Justice : Germine Joly alias « Yonyon », condamné à la prison à vie aux États-Unis

Justice : Germine Joly alias « Yonyon », condamné à la prison à vie aux États-Unis

Le chef du gang 400 Mawozo, Germine Joly, alias « Yonyon », qui se présentait comme le « roi » de cette organisation criminelle, a été condamné ce mercredi 3 décembre 2025 à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle pour avoir orchestré l’enlèvement de 17 missionnaires, dont 16 citoyens américains et un bébé de huit mois, rapporte Miami Herald.

Selon le journal, la sentence, prononcée par un tribunal fédéral du district de Columbia, intervient sept mois après la condamnation par un jury de Joly pour son rôle dans l’enlèvement des missionnaires, membres de l’organisation Christian Aid Ministries, basée dans l’Ohio. En plus de la prison à perpétuité, le juge John D. Bates a infligé au chef de gang, âgé de 34 ans, une amende de 1 700 dollars.

« Cette condamnation démontre clairement que le stratagème de Germine visant à obtenir sa liberté en utilisant des chrétiens comme pions s’est retourné contre lui », a déclaré la procureure américaine Jeanine Pirro.

Toujours selon le quotidien floridien, la plupart des otages, dont un ressortissant canadien, ont été retenus sous la menace des armes pendant 62 jours. Ils ont recouvré leur liberté après le versement d’une rançon de 350 000 dollars, leur libération ayant été présentée comme une évasion. Au moment des enlèvements, Joly était pourtant incarcéré au Pénitencier national d’Haïti. Cela ne l’a pas empêché de continuer à diriger les opérations du gang grâce à des téléphones portables non surveillés, donnant des instructions pour des enlèvements mais aussi pour un vaste trafic d’armes entre les États-Unis et Haïti, opéré avec l’aide de complices en Floride.

Au cours du procès, plusieurs témoins ont également affirmé que Joly contrôlait les finances de 400 Mawozo, supervisant les paiements aux membres du gang, notamment les rançons.

En janvier 2024, à la fin de son procès sans jury, Yonyon avait plaidé coupable dans une autre affaire liée à un trafic d’armes illégal et au blanchiment d’argent provenant des rançons versées par des otages américains, en violation des lois américaines sur l’exportation. Il avait été condamné en juin à 35 ans de prison fédérale pour ces infractions.

Le service de probation américain avait recommandé une peine de prison à perpétuité pour la prise d’otages, suivie de 60 mois de liberté surveillée et d’une amende de 1 700 dollars, en demandant que cette peine soit purgée simultanément avec celle déjà prononcée dans l’affaire de trafic d’armes. Le gouvernement fédéral avait soutenu cette recommandation. La « peine significative » imposée reflète la gravité des actes commis par Joly, ont insisté les procureurs.

« Ce crime odieux était motivé par l’intérêt personnel de l’accusé : il voulait obtenir sa libération en échange des otages », ont-ils écrit dans des documents judiciaires. « La peine requise est suffisante, sans être excessive, pour servir les intérêts de la justice. »

Par l’intermédiaire de ses avocats, Joly avait plaidé pour une peine bien plus clémente, soit environ 25 ans et 8 mois de prison, assortis de 60 mois de liberté surveillée, à purger en même temps que sa peine pour trafic d’armes. Il avait également demandé à être incarcéré dans le sud de la Floride.

Le 16 octobre 2021, vers 13 h, les missionnaires mennonites revenaient d’une visite dans un orphelinat à l’est de Port-au-Prince lorsqu’ils ont été contraints, sous la menace d’armes à feu, de descendre de leurs véhicules. Ils ont ensuite été dispersés et retenus en otages à différents endroits par des membres du gang, tandis que leurs proches négociaient leur libération. Parmi les victimes figuraient cinq enfants, dont un bébé.

Peu après, le gang 400 Mawozo avait revendiqué l’enlèvement sur les réseaux sociaux et exigé une rançon de 17 millions de dollars, soit un million par otage. Le 11 novembre 2021, le groupe avait contacté un représentant des victimes et indiqué qu’en échange d’une rançon, il réclamait la libération de Joly, alors détenu en Haïti.

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