Kilmar Abrego Garcia, migrant salvadorien et résident américain, à son arrivée au bureau local de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE), à Baltimore (Maryland), le 25 août 2025. ROBERTO SCHMIDT/AFP Un immigré salvadorien expulsé par erreur par l’administration Trump puis ramené et détenu aux Etats-Unis a été relâché, jeudi 11 décembre, sur décision de justice et après des

Un immigré salvadorien expulsé par erreur par l’administration Trump puis ramené et détenu aux Etats-Unis a été relâché, jeudi 11 décembre, sur décision de justice et après des mois de bataille judiciaire, a annoncé son avocat.
« Il a été libéré », a déclaré dans un courriel à l’Agence France-Presse (AFP) l’avocat de Kilmar Abrego Garcia, Simon Sandoval-Moshenberg, quelques heures après une décision d’une juge fédérale du Maryland, près de Washington. Le cas de cet habitant du Maryland, marié à une Américaine, cristallise l’opposition entre la justice fédérale et l’administration Trump, accusée d’obstruction vis-à-vis des tribunaux qui contrarient sa politique d’expulsions massives.
Après s’être déclarée dans l’incapacité de ramener Kilmar Abrego Garcia, expulsé vers le Salvador le 15 mars avec plus de 250 hommes, la plupart pour appartenance présumée à un gang vénézuélien, l’administration Trump l’a fait revenir aux Etats-Unis le 6 juin. Mais elle a aussitôt entamé des poursuites à son encontre dans le Tennessee pour aide au séjour illégal de migrants. Kilmar Abrego Garcia a finalement été libéré en août sous de strictes conditions au Tennessee, notamment de mesures de surveillance électronique, en attendant son procès dans cette affaire, prévu en janvier 2026.
Un long parcours judiciaire
Après son retour dans le Maryland fin août, il a de nouveau été convoqué et détenu par la police de l’immigration (ICE) en vue de son expulsion vers un pays tiers africain : successivement l’Ouganda, l’Eswatini, le Ghana, puis le Liberia. L’intéressé a refusé ces quatre destinations, se déclarant en revanche prêt à partir pour le Costa Rica, qui a dit accepter de l’accueillir, ce que le gouvernement a contesté.
Dans sa décision jeudi, la juge Paula Xinis conclut que « depuis sa détention illicite au Salvador, M. Abrego Garcia a été de nouveau détenu, encore sans justification légale », relevant qu’il ne fait l’objet « d’aucun ordre d’expulsion légal ». Elle ordonne en conséquence au gouvernement de le libérer « immédiatement » et de lui en rendre compte d’ici à 17 heures (23 heures en France), déplorant au passage que celui-ci ait à plusieurs reprises « bafoué les décisions du tribunal ».
« Cette décision n’a aucune base juridique et nous continuerons à nous battre bec et ongles contre ceci devant les tribunaux », a réagi sur X la porte-parole du ministère de la sécurité intérieure, Tricia McLaughlin, accusant la magistrate de « militantisme judiciaire ».
Le président Donald Trump a érigé la lutte contre l’immigration clandestine en priorité absolue, évoquant une « invasion » des Etats-Unis par des « criminels venus de l’étranger » et communiquant abondamment sur les expulsions d’immigrés. Mais son programme d’expulsions massives a été contrecarré ou freiné par de multiples décisions de justice, notamment au motif que les personnes visées devaient pouvoir faire valoir leurs droits.


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