Donnons à Haïti son Armée!

Donnons à Haïti son Armée!

Il est vrai depuis la dissolution de l’armée en 1994, on met seulement l’accent sur la sécurité humaine dans son aspect le plus restrictif en oubliant complètement la sécurité de l’Etat, donc la sécurité nationale. Nous savons que la sécurité de l’Etat est la condition optimale pour garantir la sécurité humaine au sens large.

Barbancourt

le rhum des connaisseurs

En ce sens, Jovenel Moise, malgré sa faiblesse et les reproches qu’on peut avoir contre lui, a rémobilisé l’armée et a créé une agence centrale de renseignement et un conseil national de sécurité et de défense pour assurer le pilotage stratégique des institutions de sécurité. Malheureusement pour le pays, le PDT Moise n’a pas été soutenu par les gens qu’on croyait éclairés ayant un sens de l’Etat. Dans ses efforts pour redonner à l’Etat les moyens de sa pérennité, PDT Jovenel Moise a été systématiquement combattu par les gens qui ont compris et vu que ces institutions sont les conditions essentielles pour rétablir la sécurité dans le pays.

La population a été systématiquement manipulée contre le PDT et elle n’a pas compris que les actions difficiles prises par le PDT Moise étaient en sa faveur. Que ce soit sur les problèmes de carburant, les surfacturations et autres Jovenel Moise n’avait d’autre ambition : protéger l’intérêt de la population. Aujourd’hui, la population comprend! Heureusement!

Des moments difficiles. Sur le plan sécuritaire, ce qu’on a actuellement en Haïti n’est pas simple, c’est une guérilla urbaine aux commandes multipolaires. On ne résout pas ce problème avec les moyens policiers. La PNH n’est pas préparée pour cela et n’a pas les moyens pour agir dans cette situation.

Les groupes armés, diversifiés dans leur nature et dans leur expression, s’installent dans les quartiers populeux en utilisant la population comme bouclier humain. Et beaucoup de ces groupes ont joué sur la misère et la peur pour contraindre les habitants de ces zones à les soutenir. Ils contrôlent les axes stratégiques. Dans ces conditions, toute action doit être mieux réfléchie et il faut les moyens techniques, technologiques et humains pour agir. La police, à elle seule, ne peut pas résoudre ce problème compliqué aux conséquences désastreuses pour la population et pour l’Etat.

Ce qui a été fait en 1994 avec la dissolution de l’armée est catastrophique sur le plan stratégique et suicidaire sur le plan politique pour Haïti. Depuis la dissolution des FADH, à plusieurs moments, l’Etat haïtien est contraint de faire une commande publique internationale de type militaire pour rétablir la sécurité dans le pays. Nous avons un problème en Haïti, nous n’avons pas la culture de réforme et nous refusons de prendre ou de soutenir les mesures dictées par les circonstances. Un peuple sans défense est toujours à la merci des groupes mafieux et des organisations criminelles. La raison exige que l’on prenne des mesures idoines pour protéger la population que les élites n’ont pas su adopter au cours de ces dernières décennies.

L’armée et l’armée encore!

Je ne suis pas là pour dire que tous les membres des FADH étaient des gens honnêtes, loin de là. On aurait pu sanctionner les gens qui avaient des comportements qui n’avaient rien à voir avec la mission de l’institution militaire. En passant, je rappelle que toutes les armées de l’Amérique Latine ont commis des exactions les unes plus atroces que les autres au cours des décennies 1960-1990. Elles avaient un passé lourd! Les démocrates et républicains chiliens, argentins, brésiliens, colombiens, guatémaltèques etc, qui s’étaient arrivés au pouvoir avec le retour de la démocratie dans les années 1990 n’avaient pas démantelé les armées et les services de renseignement de leurs pays respectifs, ils les ont réformés et renforcés. Conditions de la permanence de l’Etat.

Les FADH,malgré les faiblesses et reproches légitimes qu’on peut avoir contre certains militaires, ont garanti, avec l’appui des services de renseignement de l’époque, la surveillance du territoire. Le Président Leonel Fernandez disait qu’Haiti s’est tirée une balle dans les pieds avec la dissolution de l’armée. C’était la seule institution publique fonctionnelle qui était présente sur tout le territoire. Nous perdons le contrôle effectif du territoire avec la disparition de l’armée. Les sociologues disent que l’armée est une institution totale. Non seulement que le militaire est formé pour le sacrifice suprême mais encore c’est le dernier rempart répressif de l’Etat quand tout s’écroule. Sans l’armée, dans son histoire, Haïti a toujours eu des problèmes. Parlons de sécurité, prenons les bonnes décisions.

par Guichard DORÉ

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