Devant une salle d’audience étrangement vide, le tribunal de Colmar était saisi, mardi 25 novembre, d’un dossier de violences contre des mineurs dans deux centres éducatifs renforcés alsaciens. Ces structures, gérées par la protection judiciaire de la jeunesse, sont chargées d’accueillir des mineurs placés par la justice en raison de difficultés sociales, familiales ou scolaires graves.
Devant une salle d’audience étrangement vide, le tribunal de Colmar était saisi, mardi 25 novembre, d’un dossier de violences contre des mineurs dans deux centres éducatifs renforcés alsaciens. Ces structures, gérées par la protection judiciaire de la jeunesse, sont chargées d’accueillir des mineurs placés par la justice en raison de difficultés sociales, familiales ou scolaires graves.
Six éducateurs avaient été mis en examen en mars 2020 à la suite de révélations dans L’Obs. Trois d’entre eux se retrouvent sur le banc des prévenus, poursuivis pour violences volontaires aggravées, les faits ayant été commis sur des mineurs et dans un établissement d’enseignement ou d’éducation par une personne chargée de mission de service public.
Mehdi K., Bassem T. et Taner I. contestent les faits qui leur sont reprochés. La présidente, Morgane Robitaillie, leur rappelle les éléments rapportés par d’autres éducateurs et des jeunes : balayettes, coups dans le ventre et à la tête, étranglements, séances de règlements de comptes, défoulement sur un tatami…
L’un d’eux, un colosse roux, qui a évolué, plusieurs années durant, en championnat de France de judo, baisse la tête et se tord les doigts lorsque la présidente évoque des messages échangés sur un groupe WhatsApp entre éducateurs, où il se vante de ses actes :
« C’était pour décompresser et rigoler. Ces jeunes n’ont pas une histoire facile, c’est difficile pour nous : ça nous permettait de souffler.
— En quoi cela fait décompresser de dire “Je lui ai mis deux grosses balayettes, deux coups de poing à ce gros con de Ramzy” ?, s’étonne la juge.
— Dans notre milieu de judoka, c’est notre jargon, répond Mehdi K.
— Je ne suis pas sûre que parler de “patate” ou de “balayette” sur des mineurs soit les valeurs portées par le judo. Je crois que c’est plutôt l’opposé », réplique la présidente.
Le prévenu insiste : il voulait prouver qu’il n’était pas un « faible » : « Croyez-moi, c’est une réalité du terrain : si vous n’avez pas le soutien de votre équipe, les jeunes s’engouffrent dans cette faille. »
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