En cette Journée internationale des migrants, direction le Pérou où un million de Vénézuéliens ont trouvé refuge. Malgré l’instabilité politique qui n’épargne pas ce pays d’accueil, ONG et organisations humanitaires tentent de « recréer du lien ». Au Venezuela, le bras de fer continue entre le président Nicolas Maduro, dont la victoire aux élections de juillet dernier n’est pas reconnue par de nombreux pays (dont les États-Unis) et l’opposition qui revendique la victoire. Pas de quoi envisager le retour pour les huit millions de Vénézuéliens qui ont quitté leur pays depuis plus d’une décennie. Au Pérou, où un million ont trouvé refuge, notre correspondant Martin Chabal est allé à la rencontre de certains d’entre eux. Protection devant la loi, défense des droits, notamment à la santé, l’ONG Veneactiva accompagne ces réfugiés, y compris dans leur intégration, aussi bien socio-économique, politique que culturelle. Pas une mince affaire, surtout depuis la pandémie de Covid-19 et le début de la crise politique. Le sentiment d’éloignement est plus cruel pour ses réfugiés quand viennent les fêtes de Noël. Aux sons d’un orchestre dans un théâtre de Lima, José Verdu, téléphone à la main, tente de rassurer sa tante restée au pays. Malgré les applaudissements et les sourires, la douleur est là. « Partager tout ça à distance, ça fait un vide, ce n’est pas pareil », souffle l’homme qui se souvient avec émotions des Noëls passés dans son pays d’origine.En Haïti, des institutions médicales « à genoux »À Port-au-Prince, comme une volonté de mettre les institutions médicales du pays à genoux, les gangs armés de la coalition « ViV Ansanm » ont incendié dans la nuit de lundi à mardi l’hôpital Bernard Mevs. Hôpital de référence, c’était un des rares centres médicaux encore en fonctionnement dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Indignée, l’Association médicale haïtienne (AMH) exige que l’État prenne ses responsabilités. « L’État doit prendre en charge les institutions qui sont encore fonctionnelles, qu’il s’agisse des institutions sanitaires ou administratives », estime son secrétaire général, Dr Ardouin Louis Charles au micro de notre correspondant Peterson Luxama.Pour notre confrère Frantz Duval du Nouvelliste, c’est là « un remake de ce qui s’est déjà produit contre une trentaine de centres de santé et éléments de la chaîne de soins de la région de Port-au-Prince ».Aux racines des tensions entre Haïti et la République dominicaineLa situation sécuritaire toujours plus critique en Haïti n’a cessé de tendre les relations entre les deux pays partageant l’île d’Hispaniola. Le président de la République dominicaine, Luis Abinader, a décidé l’an dernier de fermer la frontière avec son voisin. Depuis octobre, il est déterminé à expulser en masse les migrants haïtiens. 500 000 vivraient côté dominicain. Pour comprendre à la fois la méfiance qui perdure de chaque côté de la frontière et la migration haïtienne vers la République dominicaine, il faut faire un peu d’histoire. En cause, entre autres, le basculement historique récent qui veut qu’Haïti, l’ancienne force occupante de la République dominicaine, ait perdu sa mainmise économique, explique le journaliste Jean-Michel Caroit au micro de Christophe Paget. L’objectif du président dominicain d’expulser 10 000 Haïtiens par semaine vise ainsi à « satisfaire des groupes nationalistes xénophobes », selon Christian Girault, chercheur au CNRS. Une partie de la presse dominicaine favorise ce climat. Le Premier ministre haïtien Alix Didier Fils-Aimé a récemment demandé à son nouveau ministre des Affaires étrangères de renouer le dialogue avec la République dominicaine. Ce que Luis Abinader a salué, tout en prévenant que les expulsions se poursuivraient.L’actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1èreEn cette Journée internationale des migrants, la « Cimade-Guadeloupe » dénonce des « pratiques abusives » et des expulsions systématiques, notamment vis-à-vis des Haïtiens.Morceau musical : Map Kitew de Krezboy Haiti feat Roumie (Haïti)
En cette Journée internationale des migrants, direction le Pérou où un million de Vénézuéliens ont trouvé refuge. Malgré l’instabilité politique qui n’épargne pas ce pays d’accueil, ONG et organisations humanitaires tentent de « recréer du lien ».
Au Venezuela, le bras de fer continue entre le président Nicolas Maduro, dont la victoire aux élections de juillet dernier n’est pas reconnue par de nombreux pays (dont les États-Unis) et l’opposition qui revendique la victoire. Pas de quoi envisager le retour pour les huit millions de Vénézuéliens qui ont quitté leur pays depuis plus d’une décennie. Au Pérou, où un million ont trouvé refuge, notre correspondant Martin Chabal est allé à la rencontre de certains d’entre eux. Protection devant la loi, défense des droits, notamment à la santé, l’ONG Veneactiva accompagne ces réfugiés, y compris dans leur intégration, aussi bien socio-économique, politique que culturelle. Pas une mince affaire, surtout depuis la pandémie de Covid-19 et le début de la crise politique. Le sentiment d’éloignement est plus cruel pour ses réfugiés quand viennent les fêtes de Noël. Aux sons d’un orchestre dans un théâtre de Lima, José Verdu, téléphone à la main, tente de rassurer sa tante restée au pays. Malgré les applaudissements et les sourires, la douleur est là. « Partager tout ça à distance, ça fait un vide, ce n’est pas pareil », souffle l’homme qui se souvient avec émotions des Noëls passés dans son pays d’origine.
En Haïti, des institutions médicales « à genoux »
À Port-au-Prince, comme une volonté de mettre les institutions médicales du pays à genoux, les gangs armés de la coalition « ViV Ansanm » ont incendié dans la nuit de lundi à mardi l’hôpital Bernard Mevs. Hôpital de référence, c’était un des rares centres médicaux encore en fonctionnement dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Indignée, l’Association médicale haïtienne (AMH) exige que l’État prenne ses responsabilités. « L’État doit prendre en charge les institutions qui sont encore fonctionnelles, qu’il s’agisse des institutions sanitaires ou administratives », estime son secrétaire général, Dr Ardouin Louis Charles au micro de notre correspondant Peterson Luxama.
Pour notre confrère Frantz Duval du Nouvelliste, c’est là « un remake de ce qui s’est déjà produit contre une trentaine de centres de santé et éléments de la chaîne de soins de la région de Port-au-Prince ».
Aux racines des tensions entre Haïti et la République dominicaine
La situation sécuritaire toujours plus critique en Haïti n’a cessé de tendre les relations entre les deux pays partageant l’île d’Hispaniola. Le président de la République dominicaine, Luis Abinader, a décidé l’an dernier de fermer la frontière avec son voisin. Depuis octobre, il est déterminé à expulser en masse les migrants haïtiens. 500 000 vivraient côté dominicain. Pour comprendre à la fois la méfiance qui perdure de chaque côté de la frontière et la migration haïtienne vers la République dominicaine, il faut faire un peu d’histoire. En cause, entre autres, le basculement historique récent qui veut qu’Haïti, l’ancienne force occupante de la République dominicaine, ait perdu sa mainmise économique, explique le journaliste Jean-Michel Caroit au micro de Christophe Paget. L’objectif du président dominicain d’expulser 10 000 Haïtiens par semaine vise ainsi à « satisfaire des groupes nationalistes xénophobes », selon Christian Girault, chercheur au CNRS. Une partie de la presse dominicaine favorise ce climat. Le Premier ministre haïtien Alix Didier Fils-Aimé a récemment demandé à son nouveau ministre des Affaires étrangères de renouer le dialogue avec la République dominicaine. Ce que Luis Abinader a salué, tout en prévenant que les expulsions se poursuivraient.
L’actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1ère
En cette Journée internationale des migrants, la « Cimade-Guadeloupe » dénonce des « pratiques abusives » et des expulsions systématiques, notamment vis-à-vis des Haïtiens.
Morceau musical : Map Kitew de Krezboy Haiti feat Roumie (Haïti)
Laisser un commentaire
Votre adresse électronique ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont marqués d'un *