La cellule d’observation de la criminalité du Centre d’Analyse et de recherche a rendu public son dernier bilan sur les cas de kidnapping enregistrés dans le pays qui tient compte du mois de mars et d’avril.
Au moins 91 kidnappings ont été recensés pour le mois d’avril, contre 27 pour le mois de mars, une augmentation de plus de 300 % a rapporté le CARDH.
Quarante-neuf (49) ont été recensés durant les 15 jours de la gouvernance « intérimaire » de Monsieur Claude Joseph, représentant 54%, peut-on lire dans ce bilan du CARDH qui souligne que le deuxième trimestre en a annoncé une forte augmentation, car 65 ont été recensés pour le mois de janvier, dont cinq (5) ressortissants étrangers. Pour ce mois d’avril, de nombreux rapts n’ont pas été déclarés, notamment à Carrefour, à la Croix-des-Bouquets et à Port-au-Prince. « En outre, suite à l’échec de l’opération policière du 20 avril à Martissant pour placer des séparateurs et conteneurs de façon à isoler les bandits, ces derniers ont investi la route nationale # 2 et ont pris le contrôle de la circulation. Beaucoup de passagers, pour la plupart dans leur voiture (plus d’une dizaine), ont été enlevés. Certains ont été libérés le même jour. Les rapts pourraient donc avoisiner plus d’une centaine », a souligné le CARDH
Les kidnappings sont recensés : à Port-au-Prince (en moyenne 43 %) ; à la Croix-des-Bouquets ( en moyenne 22 %) ; à Carrefour ( en moyenne 19 %) ; à Delmas (en moyenne 16 %) rapporte le CARDH qui mentionne Toutes les catégories sociales sont quasiment touchées par ce fléaux: avocats, médecins, étudiants, commerçants (petits, moyens, grands), policiers…Certains gangs sont plus impliqués dans le kidnapping se retrouvent à : Gran Ravin ; Village-de-Dieu ; 400 Marozo ; Savien. Ils sont cependant interconnectés. « Certains gangs kidnappent, soit pour un autre ou sur ses informations. La demande peut venir d’une personne d’un secteur de la vie sociale impliquée directement ou indirectement dans la grande criminalité (trafic d’armes et d’êtres humains, lutte pour des monopoles, transferts de monopoles, lutte politique, élections…) », a expliqué le CARDH rapportant que les motifs du kidnapping sont divers (criminel, concurrentiel, économique, politique… ).
Le kidnapping accentue la pauvreté dans le pays a déduit le CARDH qui révèle que les familles des personnes kidnappées sont obligées de vendre leurs biens, de faire des prêts inconditionnels pour payer la rançon. Parfois elles sont contraintes d’en verser une deuxième, et celle qui l’apporte est kidnappée2. Vivant déjà dans la grande vulnérabilité, la classe moyenne, frappée de plein fouet par le phénomène, bascule dans la pauvreté. « Quels sont les vrais auteurs de l’industrie du kidnapping ? En plus des groupes armés visiblement responsables, d’autres catégories sociales y sont impliquées. Où vont les millions de dollars américains du kidnapping ? Comment les intégrer dans l’économie ? Quel sera le rôle des prochaines élections dans leur blanchiment ? » se questionne le CARDH qui estime que la complexité du kidnapping ne saurait être abordée uniquement à partir des paramètres internes. Ainsi, indique l’institution, il faudrait explorer des pistes liées à la criminalité transnationale.