La police nationale d’Haïti (PNH) a arrêté 88 personnes lors d’une opération lancée dimanche au coeur de la capitale Port-au-Prince, théâtre depuis des mois d’affrontements entre gangs, a rapporté lundi le porte-parole de l’institution.
« L’opération vise à éclater le réseau de gangs qui opèrent dans la zone du centre-ville », a expliqué Gary Desrosiers, porte-parole de la PNH lors d’une conférence de presse.
Parmi les 88 personnes arrêtées figurent trois chefs de gangs connus des forces de l’ordre.
La police a saisi 27 machettes, une vingtaine de talkies-walkies, deux grenades lacrymogènes, quantité de chargeurs et munitions correspondant aux cinq armes à feu saisies, parmi lesquelles un fusil automatique appartenant à la PNH.
Le porte-parole de la police n’était pas en mesure lundi de préciser la date ou les circonstances de la perte du fusil Galil retrouvé dimanche entre les mains d’un chef de gang.
« Nous continuons l’opération pour libérer ces zones où les bandits essaient de prendre la population en otage », a ajouté Gary Desrosiers devant le bureau où étaient exposées armes et munitions.
Trente-quatre policiers internationaux de la Mission des Nations unies pour l’appui à la justice en Haïti (Minujusth, déployée dans le pays depuis octobre 2017), ont apporté leur soutien à cette opération menée par les membres de la PNH.
Les quartiers du bord de mer de Port-au-Prince sont en proie à une insécurité grandissante depuis plusieurs mois, des bandes lourdement armées contraignant parfois même les patrouilles de police à la fuite.
Le porte-parole de la PNH a une nouvelle fois lundi appelé la population à coopérer, mais la crainte de représailles et les carences du système judiciaire favorisent l’omerta autour des activités criminelles dans les bidonvilles.
En mars, le photojournaliste haïtien Vladjimir Legagneur avait disparu après s’être rendu en reportage dans un des quartiers les plus pauvres de l’aire métropolitaine, contrôlé par des gangs.
La police avait ouvert une enquête et annoncé la réalisation de tests ADN sur des restes de corps trouvés sur un terrain vague du quartier. Près de neuf mois après, les forces de l’ordre n’ont fourni aucune information.