Incursions dans l’espace aérien européen et survol de mystérieux drones : Poutine veut détourner l’UE de l’Ukraine, selon le premier ministre estonien En multipliant les incursions dans le ciel européen, Vladimir Poutine cherche surtout à détourner l’attention de l’UE de l’Ukraine, et veut l’obliger à renoncer à aider Kiev, explique le premier ministre estonien, Kristen Michal,
Incursions dans l’espace aérien européen et survol de mystérieux drones : Poutine veut détourner l’UE de l’Ukraine, selon le premier ministre estonien
En multipliant les incursions dans le ciel européen, Vladimir Poutine cherche surtout à détourner l’attention de l’UE de l’Ukraine, et veut l’obliger à renoncer à aider Kiev, explique le premier ministre estonien, Kristen Michal, dans un entretien à l’Agence France-Presse, à Copenhague.
« Poutine veut que nous parlions de nous-mêmes, pas de l’Ukraine, pas d’aider l’Ukraine, pas de repousser la Russie en Ukraine. Donc cela est assez clair », a-t-il expliqué à la veille d’un sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne.
Pour M. Michal, derrière les incursions dans l’espace aérien de l’UE, le survol de plusieurs aéroports et bases militaires danoises par de mystérieux drones, la Russie agit principalement avec un seul motif : contraindre l’Europe à se recentrer et à se détourner de l’Ukraine, dont elle est désormais le principal soutien militaire et financier depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Moscou fait le pari suivant : « Tout le monde devrait se concentrer davantage sur ses propres problèmes, les questions intérieures, ses propres frontières, etc., et ne pas penser à l’Ukraine et à la Russie », explique-t-il encore.
Le message des dirigeants de l’UE doit être clair, selon le premier ministre estonien, dont le pays, ancienne république soviétique, partage une frontière avec la Russie : « Aider l’Ukraine autant que possible, parce que c’est la ligne de front, parce que la guerre en Ukraine est menée pour nous », a-t-il déclaré.
Il se dit favorable à une utilisation des avoirs russes gelés en Europe, une idée qui refait surface au moment où de nombreux pays de l’UE sont lourdement endettés. « Pourquoi devrions nous payer ? La Russie doit payer. C’est une question de principe », a souligné M. Michal. La question de l’utilisation de quelque 210 milliards d’euros d’avoirs russes gelés pour financer l’effort de guerre en Ukraine doit être discutée mercredi par les dirigeants de l’UE.
L’Ukraine ne doit cependant pas masquer la nécessité pour l’Europe de renforcer sa propre défense, et notamment ses capacités antidrones. L’une des principales priorités mises en avant par Bruxelles est la mise en œuvre d’un « mur antidrones » pour détecter et, en fin de compte, abattre les drones russes, poursuit M. Michal. « Nous devrions agir plus rapidement, parce que, pour être honnête, commencer à se doter de nouvelles capacités prend du temps », insiste-t-il. « Même si vous augmentez l’effort, il faudra probablement un an, peut-être plus, pour que de nouvelles industries de défense se développent », a-t-il ainsi expliqué.
L’Europe est néanmoins dans une position beaucoup plus favorable, selon M. Michal. « Je dirais que l’Europe est bien plus forte qu’elle ne l’était il y a six mois ou un an », a-t-il jugé.
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