Le passage de l’ouragan Melissa sur le pays n’aura offert qu’un bref répit. Malgré une suspension temporaire annoncée par les autorités dominicaines à la fin octobre, les refoulements de ressortissants haïtiens ont repris rapidement, atteignant un niveau quasi similaire aux mois précédents. C’est ce que révèle le dernier rapport du Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR), qui fait état d’une situation toujours plus préoccupante.
Entre le 1ᵉʳ et le 31 octobre 2025, le GARR rapporte avoir accueilli 809 personnes déportées rien qu’au point frontalier de Belladère. Femmes enceintes, mineurs non accompagnés, mères allaitantes, personnes vivant avec un handicap : de nombreux cas nécessitant une prise en charge urgente ont été enregistrés. Selon les chiffres communiqués par les autorités haïtiennes, 7 967 personnes ont été refoulées par les quatre principaux points frontaliers durant le mois, malgré le contexte de crise humanitaire qui frappe le pays.
En parallèle, d’autres États de la région dont les Bahamas, les îles Turques-et-Caïques et les États-Unis ont également procédé à des renvois de dizaines d’Haïtiens vers le Cap-Haïtien.
Le GARR souligne également la multiplication des témoignages accablants sur les conditions des déportations en République dominicaine. Les travaux du chercheur Simon Rodriguez évoquent notamment l’intervention de groupes paramilitaires, des actes de violences, de pillages et des décès restés sans réponses. Au moins 54 migrants haïtiens auraient péri depuis octobre 2024.
Face à cette situation, le GARR appelle une nouvelle fois à la suspension immédiate des déportations et à une mobilisation internationale pour protéger les droits des migrants haïtiens.
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