États-Unis : Donald Trump mène une politique de « chaos et de cruauté »

États-Unis : Donald Trump mène une politique de « chaos et de cruauté »

Ces propos, ils viennent de Paul O’Brien, directeur exécutif d’Amnesty International USA. Avec lui, nous faisons un bilan des premiers six mois de la présidence Trump sur le plan de la politique des droits humains. 

Publicité

L’administration Trump a adopté une stratégie de confrontation directe contre les droits humains, les minorités et les contre-pouvoirs, selon Paul O’Brien. Les universités, la société civile et même certaines institutions religieuses sont ciblées, notamment si elles ne se conforment pas à une idéologie nationaliste chrétienne. En six mois, Donald Trump a signé plus de décrets que n’importe quel président, mais sans les faire adopter par le Congrès, contournant ainsi le débat démocratique. Contrairement à son premier mandat, il s’est entouré de loyalistes autoritaires pour mieux imposer son agenda. L’exemple de l’utilisation de l’armée contre des manifestants pacifiques à Los Angeles illustre, selon Paul O’Brien, une dérive extrêmement préoccupante. Il alerte sur le précédent que cela crée : que se passera-t-il si des étudiants, des syndicats ou des groupes antiracistes descendent à nouveau dans la rue ? Le fait que des militaires armés puissent viser des citoyens américains pour des actions démocratiques et non violentes marque un tournant inquiétant pour les libertés publiques aux États-Unis. Enfin, l’affaire de Mahmoud Khalil, étudiant à Columbia, ayant perdu sa carte de résident pour avoir manifesté, incarne selon Amnesty une stratégie délibérée de dissuasion. En une seule décision, l’administration Trump envoie plusieurs messages menaçants : aux étudiants, aux universités, aux résidents permanents, et à ceux qui soutiennent les droits des Palestiniens. Face à ce climat de peur, Amnesty affirme qu’une action classique auprès des responsables politiques, une sensibilisation à travers d’un dialogue, est inutile. L’organisation veut mobiliser la population américaine et internationale, pour dénoncer ces dérives et faire pression sur le gouvernement américain afin qu’il respecte les droits humains. Quatre ans après l’assassinat de Jovenel Moïse, des zones d’ombre demeurent Quatre ans après l’assassinat du président haïtien Jovenel Moïse, l’affaire demeure entourée de nombreuses zones d’ombre. Nous en parlons avec Gotson Pierre, directeur d’Alterpresse. Il relate l’interview avec l’ancien conseiller de Jovenel Moïse, Guichard Doré. Ce dernier insiste sur la nécessité de mener trois enquêtes complémentaires – judiciaire, institutionnelle et sociale – pour comprendre les circonstances du crime. Il déplore la lenteur de la procédure en Haïti, où aucune décision définitive n’a été rendue malgré l’incarcération de plus de 40 suspects. Pendant ce temps, aux États-Unis, plusieurs condamnations ont déjà été prononcées, mais la coopération judiciaire entre les deux pays reste insuffisante. Guichard Doré s’interroge également sur les motivations profondes de l’assassinat, notamment le financement de l’opération et la manière dont les institutions haïtiennes ont été contournées. Il évoque une possible « conspiration institutionnelle » impliquant des organes de l’État qui auraient contribué à affaiblir Jovenel Moïse. Il appelle à une enquête institutionnelle pour éclaircir ces complicités internes, ainsi qu’à une enquête sociale sur le traitement médiatique et politique réservé au président, avant et après sa mort. Au-delà du crime lui-même, l’ancien conseiller dresse un constat alarmant de la déliquescence de l’État haïtien : institutions paralysées, sécurité effondrée, territoire contrôlé à 80% par des gangs. Il lance un appel à un sursaut des élites haïtiennes – intellectuels, secteur privé, presse, artistes – pour qu’elles sortent de leur passivité et participent activement à la refondation du pays. Selon lui, seule une mobilisation collective permettra de sortir Haïti de cette spirale de violence et de reconstruire un État légitime et fonctionnel. Au Texas, les victimes commencent à être identifiées et la presse relate leur histoire El Pais revient par exemple sur le destin tragique de Brooke et Blair Harber, deux sœurs de 11 et 13 ans, originaires de Dallas, retrouvées main dans la main dans un grenier. Peu avant leur mort, l’une d’elles avait envoyé un message à leur famille disant simplement : « Je vous aime ». Autre victime évoquée : Dick Eastland, propriétaire d’un camp de vacances touché par les inondations. Il a perdu la vie en tentant de sauver des enfants, souligne le journal. Son petit-fils, George, évoque un homme pieux, dévoué : « S’il ne devait pas mourir de causes naturelles, il fallait que ce soit en sauvant les filles qu’il chérissait. » Donald Trump évite la polémique sur les responsabilités de la catastrophe Lorsqu’un ouragan avait frappé la Caroline du Nord l’an dernie (2024)r, Donald Trump avait affirmé — sans preuve — que l’administration Biden refusait d’aider les habitants des zones républicaines. Quand des incendies ont ravagé Los Angeles en début d’année, il avait accusé les démocrates locaux et de l’État, avançant des critiques infondées sur la gestion de l’eau. Mais après les inondations catastrophiques qui ont dévasté le Texas, Donald Trump a appelé à ne pas chercher de coupables. Peut-être aussi parce que la Maison Blanche est sur la défensive, selon le New York Times. Les efforts du président pour réduire la bureaucratie fédérale ont laissé des traces : plusieurs postes-clé du Service national de météorologie, notamment dans les bureaux locaux, étaient vacants au moment où les inondations ont frappé. Et puis, l’ampleur de la réponse fédérale sur le terrain reste floue. Les autorités affirment avoir activé la FEMA, l’agence fédérale de gestion des urgences, mais sans préciser combien de personnes ont été déployées, ni quels moyens sont mobilisés. Rappelons que Donald Trump a plusieurs fois exprimé son intention de démanteler cette agence. La presse se penche sur l’impact des raids anti-migrants aux États-Unis   Dans un long reportage The New Yorker s’interroge sur la solidité du soutien hispanique à Donald Trump dans le sud du Texas, près de la frontière mexicaine. Longtemps bastion démocrate, la vallée du Rio Grande avait pourtant basculé en 2024. Mais la politique de l’immigration de Donald Trump, notamment les raids, font que même les républicains se détournent de leur président. Début juin 2025, des descentes massives de la police fédérale de l’immigration ont frappé la région, semant la panique dans les commerces, les restaurants et les entreprises. « C’est comme si une bombe avait explosé sur notre économie locale », témoigne un restaurateur dans le New Yorker. Face à l’ampleur du choc, certains élus républicains locaux osent critiquer Donald Trump Javier Villalobos, maire de McAllen, ancien démocrate devenu républicain, affirme : « On peut soutenir la loi, mais pas quand elle détruit nos familles et notre économie. » Dans les réunions publiques, la colère monte. Le New Yorker évoque une ambiance tendue, voire explosive : « Les électeurs qui avaient voté pour Donald Trump pour des raisons économiques ne veulent pas payer le prix de cette politique migratoire brutale. » Journal de la 1ère Le moucheron piqueur fait des dégâts dans les Caraïbes et en Amérique du Sud.

Ces propos, ils viennent de Paul O’Brien, directeur exécutif d’Amnesty International USA. Avec lui, nous faisons un bilan des premiers six mois de la présidence Trump sur le plan de la politique des droits humains. 

Publicité

L’administration Trump a adopté une stratégie de confrontation directe contre les droits humains, les minorités et les contre-pouvoirs, selon Paul O’Brien. Les universités, la société civile et même certaines institutions religieuses sont ciblées, notamment si elles ne se conforment pas à une idéologie nationaliste chrétienne. En six mois, Donald Trump a signé plus de décrets que n’importe quel président, mais sans les faire adopter par le Congrès, contournant ainsi le débat démocratique. Contrairement à son premier mandat, il s’est entouré de loyalistes autoritaires pour mieux imposer son agenda.

L’exemple de l’utilisation de l’armée contre des manifestants pacifiques à Los Angeles illustre, selon Paul O’Brien, une dérive extrêmement préoccupante. Il alerte sur le précédent que cela crée : que se passera-t-il si des étudiants, des syndicats ou des groupes antiracistes descendent à nouveau dans la rue ? Le fait que des militaires armés puissent viser des citoyens américains pour des actions démocratiques et non violentes marque un tournant inquiétant pour les libertés publiques aux États-Unis.

Enfin, l’affaire de Mahmoud Khalil, étudiant à Columbia, ayant perdu sa carte de résident pour avoir manifesté, incarne selon Amnesty une stratégie délibérée de dissuasion. En une seule décision, l’administration Trump envoie plusieurs messages menaçants : aux étudiants, aux universités, aux résidents permanents, et à ceux qui soutiennent les droits des Palestiniens. Face à ce climat de peur, Amnesty affirme qu’une action classique auprès des responsables politiques, une sensibilisation à travers d’un dialogue, est inutile. L’organisation veut mobiliser la population américaine et internationale, pour dénoncer ces dérives et faire pression sur le gouvernement américain afin qu’il respecte les droits humains.

Quatre ans après l’assassinat de Jovenel Moïse, des zones d’ombre demeurent

Quatre ans après l’assassinat du président haïtien Jovenel Moïse, l’affaire demeure entourée de nombreuses zones d’ombre. Nous en parlons avec Gotson Pierre, directeur d’Alterpresse. Il relate l’interview avec l’ancien conseiller de Jovenel Moïse, Guichard Doré. Ce dernier insiste sur la nécessité de mener trois enquêtes complémentaires – judiciaire, institutionnelle et sociale – pour comprendre les circonstances du crime. Il déplore la lenteur de la procédure en Haïti, où aucune décision définitive n’a été rendue malgré l’incarcération de plus de 40 suspects. Pendant ce temps, aux États-Unis, plusieurs condamnations ont déjà été prononcées, mais la coopération judiciaire entre les deux pays reste insuffisante.

Guichard Doré s’interroge également sur les motivations profondes de l’assassinat, notamment le financement de l’opération et la manière dont les institutions haïtiennes ont été contournées. Il évoque une possible « conspiration institutionnelle » impliquant des organes de l’État qui auraient contribué à affaiblir Jovenel Moïse. Il appelle à une enquête institutionnelle pour éclaircir ces complicités internes, ainsi qu’à une enquête sociale sur le traitement médiatique et politique réservé au président, avant et après sa mort.

Au-delà du crime lui-même, l’ancien conseiller dresse un constat alarmant de la déliquescence de l’État haïtien : institutions paralysées, sécurité effondrée, territoire contrôlé à 80% par des gangs. Il lance un appel à un sursaut des élites haïtiennes – intellectuels, secteur privé, presse, artistes – pour qu’elles sortent de leur passivité et participent activement à la refondation du pays. Selon lui, seule une mobilisation collective permettra de sortir Haïti de cette spirale de violence et de reconstruire un État légitime et fonctionnel.

Au Texas, les victimes commencent à être identifiées et la presse relate leur histoire

El Pais revient par exemple sur le destin tragique de Brooke et Blair Harber, deux sœurs de 11 et 13 ans, originaires de Dallas, retrouvées main dans la main dans un grenier. Peu avant leur mort, l’une d’elles avait envoyé un message à leur famille disant simplement : « Je vous aime ». Autre victime évoquée : Dick Eastland, propriétaire d’un camp de vacances touché par les inondations. Il a perdu la vie en tentant de sauver des enfants, souligne le journal. Son petit-fils, George, évoque un homme pieux, dévoué :

« S’il ne devait pas mourir de causes naturelles, il fallait que ce soit en sauvant les filles qu’il chérissait. »

Donald Trump évite la polémique sur les responsabilités de la catastrophe

Lorsqu’un ouragan avait frappé la Caroline du Nord l’an dernie (2024)r, Donald Trump avait affirmé — sans preuve — que l’administration Biden refusait d’aider les habitants des zones républicaines. Quand des incendies ont ravagé Los Angeles en début d’année, il avait accusé les démocrates locaux et de l’État, avançant des critiques infondées sur la gestion de l’eau. Mais après les inondations catastrophiques qui ont dévasté le Texas, Donald Trump a appelé à ne pas chercher de coupables. Peut-être aussi parce que la Maison Blanche est sur la défensive, selon le New York Times. Les efforts du président pour réduire la bureaucratie fédérale ont laissé des traces : plusieurs postes-clé du Service national de météorologie, notamment dans les bureaux locaux, étaient vacants au moment où les inondations ont frappé. Et puis, l’ampleur de la réponse fédérale sur le terrain reste floue. Les autorités affirment avoir activé la FEMA, l’agence fédérale de gestion des urgences, mais sans préciser combien de personnes ont été déployées, ni quels moyens sont mobilisés. Rappelons que Donald Trump a plusieurs fois exprimé son intention de démanteler cette agence.

La presse se penche sur l’impact des raids anti-migrants aux États-Unis  

Dans un long reportage The New Yorker s’interroge sur la solidité du soutien hispanique à Donald Trump dans le sud du Texas, près de la frontière mexicaine. Longtemps bastion démocrate, la vallée du Rio Grande avait pourtant basculé en 2024. Mais la politique de l’immigration de Donald Trump, notamment les raids, font que même les républicains se détournent de leur président. Début juin 2025, des descentes massives de la police fédérale de l’immigration ont frappé la région, semant la panique dans les commerces, les restaurants et les entreprises. « C’est comme si une bombe avait explosé sur notre économie locale », témoigne un restaurateur dans le New Yorker. Face à l’ampleur du choc, certains élus républicains locaux osent critiquer Donald Trump Javier Villalobos, maire de McAllen, ancien démocrate devenu républicain, affirme : « On peut soutenir la loi, mais pas quand elle détruit nos familles et notre économie. » Dans les réunions publiques, la colère monte. Le New Yorker évoque une ambiance tendue, voire explosive : « Les électeurs qui avaient voté pour Donald Trump pour des raisons économiques ne veulent pas payer le prix de cette politique migratoire brutale. »

Journal de la 1ère

Le moucheron piqueur fait des dégâts dans les Caraïbes et en Amérique du Sud.

RFI
SUBSCRIBER
PROFILE

Leave a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked with *