Lundi 3 septembre 2018 Lettre ouverte à l’Honorable Youri Latortue, Sénateur de la République Monsieur le Sénateur, L”«audition» en catimini du responsable de la Sogener le lundi 27 août dernier au Sénat de la République par votre commission éthique et anti-corruption a donné lieu à un spectacle pour le moins ignoble et de très mauvais
Lundi 3 septembre 2018
Lettre ouverte à l’Honorable Youri Latortue, Sénateur de la République
Monsieur le Sénateur,
L”«audition» en catimini du responsable de la Sogener le lundi 27 août dernier au Sénat de la République par votre commission éthique et anti-corruption a donné lieu à un spectacle pour le moins ignoble et de très mauvais goût à travers lequel vous vous êtes prêté, sans la moindre retenue, au jeu dégoûtant de proférer des accusations gratuites et infondées contre ma personne.
En effet, à l’issue de cette prétendue audition qui ressemblait beaucoup plus à une mise en scène visant à salir mon nom, faisant office de «porte-parole» de cet homme d’affaires et de ses intérêts, vous avez déclaré sans aucune gêne aux micros de la presse que ce dernier vous avait fait part d’une démarche que j’aurais entreprise au nom de l’ancien Premier ministre Laurent Lamothe en 2011 auprès de l’oncle du concerné afin d’obtenir de l’argent pour faciliter la poursuite du contrat d’énergie entre la Sogener et l’Etat haïtien.
Je m’empresse de rejeter catégoriquement vos accusations mensongères et farfelues que je qualifierais de commérages, indignes de la noble fonction que vous occupez. Que faites-vous du principe sacro-saint de la présomption d’innocence ? Comment pouvez-vous avoir le toupet de vouloir me clouer au pilori pour des faits qui me sont reprochés sur la base d’une simple accusation faite il y a sept ans, sans la moindre preuve.
Si la Justice fonctionnait sur la base de rumeurs et de commérages, ne seriez vous pas vous-mêmes devant les tribunaux Monsieur le Sénateur, tant les accusations de toutes sortes vous concernant sont les unes plus graves que les autres. Combien de fois avons-nous entendu parler de vos présumées «combines» visant à dilapider les caisses de l’ONA? Qui n’a pas eu écho des accusations portées contre vous selon lesquelles vous aviez fait mainmise sur le port appartenant à la famille Mevs aux Gonaïves? Récemment encore l’ancien Premier ministre Jacques Edouard Alexis qui vous qualifiait de «corrompu», faisait état de votre implication présumée dans un dossier de «vol de voiture». Dans un article publié dans les colonnes du journal Le Monde, l’auteur vous avait qualifié de «Monsieur 30%» en raison de vos trafics d’influence au sein de l’administration publique durant la période de transition en 2005. Ce week-end encore, des citoyens de votre département sont montés au créneau pour vous «accuser d’avoir détourné plusieurs millions de dollars qui devaient servir à rénover la ville des Gonaïves».
Cela ne fait pas de vous pour autant un pestiféré. Et aussi longtemps que la justice n’aura pris un jugement en bonne et due forme contre votre personne, vous pourrez continuer à jouir librement de votre statut d’homme «respectable» dans la société. Voilà comment fonctionne l’Etat de droit Monsieur le Sénateur !
Le citoyen que je suis, après avoir pris le temps nécessaire pour comprendre le sens de votre attitude innommable, se sent outré par cette plaisanterie de mauvais goût que vous avez orchestrée dans le seul objectif de nuire à ma réputation puisque dans une affirmation vous n’avez fourni aucun chèque, papier ou document pouvant prouver vos allegations. Pis est, dans vos pompeuses déclarations, vous ne vous souvenez même pas de l’année de cette prétendue «transaction» et vous même admettez qu’il n’y a jamais eu d’échange d’argent. Donc de quoi on parle monsieur le sénateur?
Aussi longtemps que de telles flèches seront décrochées contre moi, je ferai tout pour protéger mon honneur que vous vous efforcez à traîner dans la boue immonde de la tromperie et de la malhonnêteté.
Civilités.
Rony Desvarennes