Donald Trump agite la menace de la peine de mort contre des élus démocrates appelant l’armée à désobéir

Donald Trump agite la menace de la peine de mort contre des élus démocrates appelant l’armée à désobéir

Le sénateur démocrate de l’Arizona Mark Kelly lors d’une conférence de presse devant le Capitole, à Washington, le 18 novembre 2025. Cet ancien officier de marine et astronaute de la NASA a appelé, avec d’autres démocrates, les militaires à désobéir aux ordres illégaux. ANNABELLE GORDON / REUTERS Donald Trump a semblé menacer, jeudi 20 novembre, de la peine

Le sénateur démocrate de l’Arizona Mark Kelly lors d’une conférence de presse devant le Capitole, à Washington, le 18 novembre 2025. Cet ancien officier de marine et astronaute de la NASA a appelé, avec d’autres démocrates, les militaires à désobéir aux ordres illégaux.

Donald Trump a semblé menacer, jeudi 20 novembre, de la peine de mort des élus démocrates ayant appelé les militaires et les agents du renseignement américains à désobéir aux « ordres illégaux » de son gouvernement. « COMPORTEMENT SÉDITIEUX, passible de la peine de MORT ! », a écrit le président américain sur son réseau Truth Social. « Absolument infâme », a réagi le Parti démocrate sur X.

Six élus démocrates à la Chambre des représentants et au Sénat, ayant eux-mêmes servi dans l’armée ou les services secrets, ont publié mardi sur X une vidéo dans laquelle ils lancent à l’intention des militaires et des agents du renseignement : « Vous pouvez refuser les ordres illégaux. » Dans un message, Donald Trump a qualifié ces opposants de « traîtres » ayant un « comportement séditieux ». Le président a été accusé par l’opposition de recourir à l’armée sans fondement légal pour des opérations de maintien de l’ordre sur le sol américain et de lutte contre le narcotrafic à l’étranger.

« Tous les ordres donnés par ce commandant en chef [un titre du président américain] à travers la chaîne de commandement, à travers le ministère de la guerre, sont légaux », a assuré, jeudi, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt. « Non », a-t-elle répondu ensuite à une journaliste qui lui demandait si le président voulait exécuter les élus démocrates.

Avant Donald Trump, d’autres hauts responsables de la Maison Blanche avaient attaqué la vidéo des six élus de l’opposition. « Des responsables démocrates appellent ouvertement la CIA et les dirigeants de l’armée à se rebeller contre leur commandant en chef. Ne sous-estimez pas à quel point le Parti démocrate est devenu dangereusement radicalisé », avait réagi, mercredi, sur X le directeur de cabinet adjoint de la Maison Blanche, Stephen Miller.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, Donald Trump avait partagé une publication d’un autre utilisateur sur Truth Social, où il est écrit : « Pendez-les. » « Il craque une allumette dans un pays déjà imbibé de combustible politique », s’est indigné le chef des sénateurs démocrates, Chuck Schumer.

« C’est l’heure de l’intégrité morale »

Dans un communiqué publié jeudi, les six démocrates, dont le sénateur Mark Kelly, un ancien officier de marine et astronaute de la NASA, et la sénatrice Elissa Slotkin, qui a travaillé pour la CIA en Irak, ont appelé à « s’unir et condamner les appels du président à notre assassinat et à la violence politique. C’est l’heure de l’intégrité morale ».

Les élus de l’opposition ont reçu le soutien d’un groupe disant représenter « plus de 360 » anciens responsables militaires et diplomatiques, pour lesquels la désobéissance à des ordres illégaux « est le fondement même du contrôle exercé par les civils sur l’armée ».

Les élus démocrates ne précisent pas dans leur vidéo à quels ordres ils font référence, mais Donald Trump et son fidèle allié au Pentagone, le ministre Pete Hegseth, sont critiqués pour leur utilisation des forces armées.

Le président a ordonné le déploiement de la garde nationale dans plusieurs villes démocrates, dont Los Angeles et Washington, contre l’avis des autorités locales.

Les Etats-Unis ont également mené ces dernières semaines une vingtaine de frappes dans les Caraïbes et le Pacifique contre des embarcations qu’ils accusent – sans présenter de preuves – de transporter de la drogue, faisant au moins 83 victimes. Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a jugé, à propos de ces opérations, qu’il existait de « solides indices » de « violations du droit international » humanitaire et « d’exécutions extrajudiciaires ».

Le Monde avec AFP

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