première. Le président sortant « devrait insister sur son bilan économique et environnemental, la croissance de l’emploi, les investissements dans les énergies renouvelables, la lutte contre le changement climatique. Et saluer la gestion de la pandémie de Covid19 ». Prise de parole prévue à 20h heure de Washington, soit 2h du matin, heure française.

 

Quel rôle pour Elon Musk ? Analyse de Romuald Sciora

Le milliardaire libertarien a désormais pour mission de sabrer dans les dépenses fédérales américaines avec l’aval de Donald Trump. Éclairage du chercheur Romuald Sciora, directeur de l’Observatoire politique et géostratégique des États-Unis de l’Iris, à l’occasion de la sortie de son nouvel ouvrage à paraître aujourd’hui : L’Amérique éclatée, plongée au cœur d’une nation en déliquescence

« Ironiquement, Elon Musk est porteur d’une mission qui est de réformer, restructurer l’État fédéral qui est entré en déliquescence depuis quelques décennies et qui est la colonne vertébrale des États-Unis. Le constat est juste mais les remèdes que proposent Donald Trump et Elon Musk ne feront qu’accélérer le processus de dislocation de l’Union. Car un pouvoir plus autoritaire à Washington, à la Viktor Orban, ne fédérera pas la majorité des Américains autour du gouvernement et suscitera plutôt le rejet d’une large partie de la population. »

« Les interventions d’Elon Musk en Europe s’inscrivent dans une stratégie de contre-révolution culturelle, une guerre anti-woke lancée contre les valeurs progressistes que Trump, Musk et Susie Wiles, la secrétaire générale de la Maison Blanche, jugent décadentes. Ces interférences dans la politique européenne, au Royaume-Uni ou ailleurs, ont pour but de déstabiliser le système multilatéral, y compris l’Union européenne. Il ne s’agit pas seulement de montrer aux Américains qu’il y a un nouveau shérif en ville et aux élites de Washington qui est le patron. »

« Elon Musk a pris une place considérable dans le paysage politique américain, il est aujourd’hui très proche de Trump, ils passent leur temps ensemble. Or, Elon Musk a besoin de Donald Trump pour mener à bien la mission qu’il s’est fixée, qui consiste à œuvrer pour le transhumanisme, à mener la conquête spatiale pour sauver l’humanité. C’est un personnage habité, qui incarne le « pouvoir spirituel » là où Trump possède le pouvoir temporel. Mais cela dit, ils sont en quelque sorte otages l’un de l’autre. Essayez de vous débarrasser de l’homme le plus riche du monde… C’est une alliance qui devrait perdurer au moins jusqu’au 4 juillet 2026, date à laquelle Elon Musk est censé boucler la restructuration de l’État fédéral. Et c’est le jour où nous fêterons le 250è anniversaire des États-Unis. »

 

L’actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1ère

Dans une tribune libre, le président de la Collectivité territoriale de Guyane, Gabriel Serville, s’interroge sur la volonté de l’État en matière d’évolution institutionnelle des départements d’Outre-mer.

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