Boualem Sansal s’exprime pour la première fois depuis sa libération : « Je contrôle chacun de mes mots »

Boualem Sansal s’exprime pour la première fois depuis sa libération : « Je contrôle chacun de mes mots »

L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal pose chez lui à Boumerdes, à environ 50 kilomètres à l’est d’Alger, le 17 août 2015. FAROUK BATICHE / AFP L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, gracié le 12 novembre par l’Algérie après un an de prison, s’est exprimé pour la première fois depuis sa libération, dimanche 23 novembre, sur France 2. Retrouver une vie d’homme libre est « compliqué »,

L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal pose chez lui à Boumerdes, à environ 50 kilomètres à l’est d’Alger, le 17 août 2015.

L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, gracié le 12 novembre par l’Algérie après un an de prison, s’est exprimé pour la première fois depuis sa libération, dimanche 23 novembre, sur France 2. Retrouver une vie d’homme libre est « compliqué », a tout d’abord déclaré Boualem Sansal. « On retrouve la vie, des senteurs, des murmures, des choses qu’on ne comprend pas très bien », a expliqué l’écrivain, âgé de 81 ans, qui s’est dit « en bonne santé » après avoir été traité « de manière tout à fait remarquable » pour son cancer de la prostate.

Il a affirmé « contrôler chacun de [ses] mots » en raison du contexte diplomatique entre Paris et Alger et « penser à Christophe Gleizes », journaliste sportif français toujours détenu en Algérie. « Je ne vous parle pas de manière naturelle, parce que naturellement, je suis plutôt exubérant, là je contrôle chacun de mes mots », a-t-il souligné. « Je pense à Christophe Gleizes, il n’est pas le seul, il y a plusieurs dizaines de détenus politiques », a-t-il ajouté.

Reçu par Emmanuel Macron dès son retour

Incarcéré en Algérie pendant un an, Boualem Sansal a retrouvé la liberté le 12 novembre. Il a été gracié par le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, qui a répondu favorablement à une demande des autorités allemandes. L’écrivain est rentré en France mardi, après avoir été transféré à Berlin pour des soins médicaux. Il a été reçu par Emmanuel Macron dès son retour.

Boualem Sansal avait été condamné à cinq ans de prison pour « atteinte à l’unité nationale » à la suite de propos tenus en octobre 2024 au média français d’extrême droite Frontières. Il y affirmait que l’Algérie avait hérité sous la colonisation française de certaines régions de l’ouest du pays, notamment Oran et Mascara, qu’il estimait avoir appartenu auparavant au Maroc.

Figure primée de la littérature francophone nord-africaine, Boualem Sansal est connu pour ses critiques à l’égard des autorités algériennes et des islamistes. Son incarcération avait envenimé une brouille entre Paris et Alger déclenchée en juillet 2024 lorsque la France a reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.

Le Monde avec AFP

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