11 : 30 du matin ! 28 janvier 2019 ! Palais de Justice ! Le juge Guy Augustin ouvre le procès pour viol présumé, opposant l’accusé Bertrand Saint-Hilaire et la plaignante Marie Angie Stéphanie Sémélus, sans assistance de jury ; en présence des avocats Néhémie Jean BAPTISTE pour le ministère public, et Marc Antoine MAISONNEUVE pour la défense.
La prétendue plaignante s’est présentée à la barre malgré que l’accusé ait clairement martelé ne pas reconnaître celle répondant, ce jour, au nom de Marie Angie Stéphanie Sémélus, et qui avait préalablement déclaré à la police que l’accusé avait plutôt voulu la protéger d’une tentative de viol, s’opposant aux agresseurs comme étant son petit ami, déclarations changées par la suite pour accuser Bertrant de l’avoir violée. Non-obstant, sans exiger aucune pièce d’identité légale de la plaignante alors que les faits remontent à six ans déjà, le juge a au contraire martelé «Pas de problème. Nous savons dans quel pays nous vivons, où il n’est guere facile d’avoir ses pièces d’identité ».
Assez curieux ! Agée de dix-neuf ans en 2013, six ans après, la supposée victime ne se serait vraisemblablement, entre temps, procuré aucune pièce d’identité ! Cette exigence s’avérait d’autant plus indispensable que l’accusé ait insisté ne pas reconnaître cette prétendue plaignante car, en plus que lui et la vraie Marie Angie Stéphanie Sémélus avaient l’habitude de se côtoyer par le passé, elle est claire de teint, contrairement à celle se présentant ce jour en son nom. Ignorant allègrement cet aspect plus que déterminant, avec risque d’association de malfaiteurs, de faux et usage de faux en plein tribunal en défaveur de la partie accusatrice, le juge Guy Augustin a quand même lancé le prétendu procès.
Les faits…
13:00 En dépit des constats de vices de procédure et de manque de pièces à conviction lors de la présentation des dossiers, la supposée victime a prêté serment. Malgré les questions des avocats, dans ses déclarations, même la supposée Marie Angie n’a jamais dit qu’elle ait été violée par Bertrand. A la surprise générale, le juge a clairement pris partie, dictant des mots à la prétendue plaignante à travers des questions non formulées comme telles.
Dans des versions des faits presque similaires en 2013, d’après le procès-verbal de la police, la vraie Marie Angie Stéphanie Sémélus n’avait pas mentionné que l’accusé l’avait violé, mais qu’il l’avait plutôt sauvée d’une tentative de viol. Ce n’est que par la suite que les parents de Marie Angie Stéphanie aient changé la version des faits en portant plainte pour viol. Le refus de la vraie Marie Ange de venir corroborer la perversion des faits expliquerait pourquoi une autre personne s’est présentée à sa place, sans avoir à exhiber une pièce d’identité légale et valide.
Par ailleurs, le certificat médical comme pièce maîtresse du dossier stipule noir sur blanc, d’après lecture des deux parties, que « la vulve est propre. Il n’y a aucune lésion, ni déchirure vaginale ». De surprise en surprise, le juge a demandé à écarter la seule pièce à conviction du dossier parce qu’il ne corrobore pas qu’il y a eu viol sur la personne de Marie Ange. Par conséquent, c’était donc la parole de la victime contre celle de l’accusé. Comble de stupéfaction, un témoin des démarches juridiques était dans le tribunal. Il voulait présenter sa version des faits mentionnés par les deux parties, dont la vraie Marie A. Stéphanie Sémélus, lors de leurs premières dépositions, le juge a carrément refusé. Le témoin en question a certifié ne pas reconnaître la fille qui s’est présentée comme étant Marie Angie Stéphanie Sémélus ce jour pour l’avoir accompagnée a l’hôpital ayant délivré le certificat médical susmentionné.
La sentence…
17:35 Le juge Guy Augustin s’est prononcé en faveur de la prétendue victime, condamnant Bertrand Saint-HILAIRE à une peine de 10 ans d’emprisonnement. Autre fait plus étrange encore s’il en est, bien que ce dernier ait déjà passé six ans en détention préventive prolongée au Pénitencier National, le juge dit ne prendre en compte que seulement trois des 6 ans, et déclare que l’accusé devra passer sept ans derrière les barreaux. Quel roi mage, ce juge !
Satisfait de lui même, vers les 18:00, le juge Guy Augustin, l’avocate du ministère public, Me Néhémie Jn Baptiste, ainsi que la prétendue victime et sa mère, sourires aux lèvres, sont tous montés dans une même voiture immatriculée privée.
Alors que le nouveau commissaire du gouvernement près le tribunal de Première instance, Me Paul Eronce Vilard, dit vouloir en finir avec la détention préventive prolongée, à la lumière de l’affaire ci-dessus mentionnée, il est à craindre que les juges saisis dans le cadre de ces procès ne finissent par en faire des passerelles pour galvauder des jugements, bafouer la loi, plaire à ceux et celles pouvant les prendre en auto-stop.
Par Gemina Jean Baptiste
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