Frères musulmans : un rapport, qui dénonce un islamisme « par le bas », examiné ce mercredi par le gouvernement

Frères musulmans : un rapport, qui dénonce un islamisme « par le bas », examiné ce mercredi par le gouvernement

Emmanuel Macron, à Tirana, en Albanie, le 17 mai 2025. LUDOVIC MARIN / AFP Un conseil de défense et de sécurité nationale présidé par Emmanuel Macron examine, mercredi 21 mai, un rapport consacré aux Frères musulmans qui met en garde contre une « menace pour la cohésion nationale » avec le développement d’un islamisme « par le bas ». Le président

Emmanuel Macron, à Tirana, en Albanie, le 17 mai 2025.

Un conseil de défense et de sécurité nationale présidé par Emmanuel Macron examine, mercredi 21 mai, un rapport consacré aux Frères musulmans qui met en garde contre une « menace pour la cohésion nationale » avec le développement d’un islamisme « par le bas ».

Le président de la République réunit à l’Elysée, depuis 11 h 30, le chef du gouvernement, François Bayrou, ainsi que les ministres des affaires étrangères, des finances, de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et des sports – ces trois derniers secteurs étant « particulièrement visés par cet entrisme par le bas », affirme l’Elysée. A l’issue de ce conseil, des mesures seront prises : « certaines [seront] communiquées », d’autres resteront classifiées, selon la même source.

Selon le document que l’Agence France-Presse s’est procuré, et dont Le Figaro a dévoilé les grandes lignes, mardi matin, le rapport, commandé à deux hauts fonctionnaires, relève une « menace pour la cohésion nationale », avec le développement d’un islamisme « par le bas » et à l’échelon municipal. Il « établit très clairement le caractère antirépublicain et subversif des Frères musulmans » et « propose des moyens pour remédier à cette menace », résume-t-on à l’Elysée.

« Amalgames entre islam, islamisme politique et radicalité »

L’association Musulmans de France, présentée dans le rapport comme « la branche nationale des Frères musulmans en France », a dénoncé mercredi dans un communiqué des « accusations infondées ». « Cette lecture idéologique ne reflète ni notre réalité institutionnelle ni notre action de terrain », ajoute la fédération, qui a succédé en 2017 à l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), et qui réaffirme « son attachement aux valeurs de la République ». « Les amalgames, même involontaires, entre islam, islamisme politique et radicalité sont non seulement dangereux, mais contre-productifs pour la République elle-même », souligne aussi le communiqué.

Le Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l’islam tombée en disgrâce en 2021, a, lui aussi, exprimé sa « profonde inquiétude face aux possibles dérives et instrumentalisations des données rendues publiques ». « La lutte contre l’extrémisme se réclamant de l’islam (…) est au cœur de nos priorités », pointe le CFCM dans un communiqué. Mais « l’absence de définitions claires des concepts » utilisés dans le rapport « entretient une confusion préjudiciable » et « de nombreux citoyens musulmans ont aujourd’hui le sentiment de ne plus être à l’abri d’une suspicion permanente ».

Sensibiliser, notamment à l’approche des élections municipales

Les travaux du conseil de défense se veulent en droite ligne du discours des Mureaux sur le « séparatisme » prononcé par Emmanuel Macron en 2020, qui a débouché sur la loi sur les principes et valeurs de la République de 2021.

« L’une des vocations de ce rapport est de pouvoir sensibiliser l’Etat sur cette problématique », mais aussi « de faire connaître au grand public, aux élus locaux, la menace et comment elle procède », notamment à l’approche des élections municipales de 2026, souligne l’Elysée. « L’entrisme, c’est du temps long, c’est dissimulé, et c’est un discours qui est très policé de façon officielle », résume la source, en s’inquiétant aussi de « dynamiques caritatives sur le terrain ».

Pour autant, « nous sommes tous parfaitement en ligne sur le fait de dire qu’il ne faut pas faire d’amalgame » avec les musulmans car « nous luttons contre l’islamisme et ses dérives radicales », met également en avant l’Elysée.

Le conseil se penchera aussi sur la question des réseaux sociaux qui « constituent un vecteur pour les islamistes qui surfent sur des éléments d’actualité et remettent en cause ce que la République défend en matière de laïcité, notamment pour essayer de démontrer que l’Etat est islamophobe et pour retourner contre nous nos propres valeurs ».

Le Monde avec AFP

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