Malgré les mesures restrictives prises par le gouvernement chilien pour contrôler le flux migratoire des Haïtiens vers ce pays, de nombreux compatriotes en majorité des jeunes cherchent toujours à laisser le pays à destination du Chili en quête d’un mieux-être.
Ils sont généralement très nombreux, les compatriotes voulant se rendre au Chili ces trois dernières années afin d’améliorer leurs conditions d’existence.
Tenaillés par un chômage endémique et par la grave crise économique à laquelle le pays est en proie, ils sont plusieurs centaines chaque semaine à prendre la direction de cet Etat sud-américain, selon les chiffres disponibles.
Un nombre qui est en nette diminution depuis l’entrée en vigueur, la semaine dernière, de l’interdiction faite aux Haïtiens de se rendre sans Visa au Chili.
En dépit des mesures restrictives prises par les dirigeants chiliens, pour contrôler la migration des Haïtiens dans leur pays, les fils de Jean Jacques Dessalines se montrent toujours très intéressés à s’y rendre.
Devant le consulat chilien à Port-au-Prince, ce mardi 24 Avril 2018, la ligne n’était pas très longue. Ils étaient environ une centaine de jeunes, âgés entre 21 et 29 ans, à se rendre sur les lieux en vue de s’informer des conditions à remplir pour l’obtention du Visa touriste chilien qui coûte 25 dollars américains pour 3 mois.
Exprimant leur ras-le-bol par rapport à la situation générale du pays, les jeunes ne cachent pas leur détermination à se rendre au Chili, considéré par plusieurs d’entre eux comme le nouveau El Dorado.
« Nous en avons marre de ce pays qui ne nous offre aucune opportunité. Aucun des pouvoirs qui se sont succédé ces dernières années ne se soucie du bien-être de la population», ont-ils déclaré avec dégout.
Deeux autres jeunes hommes, âgés respectivement de 26 et 29 ans, justifient leur décision de quitter le pays par la défaillance de l’Etat.
Agéed respectivement de 25 et 21 ans, deux jeunes femmes, chacune mère d’un enfant, se sont montrées, elles aussi, très impatientes, s’agissant de se rendre au Chili. Sans emploi en Haïti, elles ne rêvent que de ce pays où y vivent déjà leurs conjoints respectifs qui, affirment-elles, les attendent aussi avec impatience.
C’est en 2017 que le ministre chilien des affaires étrangères avait adressé une requête à la chambre des députés de son pays pour exiger que des dispositions soient prises pour freiner le flux de migrants qui ne remplissent pas les conditions requises. Ce n’est que le 9 avril dernier que le chef de l’Etat chilien a communiqué les nouvelles intentions de son gouvernement concernant la migration.
Nous assistons chaque année à la fuite d’une bonne partie de notre main d’œuvre qualifiée vers des cieux plus cléments, faute d’emplois. Les autorités étatiques semblent ne pas accorder une trop grande importance à cette question, car elles ne se penchent pas jusqu’ici sur les raisons qui poussent ces compatriotes à fuir leur terre natale, déplorent certains observateurs.
Diego Charles