En mai 2020, une opération nommée Opération Gideon a tenté de renverser le gouvernement de Nicolás Maduro. Cette action a impliqué un groupe d’ex-militaires vénézuéliens, appuyé par deux anciens soldats américains employés par la société privée Silvercorp USA, dirigée par Jordan Goudreau .
La tentative d’infiltration depuis la côte colombienne a été interceptée par les forces vénézuéliennes : deux Américains, Luke Denman et Airan Berry, ont été arrêtés et condamnés à 20 ans de prison pour conspiration, trafic d’armes et terrorisme .
2. Qui sont les mercenaires américains ?
- Luke Denman et Airan Berry : anciens membres des US Special Forces, recrutés pour former des dissidents vénézuéliens et capturer Maduro ou le livrer aux États-Unis .
- Jordan Goudreau, un ancien Green Beret, inculpé par les États-Unis pour trafic d’armes. Il est soupçonné d’avoir envoyé des armes, lunettes de vision nocturne et munitions vers la Colombie sans licence, en préparation de l’incursion .
3. Arrestations de nouveaux “mercenaires” en 2025
À la veille de l’investiture de Maduro pour un troisième mandat, en janvier 2025, le gouvernement vénézuélien a annoncé l’arrestation de 125 étrangers, qualifiés de “mercenaires”, dont deux Américains et plusieurs Ukrainiens, Colombiens et Israéliens. Le régime les accuse de planifier des actes terroristes liés à l’inauguration présidentielle .
Maduro a affirmé que ces individus étaient de “haut niveau” sans fournir de preuves concrètes. Le département d’État américain a fermement démenti tout lien ou implication du gouvernement américain .
4. Matériel et méthodes : une opération improvisée
L’enquête révèle que l’opération était mal financée et mal organisée. L’équipement envoyé à la Colombie – armes semi-automatiques, explosifs – indiquait une préparation amateur malgré l’ambition affichée. Les forces de sécurité vénézuéliennes avaient déjà infiltré le groupe avant l’opération, ce qui a conduit à un fiasco qualifié par certains de « baie des cochons miniature » .
Réflexion : la guerre des récits entre pouvoir et opposition
Propagande ou menace réelle ?
Le régime Maduro utilise régulièrement les accusations de complots étrangers pour justifier des arrestations massives et renforcer son contrôle. Les opposants vénézuéliens dénoncent une instrumentalisation politique visant à mater la dissidence avant l’élection de 2024 et l’inauguration de 2025 .
États-Unis : entre déni et inquiétude
Washington a nié toute implication dans ces opérations. Le département d’État affirme soutenir une transition démocratique pacifique, tout en déclarant que les citoyens américains détenus au Venezuela sont souvent arrêtés sans justification ni procès transparent .
Justice ou diplomatie tactique ?
Les deux anciens mercenaires américains condamnés en 2020 sont toujours emprisonnés malgré un sensationalization médiatique. Le recours à des échanges de prisonniers montre que leur libération dépend plus de tractations diplomatiques que de considérations juridiques .
L’affaire des mercenaires américains au Venezuela met en lumière des tensions politiques profondes. D’un côté, un État en quête de légitimation face à une opposition fragilisée ; de l’autre, des anciens soldats américains pris dans une opération clandestine, sans visibilité légale. Ce dossier reflète la géopolitique complexe entre les pays, la militarisation des conflits contemporains, et les conséquences tragiques d’opérations mal planifiées.
Une chose est claire : l’histoire de ces mercenaires ne s’arrête pas à l’incarcération ou à l’échec. Elle souligne une vulnérabilité : celle de citoyens pris dans des conflits qui dépassent largement leur champ d’action initial, dans un contexte où la diplomatie, le pouvoir et le récit national déterminent plus souvent le sort des individus que la justice elle-même.