Haïti : des accusations de corruption ébranlent le nouveau pouvoir

Haïti : des accusations de corruption ébranlent le nouveau pouvoir

L’Unité de lutte contre la corruption (ULCC), un organe officiel haïtien a recommandé hier mercredi (2 octobre 2024) des poursuites contre trois membres du Conseil présidentiel de transition pour abus de fonction, versement de pots-de-vin et corruption passive. Ils auraient essayé de monnayer leur soutien à la reconduction de Raoul Pascal Pierre-Louis à la présidence du Conseil d’administration de la Banque nationale de crédit (BNC). Nous en parlons avec notre invité en studio, le rédacteur en chef du Nouvelliste Frantz Duval.  Les trois conseillers du CPT et le président du BNC font objet d’une enquête. Selon Frantz Duval, ils doivent s’expliquer devant un juge sur des irrégularités bancaires détectées. Celles-ci concernent des écarts entre leurs revenus et des montants suspects observés sur leurs comptes. Ces révélations sont d’une grande ampleur, mais l’opinion publique reste sceptique quant à une issue judiciaire rapide, en raison des faiblesses traditionnelles du système judiciaire haïtien.Les suites politiques et diplomatiquesAvec Frantz Duval, on s’interroge aussi sur les répercussions politiques de cette affaire. En principe, l’un des conseillers accusés, Smith Augustin, devrait être nommé président du Conseil présidentiel le 7 octobre 2024. Le rédacteur en chef du Nouvelliste évoque aussi lestensions au sein du gouvernement haïtien. « La relation entre le Conseil présidentiel et le Premier ministre par intérim reste tendue ». Une récente convocation de la ministre des Affaires étrangères par le cabinet du Premier ministre a été critiquée pour ne pas respecter les protocoles officiels. Cette convocation symbolise la fragilité de la cohabitation entre ces deux entités politiques. Certains ministres sont affiliés au Conseil présidentiel, tandis que d’autres relèvent directement du Premier ministre. Une réunion cruciale est prévue demain vendredi (4 octobre 2024) pour tenter d’apaiser ces tensions, mais la situation reste volatile et complexe.Haïti absent au sommet de la FrancophonieEn raison de la crise politique actuelle, Haïti ne sera pas représenté au plus haut niveau lors de la 19è édition du sommet de la Francophonie. Seul le chargé d’affaires haïtien en France assistera à cet événement. Ni le président, ni la ministre des Affaires étrangères ne feront le déplacement. Cette absence marque un moment délicat pour Haïti, où la passation de pouvoir au sein du Conseil présidentiel et les tensions politiques internes occupent toute l’attention des dirigeants.Expulsion des migrants haïtiens par la République dominicaineLa République dominicaine a annoncé une campagne massive de rapatriement de migrants haïtiens, avec l’objectif de renvoyer jusqu’à 10 000 personnes par semaine. C’est à lire aussi dans le Nouvelliste. Cette décision intervient après l’échec des pourparlers lors de l’Assemblée générale des Nations unies, qui aurait pu apaiser les tensions entre les deux pays. Depuis plus d’un an, les relations entre Haïti et la République dominicaine se détériorent, et ces expulsions massives visent principalement les Haïtiens vivant en République dominicaine, exacerbant ainsi les tensions diplomatiquesÀ lire aussiLa République dominicaine annonce un plan d’expulsions massives d’Haïtiens sans-papiers La grève des dockers dans l’est et le sud des États-UnisÀ La Nouvelle-Orléans, la grève des dockers commence à inquiéter les entrepreneurs, notamment ceux du secteur du café, nous explique notre envoyé spécial Vincent Souriau. C’est le cas de Matt Cronin, qui importe des grains du Costa Rica. Pour l’instant, il n’y a pas encore de pénurie, mais il craint que la situation se dégrade si la grève persiste. Avec ses 500 kilos de café écoulés chaque semaine, il dispose encore de stocks, mais estime que tout pourrait changer si le mouvement se prolonge jusqu’à Noël, affectant non seulement son entreprise, mais aussi toute la profession dans la région.Sur le plan national, cette grève tombe à un moment critique, en pleine renégociation des contrats des dockers et durant la campagne présidentielle américaine. Les dockers demandent une augmentation de leur salaire de 70% sur six ans. Cette situation met l’administration Biden sous pression, car un prolongement du conflit pourrait affecter les fêtes de fin d’année et alimenter les critiques, notamment de la part des électeurs conservateurs, qui estiment que Donald Trump aurait mieux géré la situation. Les accusations relancées contre Donald Trump pour son rôle dans l’assaut contre le CapitoleLe procureur spécial qui instruit le dossier contre Donald Trump pour tentatives d’inverser illégalement les résultats de l’élection de 2020 affirme que le républicain agissait en tant que candidat, donc en tant que personne privée. Il ne peut donc bénéficier d’une immunité présidentielle. Le procureur spécial Jack Smith a présenté un nouvel argumentaire avec des témoignages inédits, un argumentaire publié par la justice et dont les extraits sont à lire entre autres dans le New York Times. Le journal retient de ce document surtout les témoignages accablants pour l’ancien président. Un haut responsable de la Maison Blanche à l’époque cite par exemple une conversation entre Donald Trump, sa femme, sa fille et son gendre à bord de l’hélicoptère présidentiel. L’ex-président leur aurait dit : « Peu importe que vous ayez gagné ou perdu l’élection, il faut se battre comme un chien ». Le Washington Post souligne que Donald Trump de toute façon ne sera pas jugé dans cette affaire avant les élections du mois prochain (novembre 2024), et qu’« il est possible qu’il ne le soit jamais s’il gagne ». Mais ce dossier aura au moins « servi de rappel tardif d’un épisode peu glorieux, inspiré par Donald Trump, à un peu plus d’un mois d’un scrutin où les électeurs doivent décider s’ils veulent ou non remettre Donald Trump dans le fauteuil présidentiel » À écouter aussiÉtats-Unis: Donald Trump retourne au Capitole à Washington pour la première fois depuis l’assaut du 6 janvier Journal de la 1ère En Martinique, la proposition visant à supprimer « l’octroi de mer » sur certains produits sera-elle présentée aux élus de la Collectivité Territoriale ?

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L’Unité de lutte contre la corruption (ULCC), un organe officiel haïtien a recommandé hier mercredi (2 octobre 2024) des poursuites contre trois membres du Conseil présidentiel de transition pour abus de fonction, versement de pots-de-vin et corruption passive. Ils auraient essayé de monnayer leur soutien à la reconduction de Raoul Pascal Pierre-Louis à la présidence du Conseil d’administration de la Banque nationale de crédit (BNC). Nous en parlons avec notre invité en studio, le rédacteur en chef du Nouvelliste Frantz Duval. 

Les trois conseillers du CPT et le président du BNC font objet d’une enquête. Selon Frantz Duval, ils doivent s’expliquer devant un juge sur des irrégularités bancaires détectées. Celles-ci concernent des écarts entre leurs revenus et des montants suspects observés sur leurs comptes. Ces révélations sont d’une grande ampleur, mais l’opinion publique reste sceptique quant à une issue judiciaire rapide, en raison des faiblesses traditionnelles du système judiciaire haïtien.

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Les suites politiques et diplomatiques

Avec Frantz Duval, on s’interroge aussi sur les répercussions politiques de cette affaire. En principe, l’un des conseillers accusés, Smith Augustin, devrait être nommé président du Conseil présidentiel le 7 octobre 2024. Le rédacteur en chef du Nouvelliste évoque aussi lestensions au sein du gouvernement haïtien. « La relation entre le Conseil présidentiel et le Premier ministre par intérim reste tendue ». Une récente convocation de la ministre des Affaires étrangères par le cabinet du Premier ministre a été critiquée pour ne pas respecter les protocoles officiels. Cette convocation symbolise la fragilité de la cohabitation entre ces deux entités politiques. Certains ministres sont affiliés au Conseil présidentiel, tandis que d’autres relèvent directement du Premier ministre. Une réunion cruciale est prévue demain vendredi (4 octobre 2024) pour tenter d’apaiser ces tensions, mais la situation reste volatile et complexe.

Haïti absent au sommet de la Francophonie

En raison de la crise politique actuelle, Haïti ne sera pas représenté au plus haut niveau lors de la 19è édition du sommet de la Francophonie. Seul le chargé d’affaires haïtien en France assistera à cet événement. Ni le président, ni la ministre des Affaires étrangères ne feront le déplacement. Cette absence marque un moment délicat pour Haïti, où la passation de pouvoir au sein du Conseil présidentiel et les tensions politiques internes occupent toute l’attention des dirigeants.

Expulsion des migrants haïtiens par la République dominicaine

La République dominicaine a annoncé une campagne massive de rapatriement de migrants haïtiens, avec l’objectif de renvoyer jusqu’à 10 000 personnes par semaine. C’est à lire aussi dans le Nouvelliste. Cette décision intervient après l’échec des pourparlers lors de l’Assemblée générale des Nations unies, qui aurait pu apaiser les tensions entre les deux pays. Depuis plus d’un an, les relations entre Haïti et la République dominicaine se détériorent, et ces expulsions massives visent principalement les Haïtiens vivant en République dominicaine, exacerbant ainsi les tensions diplomatiques

À lire aussiLa République dominicaine annonce un plan d’expulsions massives d’Haïtiens sans-papiers

 

La grève des dockers dans l’est et le sud des États-Unis

À La Nouvelle-Orléans, la grève des dockers commence à inquiéter les entrepreneurs, notamment ceux du secteur du café, nous explique notre envoyé spécial Vincent Souriau. C’est le cas de Matt Cronin, qui importe des grains du Costa Rica. Pour l’instant, il n’y a pas encore de pénurie, mais il craint que la situation se dégrade si la grève persiste. Avec ses 500 kilos de café écoulés chaque semaine, il dispose encore de stocks, mais estime que tout pourrait changer si le mouvement se prolonge jusqu’à Noël, affectant non seulement son entreprise, mais aussi toute la profession dans la région.

Sur le plan national, cette grève tombe à un moment critique, en pleine renégociation des contrats des dockers et durant la campagne présidentielle américaine. Les dockers demandent une augmentation de leur salaire de 70% sur six ans. Cette situation met l’administration Biden sous pression, car un prolongement du conflit pourrait affecter les fêtes de fin d’année et alimenter les critiques, notamment de la part des électeurs conservateurs, qui estiment que Donald Trump aurait mieux géré la situation.

 

Les accusations relancées contre Donald Trump pour son rôle dans l’assaut contre le Capitole

Le procureur spécial qui instruit le dossier contre Donald Trump pour tentatives d’inverser illégalement les résultats de l’élection de 2020 affirme que le républicain agissait en tant que candidat, donc en tant que personne privée. Il ne peut donc bénéficier d’une immunité présidentielle. Le procureur spécial Jack Smith a présenté un nouvel argumentaire avec des témoignages inédits, un argumentaire publié par la justice et dont les extraits sont à lire entre autres dans le New York Times. Le journal retient de ce document surtout les témoignages accablants pour l’ancien président. Un haut responsable de la Maison Blanche à l’époque cite par exemple une conversation entre Donald Trump, sa femme, sa fille et son gendre à bord de l’hélicoptère présidentiel. L’ex-président leur aurait dit : « Peu importe que vous ayez gagné ou perdu l’élection, il faut se battre comme un chien ». Le Washington Post souligne que Donald Trump de toute façon ne sera pas jugé dans cette affaire avant les élections du mois prochain (novembre 2024), et qu’« il est possible qu’il ne le soit jamais s’il gagne ». Mais ce dossier aura au moins « servi de rappel tardif d’un épisode peu glorieux, inspiré par Donald Trump, à un peu plus d’un mois d’un scrutin où les électeurs doivent décider s’ils veulent ou non remettre Donald Trump dans le fauteuil présidentiel »

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En Martinique, la proposition visant à supprimer « l’octroi de mer » sur certains produits sera-elle présentée aux élus de la Collectivité Territoriale ?

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