Depuis la lettre percutante de Joverlein Moïse, fils du président assassiné Jovenel Moïse, un vent de panique souffle sur les sphères politiques et économiques haïtiennes. Dans ce message adressé aux autorités américaines, notamment au sénateur Marco Rubio, Joverlein exhorte Washington à ne pas extrader vers Haïti les individus détenus aux États-Unis et soupçonnés d’avoir participé à l’assassinat de son père. Ce n’est pas seulement un cri du cœur, c’est un acte politique lourd de conséquences.
Il accuse frontalement certains oligarques haïtiens de financer le chaos, de manipuler les institutions et d’avoir commandité la mort du chef de l’État en juillet 2021. Sa lettre est arrivée au bon moment, car Washington, sous la nouvelle administration, semble vouloir aller jusqu’au bout du dossier.
L’arrestation récente de Réginald Boulos, homme d’affaires puissant et ancien candidat à la présidence, montre clairement que les Américains ne se contenteront pas des exécutants. Ils veulent les cerveaux. Ceux qui ont planifié, financé, protégé. Et cette fois, rien ne semble pouvoir les arrêter.
En Haïti, l’élite politique est en alerte. Certains annulent leurs voyages, d’autres évitent les médias. On parle de téléphones coupés, de documents effacés, de comptes discrets déplacés. La peur a changé de camp.
Car pour la première fois, ce ne sont pas les pauvres qui sont traqués, mais les puissants. Ceux qui ont toujours échappé à la justice grâce à leur influence, leurs alliances et leur argent. Washington semble vouloir briser ce cercle vicieux, et Joverlein Moïse est en train d’en devenir le symbole malgré lui.
Sa voix résonne au nom de toute une génération qui refuse l’oubli. Il ne demande pas la vengeance. Il exige la justice. Une justice réelle, dans un cadre où les pressions locales n’écrasent pas la vérité. Et les États-Unis, peut-être par conscience morale ou par intérêt stratégique, semblent prêts à répondre.
La République d’Haïti est aujourd’hui suspendue à un fil. Ce fil, c’est la vérité. Et si elle éclate, c’est tout un système qui pourrait tomber.
Ce n’est pas un simple épisode judiciaire. C’est un tournant historique