L’État haïtien a pris la décision d’adopter un seul indice de prix afin de diminuer les pertes de fonds enregistrées sur les produits pétroliers. Cette nouvelle mesure entraînera une baisse des profits des compagnies pétrolières, a indiqué le ministre de l’Economie et des Finances, Michel Patrick Boisvert, ce lundi 22 juin qui précise que l’État va, désormais, jouer son rôle de régulateur.
Depuis plus de 109 ans, l’État haïtien n’avait pas une idée réelle de l’indice de prix sur le marché international, a dit le président. Dans un processus à l’aveugle, les autorités étatiques achetaient les produits pétroliers aux prix fixés par les importateurs, a-t-il poursuivi en insistant sur le fait qu’il a pris la “décision de mettre fin à cette situation.”
“Grâce a leur accès à la plateforme des prix, les autorités ont une idée réelle de l’indice de prix et sont en mesure de prendre des décisions plus éclairées”, a dit Jouvenel Moïse qui n’a pas cessé de demander au ministre Boisvert de fournir davantage d’explications le marché pétrolier.
Le ministre de l’Economie et des Finances qui a abondé dans le même sens, a souligné que les importateurs ont longtemps bénéficié d’une différentielle parce qu’ils vendaient à l’Etat haïtien les produits pétroliers suivant un indice de la Caraïbes, alors qu’ils achetaient suivant la référence du « plats » nettement inférieur.
“L’Etat était absent”, a-t-il reconnu tout en soulignant qu’en dix ans l’État a perdu 173, 5 milliards de gourdes sur le carburant dont 24 milliards durant ces deux dernières années. La perte de taxes représente pour l’État 83 milliards de gourdes.
“Avec la nouvelle structure de prix, l’État rattrapera pas mal de manque à gagner”, a dit Michel Patrick Boisvert. Cependant, le pari est loin d’être gagné. Pour pouvoir maintenir le prix du carburant à la pompe, l’État perd 75,84 gourdes sur le gallon de gazoline, 43,22 gourdes sur le kérosène et 39,74 gourdes sur le gallon de diesel, a énuméré M. Boisvert.
Le dossier des produits pétroliers serait une source de corruption. Le locataire du Palais national qui évoque un éventuel cas de surfacturation invite les autorités compétentes à mener une enquête sur les appels d’offres passés entre l’Etat haïtien et les compagnies privées dans l’intervalle de mars 2010 a mai 2020.