Dégradation de la situation à Port-au-Prince

Dégradation de la situation à Port-au-Prince

En Haïti, la situation sécuritaire s’est fortement dégradée, ces derniers jours, dans plusieurs secteurs de la zone métropolitaine. Gotson Pierre, directeur de l’agence Alter Presse, revient sur la dégradation de la situation depuis deux jours à Port-au-Prince et ses environs. Des tirs nourris ont résonné ce lundi (21 octobre 2024) dans plusieurs endroits, avec des barrages et des barricades enflammées. Un des points les plus chauds : Solino, au centre de la capitale, qui subit les attaques répétées de la coalition des gangs armés Viv Ansanm. Depuis les attaques du 17 octobre à Port-au-Prince, 4 200 personnes ont été déplacées.La situation est aussi très tendue en province, notamment dans le département de l’Artibonite, dans le nord du pays, avec notamment l’attaque d’une école – un parent d’élève a été tué et plusieurs élèves blessés.Face à cela, le gouvernement a décidé de redéployer des unités d’élite, là où les combats les plus rudes avec les gangs ont lieu – ces centaines de policiers et soldats sont actuellement affectés à la protection de personnalités importantes.La « désarticulation de la transition »Les deux chefs de l’exécutif ont visité le quartier général des Forces armées d’Haïti mais séparément à 24 heures d’intervalle : « Le Conseil présidentiel de transition et le Premier ministre font un grand concours de visites et de réunions pour la galerie », titre le Nouvelliste : ils « affichent au grand jour la désarticulation de la transition », juge le quotidien, alors que « parallèlement à ces visites (…) les groupes criminels continuent de sanctionner la population ». « Ce n’est pas le moment des querelles politiques », a insisté Brian A. Nichols, l’assistant-secrétaire d’État américain pour les Affaires de l’hémisphère occidental. D’autant que, souligne Frantz Duval dans son éditorial, « si, en février, le Premier ministre Ariel Henry était en vadrouille quand les gangs ont déferlé sur Port-au-Prince, cette fois les chefs sont au pays, il s’entredéchirent et font enfler leurs albums photos ».  États-Unis : journal de campagneComme chaque mardi, l’envoyé spécial permanent de RFI, à Washington, Guillaume Naudin fait le point sur la campagne. Il revient sur la loterie organisée par Elon Musk. Le milliardaire a créé un comité d’action politique pour soutenir Donald Trump, et ce comité a lancé une pétition en faveur, officiellement, de la défense de la Constitution et du droit à détenir et porter des armes – mais uniquement dans les sept États-clé. Chaque électeur inscrit comme électeur et qui signe la pétition reçoit 100 dollars, plus 47 dollars par autre électeur inscrit qu’il convainc de signer la pétition. Chaque jour jusqu’à l’élection, un des signataires de sa pétition recevra par tirage au sort un million de dollars. Or, explique Guillaume Naudin, cela ressemble à de l’achat de votes, ce que la loi interdit. Les experts légaux sont divisés…À noter également que, selon la commission électorale fédérale, au mois de septembre, la campagne Harris a levé trois fois plus d’argent que la campagne Trump. Sur les trois derniers mois, le total pour les démocrates s’élève à un milliard de dollars. De l’argent qui part notamment en publicité dans les États-clé. « Populisme, agression et grossièreté »Donald Trump est en tête du vote masculin, et il « insiste avec une posture de macho », titre USA Today qui, comme beaucoup d’autres quotidiens, revient sur les propos qu’a tenus le candidat ce week-end : « douze minutes de remarques décousues sur le golfeur décédé Arnold Palmer, un monologue qu’il a conclu par une réflexion sur la taille du pénis de Monsieur Palmer », raconte l’éditorialiste du New York Times. Pendant ce meeting, l’ancien président a aussi traité Kamala Harris de « vice-présidente de merde ». « Cela ne va certainement attirer les électeurs qu’il faut encore persuader », explique dans The Hill une conseillère républicaine :« Mais nous sommes aujourd’hui à un moment où les deux camps veulent surtout mobiliser leurs bases. » Le fait est que, « à de nombreuses reprises », écrit un reporter de Politico, « les électeurs nous ont dit que c’est ce qu’ils aimaient à propos de Trump : il dit ce qu’il pense (…) Ce genre de discours est largement accepté maintenant, et particulièrement pour Trump, à en croire ses électeurs ». Présidentielle américaine : environnement, climat et candidatsSimon Rozé, le chef du service environnement / climat de RFI, détaille les positions des deux candidats à la présidentielle sur les sujets environnementaux.Donald Trumpnie le changement climatique, en relativise ses conséquences, et veut détricoter les politiques et réglementations existantes. Et aujourd’hui, ses soutiens et lui apparaissent bien plus préparés que lors de sa présidence pour mener à bien ce travail de sape.  Le candidat républicain appuie aussi de manière marquée le secteur des hydrocarbures. Lorsqu’il a reçu des patrons du secteur, Donald Trump leur a fait une offre : un milliard de dollars pour financer sa campagne, contre un engagement à suspendre toutes les mesures prises par l’administration Biden restreignant leurs activités.De son côté, Kamala Harris reste peu prolixe sur le sujet, très clivant aux États-Unis. Certes, lorsqu’on la questionne sur le sujet, elle est claire : le réchauffement climatique existe, il est d’origine humaine, c’est le défi de ce siècle… mais elle ne s’étend pas. Et tout en entendant poursuivre le plan de Joe Biden d’investissement massif dans la transition énergétique, elle n’est plus opposée au gaz de schiste, grâce auquel les États-Unis sont redevenus le premier pays producteur mondial de pétrole. Au Pérou, l’ancien président Alejandro Toledo condamné à vingt ans et six mois de prisonAlejandro Toledo, 78 ans, président de 2001 à 2006, a été condamné pour collusion et blanchiment d’argent, liés au pot-de-vin reçu de l’entreprise brésilienne de BTP Odebrecht, rapporte El Peruano. Un pot-de-vin de 34 millions de dollars reçu pour la construction d’une autoroute. C’est le premier président de la région, note le quotidien, à être condamné dans cette affaire. El Comercio rappelle ses premiers jours de présidence : « il était arrivé au Palais porté par l’espoir de millions de Péruviens, comme l’alternative démocratique à l’autoritarisme et la corruption de Fujimori. Mais une fois installé, il a abandonné les vraies tâches du gouvernement pour se consacrer à la corruption et à la mise en place de pots-de-vin pour se remplir les poches. » Le journal de la PremièreEn Martinique, la nuit a été plutôt calme mais le mouvement contre la vie chère se poursuit.

En Haïti, la situation sécuritaire s’est fortement dégradée, ces derniers jours, dans plusieurs secteurs de la zone métropolitaine.

Gotson Pierre, directeur de l’agence Alter Presse, revient sur la dégradation de la situation depuis deux jours à Port-au-Prince et ses environs. Des tirs nourris ont résonné ce lundi (21 octobre 2024) dans plusieurs endroits, avec des barrages et des barricades enflammées. Un des points les plus chauds : Solino, au centre de la capitale, qui subit les attaques répétées de la coalition des gangs armés Viv Ansanm. Depuis les attaques du 17 octobre à Port-au-Prince, 4 200 personnes ont été déplacées.

La situation est aussi très tendue en province, notamment dans le département de l’Artibonite, dans le nord du pays, avec notamment l’attaque d’une école – un parent d’élève a été tué et plusieurs élèves blessés.

Face à cela, le gouvernement a décidé de redéployer des unités d’élite, là où les combats les plus rudes avec les gangs ont lieu – ces centaines de policiers et soldats sont actuellement affectés à la protection de personnalités importantes.

La « désarticulation de la transition »

Les deux chefs de l’exécutif ont visité le quartier général des Forces armées d’Haïti mais séparément à 24 heures d’intervalle : « Le Conseil présidentiel de transition et le Premier ministre font un grand concours de visites et de réunions pour la galerie », titre le Nouvelliste : ils « affichent au grand jour la désarticulation de la transition », juge le quotidien, alors que « parallèlement à ces visites (…) les groupes criminels continuent de sanctionner la population ». « Ce n’est pas le moment des querelles politiques », a insisté Brian A. Nichols, l’assistant-secrétaire d’État américain pour les Affaires de l’hémisphère occidental. D’autant que, souligne Frantz Duval dans son éditorial, « si, en février, le Premier ministre Ariel Henry était en vadrouille quand les gangs ont déferlé sur Port-au-Prince, cette fois les chefs sont au pays, il s’entredéchirent et font enfler leurs albums photos ».

 

 

États-Unis : journal de campagne

Comme chaque mardi, l’envoyé spécial permanent de RFI, à Washington, Guillaume Naudin fait le point sur la campagne. Il revient sur la loterie organisée par Elon Musk. Le milliardaire a créé un comité d’action politique pour soutenir Donald Trump, et ce comité a lancé une pétition en faveur, officiellement, de la défense de la Constitution et du droit à détenir et porter des armes – mais uniquement dans les sept États-clé. Chaque électeur inscrit comme électeur et qui signe la pétition reçoit 100 dollars, plus 47 dollars par autre électeur inscrit qu’il convainc de signer la pétition. Chaque jour jusqu’à l’élection, un des signataires de sa pétition recevra par tirage au sort un million de dollars. Or, explique Guillaume Naudin, cela ressemble à de l’achat de votes, ce que la loi interdit. Les experts légaux sont divisés…

À noter également que, selon la commission électorale fédérale, au mois de septembre, la campagne Harris a levé trois fois plus d’argent que la campagne Trump. Sur les trois derniers mois, le total pour les démocrates s’élève à un milliard de dollars. De l’argent qui part notamment en publicité dans les États-clé.

 

« Populisme, agression et grossièreté »

Donald Trump est en tête du vote masculin, et il « insiste avec une posture de macho », titre USA Today qui, comme beaucoup d’autres quotidiens, revient sur les propos qu’a tenus le candidat ce week-end : « douze minutes de remarques décousues sur le golfeur décédé Arnold Palmer, un monologue qu’il a conclu par une réflexion sur la taille du pénis de Monsieur Palmer », raconte l’éditorialiste du New York Times. Pendant ce meeting, l’ancien président a aussi traité Kamala Harris de « vice-présidente de merde ». « Cela ne va certainement attirer les électeurs qu’il faut encore persuader », explique dans The Hill une conseillère républicaine :« Mais nous sommes aujourd’hui à un moment où les deux camps veulent surtout mobiliser leurs bases. » Le fait est que, « à de nombreuses reprises », écrit un reporter de Politico, « les électeurs nous ont dit que c’est ce qu’ils aimaient à propos de Trump : il dit ce qu’il pense (…) Ce genre de discours est largement accepté maintenant, et particulièrement pour Trump, à en croire ses électeurs ».

 

Présidentielle américaine : environnement, climat et candidats

Simon Rozé, le chef du service environnement / climat de RFI, détaille les positions des deux candidats à la présidentielle sur les sujets environnementaux.

Donald Trumpnie le changement climatique, en relativise ses conséquences, et veut détricoter les politiques et réglementations existantes. Et aujourd’hui, ses soutiens et lui apparaissent bien plus préparés que lors de sa présidence pour mener à bien ce travail de sape.  

Le candidat républicain appuie aussi de manière marquée le secteur des hydrocarbures. Lorsqu’il a reçu des patrons du secteur, Donald Trump leur a fait une offre : un milliard de dollars pour financer sa campagne, contre un engagement à suspendre toutes les mesures prises par l’administration Biden restreignant leurs activités.

De son côté, Kamala Harris reste peu prolixe sur le sujet, très clivant aux États-Unis. Certes, lorsqu’on la questionne sur le sujet, elle est claire : le réchauffement climatique existe, il est d’origine humaine, c’est le défi de ce siècle… mais elle ne s’étend pas. Et tout en entendant poursuivre le plan de Joe Biden d’investissement massif dans la transition énergétique, elle n’est plus opposée au gaz de schiste, grâce auquel les États-Unis sont redevenus le premier pays producteur mondial de pétrole.

 

Au Pérou, l’ancien président Alejandro Toledo condamné à vingt ans et six mois de prison

Alejandro Toledo, 78 ans, président de 2001 à 2006, a été condamné pour collusion et blanchiment d’argent, liés au pot-de-vin reçu de l’entreprise brésilienne de BTP Odebrecht, rapporte El Peruano. Un pot-de-vin de 34 millions de dollars reçu pour la construction d’une autoroute. C’est le premier président de la région, note le quotidien, à être condamné dans cette affaire. El Comercio rappelle ses premiers jours de présidence : « il était arrivé au Palais porté par l’espoir de millions de Péruviens, comme l’alternative démocratique à l’autoritarisme et la corruption de Fujimori. Mais une fois installé, il a abandonné les vraies tâches du gouvernement pour se consacrer à la corruption et à la mise en place de pots-de-vin pour se remplir les poches. »

 

Le journal de la Première

En Martinique, la nuit a été plutôt calme mais le mouvement contre la vie chère se poursuit.

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