L’avocat Alex Ursulet s’adresse aux journalistes au tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis), le 27 mai 2016. FRANÇOIS GUILLOT / AFP L’avocat Alex Ursulet a été acquitté, samedi 15 novembre dans la soirée, par la cour criminelle de Paris des accusations de viol d’une stagiaire dans son cabinet parisien en janvier 2018. Avant le verdict, la défense d’Alex Ursulet, âgé

L’avocat Alex Ursulet a été acquitté, samedi 15 novembre dans la soirée, par la cour criminelle de Paris des accusations de viol d’une stagiaire dans son cabinet parisien en janvier 2018.
Avant le verdict, la défense d’Alex Ursulet, âgé de 68 ans, avait répété sa protestation d’innocence, et demandé aux juges de prononcer l’acquittement au nom d’un « doute plus que raisonnable ». Alex Ursulet comparaissait pour viol aggravé, notamment en ce que les faits auraient été commis par « contrainte » et « surprise » par une personne abusant de l’autorité que lui confère sa fonction.
« Ce que je dis depuis le premier jour, c’est que je suis innocent des faits qui me sont reprochés », avait répété vendredi cette figure bien connue du barreau de Paris, autrefois associé de Jacques Vergès, qui avait acquis une notoriété et connu un succès professionnel certain après avoir défendu le tueur en série Guy Georges. A la barre, Alex Ursulet avait martelé : « La vérité, c’est ce que je dis, c’est ce qui s’est passé », c’est-à-dire, selon lui, rien, en tout cas rien de nature sexuelle, entre lui et cette stagiaire à l’époque âgée de 25 ans.
Jeudi, la plaignante, depuis devenue avocate, avait pourtant raconté en détail une pénétration digitale vaginale, le 30 janvier 2018 en milieu d’après-midi, subie dans un état de « sidération », alors que les deux se trouvaient seuls au cabinet. Un peu plus tôt, lors d’un déjeuner en tête-à-tête au restaurant, l’avocat l’avait déjà, selon elle, questionnée sur ses pratiques intimes.
Vendredi, lors d’un interrogatoire de près de cinq heures, qualifié de « laborieux » par l’avocat général, le mis en cause a formellement contesté cette chronologie accusatrice : après le déjeuner, il n’est pas rentré directement à son cabinet mais est allé prendre un café avec sa compagne, puis il a retrouvé un journaliste avec qui il avait rendez-vous. De telle sorte que, s’il s’est ensuite bel et bien retrouvé seul avec sa stagiaire dans son bureau, « ça a duré une minute, une minute et demie ».
L’avocat général Philippe Courroye avait demandé samedi après-midi l’incarcération d’Alex Ursulet : « Le mensonge, il est de ce côté de la barre. » « Il n’y a pas de complot », avait-il dit. La jeune femme « a bien été victime d’un viol » commis par pénétration vaginale digitale, « sorte de droit de cuissage ».
Philippe Courroye avait fustigé « le sentiment d’impunité » de l’avocat, à la « personnalité dominatrice », qui se pensait « protégé de la cuirasse de sa superbe ». Après une période de « séduction » avant le stage, il aurait instauré une relation empreinte de « domination », avant d’engager une phase de « possession », celle du viol.
« J’ai eu le sentiment que votre réquisitoire était écrit » avant les débats, lui avait rétorqué Fanny Colin, dont le client avait évoqué dans la semaine la thèse d’une volonté de lui nuire par dépit professionnel. Pour condamner, « il vous faut une certitude à la hauteur » de la peine demandée, et dans ce dossier « il existe un doute plus que raisonnable », avait-elle plaidé.


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