Constitution haïtienne : 38 ans après, un idéal inachevé ?

Constitution haïtienne : 38 ans après, un idéal inachevé ?

Ce 29 mars 2025 marque les 38 ans de la Constitution haïtienne de 1987, un texte fondateur censé garantir un État de droit et une démocratie stable. Pourtant, après presque quatre décennies, le bilan est contrasté.

Pour Me Antonal Mortimé, coordonnateur du Collectif des Défenseurs Plus, la Constitution n’a jamais été pleinement appliquée. Si elle a permis certains progrès, comme la consolidation de la liberté d’expression et une relative autonomie judiciaire, elle n’a pas suffi à instaurer une gouvernance stable et efficace. « Nous n’avons pas de dirigeants véritablement formés politiquement. C’est pourquoi la Constitution reste un texte inachevé, faute de volonté réelle », déplore-t-il.

Le juriste regrette que, pendant que le monde avance vers l’intelligence artificielle et la modernisation, Haïti demeure engluée dans des crises récurrentes de corruption, d’insécurité et de gouvernance. Il estime que l’application stricte de la Constitution aurait permis d’éviter le chaos actuel, notamment en imposant une véritable décentralisation et en responsabilisant les élus.

Face à ces défis, Me Mortimé plaide pour un amendement constitutionnel rigoureux et conforme aux règles établies, afin d’en faire un véritable outil de changement. Il appelle à une justice plus indépendante, une meilleure éducation politique et des sanctions contre les dirigeants défaillants.

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