Oscar Isaac (Victor Frankenstein), dans « Frankenstein », de Guillermo del Toro. KEN WORONER/NETFLIX Il y a bientôt vingt ans que Guillermo del Toro a manifesté l’intention de réaliser sa version de Frankenstein ou le Prométhée moderne, de Mary Shelley (1797-1851). A voir le film qu’il a présenté à la Mostra de Venise, à la fin de

Il y a bientôt vingt ans que Guillermo del Toro a manifesté l’intention de réaliser sa version de Frankenstein ou le Prométhée moderne, de Mary Shelley (1797-1851). A voir le film qu’il a présenté à la Mostra de Venise, à la fin de l’été, on devine que le cinéaste mexicain l’a porté depuis bien plus longtemps, sans doute du moment où, encore enfant, il a vu le Frankenstein (1932) de James Whale.
L’inquiétude métaphysique de son film Cronos (1993), les déchirures et les terreurs enfantines du Labyrinthe de Pan (2006), le romantisme exacerbé de Crimson Peak (2015), la compassion catholique de La Forme de l’eau (2018) sont les stations qui mènent à ce Frankenstein. Comme toute œuvre majeure, celle-ci se nourrit de ses contradictions. La plus évidente est cette confrontation entre un univers intime – celui de del Toro – et la fidélité au texte que Mary Shelley écrivit il y a deux siècles, en 1818. Il faut ajouter à ces deux pôles la volonté exprimée en 2007 de donner à son film la dimension d’une « tragédie miltonienne », de l’inscrire dans la lignée des grands textes chrétiens de la littérature anglophone, dont le Paradis perdu (1667) de Milton.
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