Angelin Preljocaj, chorégraphe : « J’aime prendre le contre-pied de moi-même »

Angelin Preljocaj, chorégraphe : « J’aime prendre le contre-pied de moi-même »

Chorégraphe star, Angelin Preljocaj, directeur du Ballet Preljocaj-Centre chorégraphique national d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), fête, samedi 4 octobre, quarante ans de danse. Avec cinq productions en tournée dans le monde sur la soixantaine à son actif, de nouveau à l’affiche de l’Opéra national de Paris avec sa pièce best-seller Le Parc (1994), cet artiste met régulièrement l’écriture chorégraphique

Chorégraphe star, Angelin Preljocaj, directeur du Ballet Preljocaj-Centre chorégraphique national d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), fête, samedi 4 octobre, quarante ans de danse. Avec cinq productions en tournée dans le monde sur la soixantaine à son actif, de nouveau à l’affiche de l’Opéra national de Paris avec sa pièce best-seller Le Parc (1994), cet artiste met régulièrement l’écriture chorégraphique sous tension. Entre collaborations variées (avec les écrivains Laurent Mauvignier et Eric Reinhardt), partis pris musicaux aux antipodes (John Cage, Prokofiev…), thématiques périlleuses (l’Annonciation, la mort…), il maintient haut la barre de la bravoure à la tête d’une compagnie de 50 danseurs.

Que fêtez-vous précisément avec cet anniversaire ?

Quarante ans, c’est la maturité, non ? Je fête donc la maturité du lien avec les danseurs. Lorsqu’on s’étale dans le temps, ce lien crée des conditions qui facilitent le travail en profondeur. Je fête aussi la mémoire de la compagnie. Et, pour échapper au bilan, je dirais que je vise plutôt les quarante ans à venir ! Lorsque je ne suis pas en studio, je me sens un peu orphelin, désœuvré dans tous les sens du terme, comme en jachère. De façon presque existentielle, je n’existe plus lorsque je ne suis pas en studio. J’ai besoin d’être habité, hanté par un projet, sinon j’ai la sensation de « sous-vivre ». Sans compter que les questions comme « quelles traces laissons-nous ? » se font plus présentes.

La construction du Pavillon noir, bâtiment conçu par l’architecte Rudy Ricciotti et destiné à votre compagnie, et le fait que vos spectacles soient notés sur des partitions indiquent l’importance, pour vous, de conserver la mémoire. Comment expliquez-vous cette passion pour les traces ?

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