Le ministre des affaires étrangères, Claude Joseph, veut armer chaque diplomate haïtien qui aura à se prononcer sur la fin du mandat du président de la République, objet de débat dans le pays. Ainsi, il a rendu public un document intitulé ” aide-mémoire” qui retrace le fil des évènements qui se sont déroulés depuis la candidature de Jovenel Moïse jusqu’à son ascension à la magistrature suprême pour justifier le fait que ce dernier doit partir en 2022.
Le chancelier Haitien, par cette démarche, veut à tous prix prouver aux partenaires internationaux que Jovenel Moïse en voulant rester au pouvoir n’est pas en train de violer les règles démocratiques. Le ministre Joseph a fait un rappel sur la date de la montée de Jovenel Moïse au pouvoir et les prescrits de la constitution concernant la fin de son mandat.
“Le président Jovenel Moïse est entré en fonction à la date constitutionnelle du 7 février pour une durée également constitutionnelle de cinq (5) ans. L’année de son entrée en fonction est 2017, donc l’année de la fin de son mandat est 2022”, a précisé d’entrée de jeu le ministre qui croit que la durée quinquennale du mandat présidentiel ne devrait souffrir d’aucune ambiguïté.
En revanche, le mandat présidentiel fait aujourd’hui l’objet d’une controverse qui, selon le ministre Claude Joseph, est alimentée par la tentation d’instrumentaliser l’article 134-2 de la Loi-mère à des fins politiques.
En effet, les en opposants au pouvoir s’appuyant sur cet article de la constitution exigent le départ du locataire du palais national au mois de février 2021 et son remplacement par un président provisoire.
La demande d’écourter le mandat constitutionnel du Président Jovenel Moïse d’une année entière pour le remplacer par un gouvernement provisoire se révèle d’un double écart, selon le titulaire du MAE qui souligne que le premier consiste à dire que le président Moïse, qui a prêté serment à la date constitutionnelle du 7 février 2017, avait déjà commencé son quinquennat sous la présidence provisoire de Monsieur Jocelerme Privert alors que celui-ci s’est lui-même maintenu au pouvoir jusqu’à la date symbolique du 7 février 2017, par suite de l’annulation du premier tour de l’élection présidentielle de 2015. Le deuxième écart consiste à vouloir à tout prix remplacer un président élu par un président provisoire au motif que ce dernier aurait plus de légitimité pour organiser les élections.
Pour Claude Joseph, les opposants de Jovenel Moïse utilisent le dossier relatif à la fin de son mandat pour semer la pagaille dans le pays. “Les vrais enjeux de la controverse actuelle ne sont pas constitutionnels mais politiques. Il s’agit pour certains de reprendre les oripeaux de la contestation permanente et d’agiter le spectre de l’instabilité générale en vue de déstabiliser la fin du mandat constitutionnel du Président Moïse, faire obstacle à la réalisation des prochaines élections et revenir à la formule des pouvoirs provisoires”.
” Vouloir écourter d’une année le mandat d’un président élu est une énième tentative de se dérober aux règles du jeu démocratique”, a déclaré monsieur Joseph qui a renouvelé l’engagement du Président de la République et du gouvernement déterminés à “faire ce qui importe le plus pour le pays en ce moment, à savoir: l’impérieuse nécessité d’une réforme constitutionnelle accompagnée d’un vrai renforcement des institutions démocratiques, la réalisation d’élections libres et démocratiques, le combat pour la relance de l’économie, la lutte contre l’insécurité”.
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