Au Soudan, les paramilitaires des FSR annoncent une trêve unilatérale de trois mois

Au Soudan, les paramilitaires des FSR annoncent une trêve unilatérale de trois mois

Le camp de déplacés d’Al-Afad, dans le nord du Soudan, le 21 novembre 2025. EBRAHIM HAMID / AFP Les paramilitaires soudanais des Forces de soutien rapide (FSR) ont annoncé, lundi 24 novembre, une trêve humanitaire unilatérale de trois mois, au lendemain du rejet par l’armée d’une proposition internationale de cessez-le-feu, plus de deux ans après l’éclatement du conflit

Le camp de déplacés d’Al-Afad, dans le nord du Soudan, le 21 novembre 2025.

Les paramilitaires soudanais des Forces de soutien rapide (FSR) ont annoncé, lundi 24 novembre, une trêve humanitaire unilatérale de trois mois, au lendemain du rejet par l’armée d’une proposition internationale de cessez-le-feu, plus de deux ans après l’éclatement du conflit meurtrier qui les oppose.

Le Soudan est le théâtre depuis avril 2023 d’une guerre pour le pouvoir opposant l’armée du général Abdel Fattah Al-Bourhane, dirigeant de facto du pays, aux FSR de son ancien bras droit Mohammed Hamdan Daglo.

Le conflit, marqué par des exactions des deux camps et auquel plusieurs médiateurs internationaux tentent de mettre un terme, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés, provoquant ce que l’Organisation des Nations unies (ONU) qualifie de « pire crise humanitaire » du monde.

L’émissaire du président américain pour l’Afrique, Massad Boulos, a présenté récemment une proposition de trêve au nom des Etats-Unis, des Emirats arabes unis, de l’Arabie saoudite et de l’Egypte, dont les détails n’ont pas été divulgués.

« En réponse aux efforts internationaux, notamment à l’initiative du président américain, Donald Trump, et des médiateurs (…), nous annonçons une trêve humanitaire prévoyant une cessation des hostilités pour trois mois », a déclaré lundi Mohammed Hamdan Daglo, dans une allocution vidéo enregistrée.

Les paramilitaires avaient accepté, au début du mois de novembre, le principe d’une trêve humanitaire proposée par les médiateurs, à laquelle l’armée n’avait pas répondu ; les combats n’avaient pas cessé depuis.

Dimanche, le chef de l’armée a, lui, jugé la nouvelle proposition de trêve « inacceptable ». Il a appelé les citoyens désireux de défendre leur pays à « rejoindre immédiatement les lignes de front » et a accusé les médiateurs de partialité car les Emirats arabes unis, accusés de soutenir les FSR, en font partie.

Frères musulmans ?

« Encore une fois, le général Al-Bourhane refuse les offres de paix. Dans son rejet de la proposition américaine pour le Soudan, dans son refus obstiné d’un cessez-le-feu, il fait sans cesse preuve d’un comportement d’obstruction », a réagi lundi la ministre d’Etat à la coopération internationale des Emirats, Reem Al-Hashimy.

Les Emirats ont été accusés de fournir des armes, des hommes et du carburant aux FSR, ce qu’ils nient catégoriquement malgré les preuves recueillies dans le cadre de rapports internationaux et d’enquêtes indépendantes.

Le général Al-Bourhane a estimé, en outre, que la dernière proposition envoyée par l’émissaire américain était « la pire », car elle « élimine les forces armées, dissout les agences de sécurité et maintient les milices là où elles sont » au lieu de les désarmer. Il a également rejeté les « narratifs » selon lesquels les islamistes des Frères musulmans contrôleraient l’armée, accusant M. Boulos de reprendre les éléments de langage des Emirats. « Où sont ces soi-disant membres des Frères musulmans au sein de l’armée soudanaise ? Nous ne les connaissons pas. Nous entendons seulement de telles affirmations dans les médias », a-t-il dit.

Dans son discours diffusé lundi, le chef des FSR a réaffirmé son « engagement en faveur d’un processus politique auquel participent tous les acteurs, à l’exception du mouvement islamiste terroriste des Frères musulmans et du Congrès national [parti désormais interdit du général Omar Hassan Al-Bachir au pouvoir de 1989 à 2019], car ils sont responsables de toute la tragédie que vit notre peuple depuis trois décennies ».

Au cours des deux dernières années, les belligérants ont violé tous les précédents accords de cessez-le-feu.

Le Monde avec AFP

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