États-Unis : l’administration Trump fait un lien entre le paracétamol et l’autisme

États-Unis : l’administration Trump fait un lien entre le paracétamol et l’autisme

En début de semaine, le président américain Donald Trump a vivement déconseillé les femmes enceintes de prendre du paracétamol, un antalgique largement utilisé et recommandé, assurant qu’il était «peut-être associé à un risque très accru d’autisme». Une affirmation qui n’est pas appuyée par les recherches. Mais ces propos sont suffisamment graves pour que l’Organisation mondiale de la santé prenne le soin de les démentir. Nous en parlons avec Marc Smyrl, maître de conférences en Sciences politiques à l’Université de Montpellier.

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Dans l’interview, Marc Smyrl revient d’abord sur la décision du président américain de modifier les recommandations nationales concernant le paracétamol et les vaccins, sans fondement scientifique avéré. Selon le politologue, cette orientation s’explique à la fois par l’entourage choisi par le président, en particulier son ministre de la Santé, sensible à ces théories complotistes, et par une dimension électoraliste : une partie importante de l’opinion publique est prête à croire à ces liens infondés. Le risque est donc que des calculs politiques l’emportent sur les données scientifiques. Marc Smyrl souligne aussi le danger d’une fragmentation du système de santé américain. Jusqu’ici, les recommandations du CDC servaient de référence commune aux 50 États et aux assureurs. Mais si chaque État ou compagnie d’assurance définit désormais ses propres règles, la cohérence nationale pourrait voler en éclats. Certains États comme le Massachusetts tentent de protéger l’accès aux vaccins, tandis que d’autres, comme la Floride, s’en éloignent rapidement. Enfin, l’expert replace cette crise dans un contexte historique : la méfiance vis-à-vis de la vaccination existe depuis longtemps aux États-Unis, avec notamment la possibilité pour les parents de refuser l’immunisation pour motifs religieux. Ce qui est inédit aujourd’hui, explique-t-il, c’est que le pouvoir fédéral cautionne et amplifie ces discours, ce qui donne une légitimité politique à une défiance ancienne. Le mouvement Maga, en quête d’électeurs, exploite cette méfiance vis-à-vis du gouvernement fédéral et des experts. Ce qui renforce la fracture entre la tradition scientifique des États-Unis en matière de vaccins et l’essor actuel d’un scepticisme hautement politisé. La presse commente le retour de Jimmy Kimmel Live ! C’était l’événement médiatique aux États-Unis hier (23 septembre 2025). L’émission de Jimmy Kimmel avait été suspendue la semaine dernière après des propos de l’animateur accusant le mouvement MAGA de récupérer politiquement l’assassinat de l’influenceur ultra-conservateur Charlie Kirk. La suspension a provoqué un tollé et déclenché de vifs débats sur les pressions exercées par l’administration Trump sur les médias. Hier soir, le public de l’émission a accueilli Jimmy Kimmel par des « standing ovations ». C’était un retour chargé d’émotion, écrit le Washington Post. Le site The Daily Beast décrit un Jimmy Kimmel incapable de retenir ses larmes, tout en refusant de s’incliner devant Donald Trump. La voix tremblante, Jimmy Kimmel a expliqué qu’il n’a jamais eu l’intention de tourner en dérision le meurtre d’un jeune homme. Mais l’humoriste n’a pas hésité à adresser de vives critiques au président Donald Trump et au régulateur gouvernemental qui avait laissé entendre que l’administration pourrait sanctionner ABC à cause de ses remarques. La presse retient surtout cette phrase prononcée par Jimmy Kimmel : « Menacer de faire taire un humoriste que le président n’apprécie pas est anti-américain ». Et l’animateur de conclure : « Cette émission n’a pas d’importance, ce qui compte, c’est que nous vivions dans un pays qui nous permet d’avoir une émission comme celle-ci. » Le journal canadien La Presse a salué pour sa part une « défense vibrante de la liberté d’expression ». Le quotidien souligne que la suspension de l’émission avait même suscité un malaise jusque dans le camp conservateur. Pour la première fois, des voix influentes de droite se sont publiquement opposées à Donald Trump, écrit le journal. En fin de compte, poursuit La Presse, cette présidence jusque-là inébranlable face aux crises politiques et économiques a trouvé son premier véritable point faible dans… la suspension d’un humoriste. Et le journal conclut : « L’histoire se souviendra que le premier coup dur de cette présidence clownesque est venu d’un comique. On ne dira jamais assez la nécessité des bouffons du roi. » À lire aussiPour son retour à la télévision, Jimmy Kimmel fustige l’administration Trump, jugée anti-américaine   Des enfants tués dans une attaque de drones en Haïti Au moins huit enfants ont été tués le week-end dernier à Port-au-Prince lors d’une attaque menée par des drones explosifs utilisés par la police haïtienne. C’est un article du Miami Herald, repris par les principaux médias haïtiens. Parmi les victimes, figure une fillette de 4 ans, Merika Saint-Fort Charles, qui jouait dehors avec d’autres enfants quand l’explosion a retenti. Sa mère et sa grand-mère ont raconté cette scène tragique au quotidien de Miami. Selon le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), cité par le journal, le drone visait une fête organisée par un chef de gang local, mais il a touché de nombreux civils. Ce n’est pas la première fois que l’usage de drones par les forces de sécurité haïtiennes entraîne des victimes civiles. Au début du mois déjà, une frappe similaire avait causé la mort de onze personnes. Pour Pierre Espérance, directeur du RNDDH, ces drames illustrent l’absence de coordination et d’encadrement dans l’utilisation de ces armes, autorisées cette année par le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé. Le Miami Herald souligne que l’incident a suscité une vive indignation sur les réseaux sociaux, alimentant le sentiment d’abandon des familles, qui dénoncent l’impunité des gangs et l’inaction des autorités.   Journal de la 1ère Le président de la Collectivité Territoriale de Guyane rencontrera le président de la République lundi prochain (29 septembre 2025).

En début de semaine, le président américain Donald Trump a vivement déconseillé les femmes enceintes de prendre du paracétamol, un antalgique largement utilisé et recommandé, assurant qu’il était «peut-être associé à un risque très accru d’autisme». Une affirmation qui n’est pas appuyée par les recherches. Mais ces propos sont suffisamment graves pour que l’Organisation mondiale de la santé prenne le soin de les démentir. Nous en parlons avec Marc Smyrl, maître de conférences en Sciences politiques à l’Université de Montpellier.

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Dans l’interview, Marc Smyrl revient d’abord sur la décision du président américain de modifier les recommandations nationales concernant le paracétamol et les vaccins, sans fondement scientifique avéré. Selon le politologue, cette orientation s’explique à la fois par l’entourage choisi par le président, en particulier son ministre de la Santé, sensible à ces théories complotistes, et par une dimension électoraliste : une partie importante de l’opinion publique est prête à croire à ces liens infondés. Le risque est donc que des calculs politiques l’emportent sur les données scientifiques.

Marc Smyrl souligne aussi le danger d’une fragmentation du système de santé américain. Jusqu’ici, les recommandations du CDC servaient de référence commune aux 50 États et aux assureurs. Mais si chaque État ou compagnie d’assurance définit désormais ses propres règles, la cohérence nationale pourrait voler en éclats. Certains États comme le Massachusetts tentent de protéger l’accès aux vaccins, tandis que d’autres, comme la Floride, s’en éloignent rapidement.

Enfin, l’expert replace cette crise dans un contexte historique : la méfiance vis-à-vis de la vaccination existe depuis longtemps aux États-Unis, avec notamment la possibilité pour les parents de refuser l’immunisation pour motifs religieux. Ce qui est inédit aujourd’hui, explique-t-il, c’est que le pouvoir fédéral cautionne et amplifie ces discours, ce qui donne une légitimité politique à une défiance ancienne. Le mouvement Maga, en quête d’électeurs, exploite cette méfiance vis-à-vis du gouvernement fédéral et des experts. Ce qui renforce la fracture entre la tradition scientifique des États-Unis en matière de vaccins et l’essor actuel d’un scepticisme hautement politisé.

La presse commente le retour de Jimmy Kimmel Live !

C’était l’événement médiatique aux États-Unis hier (23 septembre 2025). L’émission de Jimmy Kimmel avait été suspendue la semaine dernière après des propos de l’animateur accusant le mouvement MAGA de récupérer politiquement l’assassinat de l’influenceur ultra-conservateur Charlie Kirk. La suspension a provoqué un tollé et déclenché de vifs débats sur les pressions exercées par l’administration Trump sur les médias. Hier soir, le public de l’émission a accueilli Jimmy Kimmel par des « standing ovations ». C’était un retour chargé d’émotion, écrit le Washington Post. Le site The Daily Beast décrit un Jimmy Kimmel incapable de retenir ses larmes, tout en refusant de s’incliner devant Donald Trump. La voix tremblante, Jimmy Kimmel a expliqué qu’il n’a jamais eu l’intention de tourner en dérision le meurtre d’un jeune homme. Mais l’humoriste n’a pas hésité à adresser de vives critiques au président Donald Trump et au régulateur gouvernemental qui avait laissé entendre que l’administration pourrait sanctionner ABC à cause de ses remarques. La presse retient surtout cette phrase prononcée par Jimmy Kimmel : « Menacer de faire taire un humoriste que le président n’apprécie pas est anti-américain ». Et l’animateur de conclure : « Cette émission n’a pas d’importance, ce qui compte, c’est que nous vivions dans un pays qui nous permet d’avoir une émission comme celle-ci. »

Le journal canadien La Presse a salué pour sa part une « défense vibrante de la liberté d’expression ». Le quotidien souligne que la suspension de l’émission avait même suscité un malaise jusque dans le camp conservateur. Pour la première fois, des voix influentes de droite se sont publiquement opposées à Donald Trump, écrit le journal. En fin de compte, poursuit La Presse, cette présidence jusque-là inébranlable face aux crises politiques et économiques a trouvé son premier véritable point faible dans… la suspension d’un humoriste. Et le journal conclut : « L’histoire se souviendra que le premier coup dur de cette présidence clownesque est venu d’un comique. On ne dira jamais assez la nécessité des bouffons du roi. »

À lire aussiPour son retour à la télévision, Jimmy Kimmel fustige l’administration Trump, jugée anti-américaine

 

Des enfants tués dans une attaque de drones en Haïti

Au moins huit enfants ont été tués le week-end dernier à Port-au-Prince lors d’une attaque menée par des drones explosifs utilisés par la police haïtienne. C’est un article du Miami Herald, repris par les principaux médias haïtiens. Parmi les victimes, figure une fillette de 4 ans, Merika Saint-Fort Charles, qui jouait dehors avec d’autres enfants quand l’explosion a retenti. Sa mère et sa grand-mère ont raconté cette scène tragique au quotidien de Miami. Selon le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), cité par le journal, le drone visait une fête organisée par un chef de gang local, mais il a touché de nombreux civils.

Ce n’est pas la première fois que l’usage de drones par les forces de sécurité haïtiennes entraîne des victimes civiles. Au début du mois déjà, une frappe similaire avait causé la mort de onze personnes. Pour Pierre Espérance, directeur du RNDDH, ces drames illustrent l’absence de coordination et d’encadrement dans l’utilisation de ces armes, autorisées cette année par le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé. Le Miami Herald souligne que l’incident a suscité une vive indignation sur les réseaux sociaux, alimentant le sentiment d’abandon des familles, qui dénoncent l’impunité des gangs et l’inaction des autorités.

 

Journal de la 1ère

Le président de la Collectivité Territoriale de Guyane rencontrera le président de la République lundi prochain (29 septembre 2025).

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