A entendre parler certains leaders politiques avant la mort de Jovenel Moïse, l’on croyait que son absence au palais national allait ouvrir la voie à une sortie de crise. Pourtant, la réalité prouve le contraire, deux mois environ après l’assassinat de l’ex chef d’Etat.
La situation globale du pays reste critique, même en absence de Jovenel Moïse. Contrairement à ce que certains leaders tentaient de faire passer dans l’opinion, l’absence de Jovenel Moïse n’a pas facilité une sortie de crise.
«Après le départ de Jovenel Moïse, il n’y aura plus de kidnapping», avait déclaré l’ex sénateur Steven I. Benoit. «Après la démission de Jovenel Moïse, le pays retrouvera son rythme de fonctionnement normal», avait dit André Michel. Abondant dans le même sens, l’ex sénateur Youri Latortue avait donné la garantie que l’opposition est à même de diriger le pays après le 7 février 2021.
Les cas de kidnapping, au contraire, grimpent ces derniers jours. Peut-être que M. Benoit n’a pas mesuré l’ampleur de ses propos, comme il avait signé un document sans l’avoir lu. Et le fonctionnement normal promis par André Michel, et la stabilité de Youri Latortue tardent encore à venir et ne se profilent même pas à l’horizon.
Ces leaders de l’opposition ne peuvent même pas s’offrir une bonne impression dans l’opinion, en acceptant de proposer une solution commune. Chacun tente d’orienter le débat sur le terrain qui lui est favorable.
La difficulté pour les opposants de s’unir autour d’un projet unique semble constituer un nœud gordien impossible à défaire. Ils prétendent parler au nom du peuple pourtant ils ont, chacun, un projet personnel chaché loin des intérêts collectifs.