C’est une décision qui fait couler beaucoup d’encre, notamment en Haïti : la suspension immédiate par le gouvernement américain de son financement de la mission multinationale chargée d’aider la police haïtienne contre les gangs.
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Selon Le Nouvelliste, « ce gel intervient dans un contexte de sous-financement de la MMAS, de dégradation de la situation sécuritaire et notamment du massacre, la semaine dernière, d’au moins 50 personnes par des bandes armées à Kenscoff ». Le Miami Herald rappelle qu’en ce moment « des centaines de membres de gangs armés, retranchés dans les collines surplombant la capitale haïtienne, attendent l’ordre d’attaquer les dernières enclaves de Port-au-Prince qui ne sont pas actuellement sous leur contrôle ». Il ne fait aucun doute, selon le journal, que « l’effort multinational pour mettre fin à la terreur des gangs est entravé par le gel de l’aide étrangère décrété par l’administration Trump ». Le Miami Herald rapporte que certains conseillers américains engagés pour aider la police nationale d’Haïti ont déjà été licenciés. Hier mardi (4 février 2025), « des conseillers de la police canadienne, qui font également partie de la mission de sécurité, ont quitté Port-au-Prince en raison des restrictions imposées par les États-Unis », selon le Miami Herald.Sur la situation sécuritaire à Kenscoff, nous vous proposons une interview avec le maire de la ville, Jean Massillon. Huit jours après l’attaque meurtrière, les autorités peinent à établir un bilan précis, comme l’a confirmé le maire de la ville, Jean Massillon, à notre correspondant à Port-au-Prince, Peterson Luxma.La presse réagit au plan de Donald Trump de prendre le contrôle de Gaza Le plan de Donald Trump de « prendre le contrôle de Gaza » suscite évidemment beaucoup de commentaires dans la presse nord-américaine. Pour le New York Times, c’est l’une des idées « les plus provocantes qu’un dirigeant américain ait avancées depuis des années ». Donald Trump a beau présenter son projet comme « un impératif humanitaire et une opportunité de développement économique », mais, d’après le quotidien, « il a en fait rouvert une boîte de Pandore géopolitique aux implications considérables pour le Moyen-Orient ».Le Washington Post titre de manière également provocatrice : « De la rivière à la mer, la Palestine cessera-t-elle d’exister ? » En tout cas, poursuit le journal, les électeurs qui ont boudé les urnes le savent désormais : les élections ont des conséquences ! Toujours d’après le Washington Post, Donald Trump a proposé « un plan d’une cruauté inouïe ». Le monde n’a toujours pas trouvé de solution pour les réfugiés palestiniens existants, rappelle le journal : « 1,5 million vivent dans des camps de réfugiés dans la région. Et maintenant, le président américain envisage de créer quelque 2 millions de réfugiés palestiniens supplémentaires. Ou peut-être 5 millions de plus, s’il prévoit également de les expulser de Cisjordanie. »À écouter aussiDonald Trump assure que les États-Unis vont «prendre le contrôle de la bande de Gaza»La vision impérialiste de Donald Trump Selon CNN, l’ancien magnat immobilier considère Gaza comme une opportunité immobilière, d’où ses remarques sur le « potentiel de la bande de Gaza qui pourrait devenir la Riviera du Moyen-Orient », a déclaré l’investisseur immobilier devenu président. CNN rappelle que l’envoyé spécial de Donald Trump au Moyen-Orient, Steve Witkoff, est également un promoteur immobilier. En tout cas, quelles que soient ses véritables intentions, force est de constater que Donald Trump est en train de « redessiner la carte du monde dans la tradition de l’impérialisme du XIXè siècle », écrit le New York Times. Il veut acheter le Groenland, annexer le Canada, récupérer le canal de Panama et, maintenant, il envisage de s’emparer d’une zone de guerre dévastée au Moyen-Orient.Le New York Times précise que le président américain était incapable de dire si une « autorité juridique pourrait permettre aux États-Unis d’affirmer unilatéralement leur contrôle sur le territoire de quelqu’un d’autre ou si l’expulsion forcée d’une population entière constitue une violation du droit international ». Sans oublier, ajoute le journal, qu’une telle opération nécessiterait certainement l’envoi de plusieurs milliers de soldats américains et risquerait de déclencher un conflit encore plus violent. Il s’agirait aussi d’un revirement stupéfiant pour un président qui s’était présenté aux élections en 2016 en promettant de retirer les États-Unis du Moyen-Orient.À lire aussiDonald Trump veut-il sérieusement rattacher le Groenland aux États-Unis?L’influence de la droite alternative dans la vie politique américaineL’influence croissante d’Elon Musk sur les institutions américaines suscite l’inquiétude des sénateurs démocrates, qui demandent une enquête sur son contrôle du système de paiement du Trésor. L’homme d’affaires libertarien a fait de sa fortune et de son réseau social un outil politique, multipliant les provocations et franchissant les lignes rouges, comme en témoigne son salut nazi lors de l’investiture de Donald Trump. Pierre Mourier, doctorant en Civilisation américaine à l’Université Lyon 2 nous explique dans une interview que cephénomène s’inscrit dans une mouvance politique radicale qui ne date pas d’hier, puisant ses racines dans l’évolution du Parti républicain et l’essor de la droite alternative, notamment à travers les réseaux sociaux.L’arrivée d’Elon Musk à la tête de X (ex-Twitter) a renforcé l’écosystème conservateur, qui utilise ces plateformes pour imposer son agenda. Inspirés par des personnalités comme Steve Bannon, ces courants d’extrême droite exploitent les médias numériques et les podcasts pour structurer leur discours et mobiliser leurs partisans, explique Pierre Mourrier. L’assaut du Capitole en janvier 2021 en est une illustration marquante, avec des groupes tels que les Proud Boys, dont plusieurs membres ont récemment été graciés par Donald Trump. Leur remobilisation semble inévitable, estime le spécialiste des États-Unis, malgré des revers judiciaires ayant affaibli leur organisation.Le salut nazi de Musk s’inscrit dans une stratégie de saturation médiatique, une tactique chère à Bannon qui vise à monopoliser l’attention et à faire avancer une idéologie en entretenant la polémique. Ce geste largement commenté montre comment ces personnalités manipulent l’espace médiatique pour imposer leur vision et influencer le débat public. Une stratégie qui vise, selon Pierre Mourrier, à accentuer la radicalisation du paysage politique américain.À lire aussiÉtats-Unis: le milliardaire Elon Musk déconcerte en prenant le pseudonyme de «Kekius Maximus»Journal de la 1ère La campagne sucrière débute lundi prochain (10 février 2025) en Guadeloupe.
C’est une décision qui fait couler beaucoup d’encre, notamment en Haïti : la suspension immédiate par le gouvernement américain de son financement de la mission multinationale chargée d’aider la police haïtienne contre les gangs.
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Selon Le Nouvelliste, « ce gel intervient dans un contexte de sous-financement de la MMAS, de dégradation de la situation sécuritaire et notamment du massacre, la semaine dernière, d’au moins 50 personnes par des bandes armées à Kenscoff ». Le Miami Herald rappelle qu’en ce moment « des centaines de membres de gangs armés, retranchés dans les collines surplombant la capitale haïtienne, attendent l’ordre d’attaquer les dernières enclaves de Port-au-Prince qui ne sont pas actuellement sous leur contrôle ». Il ne fait aucun doute, selon le journal, que « l’effort multinational pour mettre fin à la terreur des gangs est entravé par le gel de l’aide étrangère décrété par l’administration Trump ». Le Miami Herald rapporte que certains conseillers américains engagés pour aider la police nationale d’Haïti ont déjà été licenciés. Hier mardi (4 février 2025), « des conseillers de la police canadienne, qui font également partie de la mission de sécurité, ont quitté Port-au-Prince en raison des restrictions imposées par les États-Unis », selon le Miami Herald.
Sur la situation sécuritaire à Kenscoff, nous vous proposons une interview avec le maire de la ville, Jean Massillon. Huit jours après l’attaque meurtrière, les autorités peinent à établir un bilan précis, comme l’a confirmé le maire de la ville, Jean Massillon, à notre correspondant à Port-au-Prince, Peterson Luxma.
La presse réagit au plan de Donald Trump de prendre le contrôle de Gaza
Le plan de Donald Trump de « prendre le contrôle de Gaza » suscite évidemment beaucoup de commentaires dans la presse nord-américaine. Pour le New York Times, c’est l’une des idées « les plus provocantes qu’un dirigeant américain ait avancées depuis des années ». Donald Trump a beau présenter son projet comme « un impératif humanitaire et une opportunité de développement économique », mais, d’après le quotidien, « il a en fait rouvert une boîte de Pandore géopolitique aux implications considérables pour le Moyen-Orient ».
Le Washington Post titre de manière également provocatrice : « De la rivière à la mer, la Palestine cessera-t-elle d’exister ? » En tout cas, poursuit le journal, les électeurs qui ont boudé les urnes le savent désormais : les élections ont des conséquences ! Toujours d’après le Washington Post, Donald Trump a proposé « un plan d’une cruauté inouïe ». Le monde n’a toujours pas trouvé de solution pour les réfugiés palestiniens existants, rappelle le journal : « 1,5 million vivent dans des camps de réfugiés dans la région. Et maintenant, le président américain envisage de créer quelque 2 millions de réfugiés palestiniens supplémentaires. Ou peut-être 5 millions de plus, s’il prévoit également de les expulser de Cisjordanie. »
À écouter aussiDonald Trump assure que les États-Unis vont «prendre le contrôle de la bande de Gaza»
La vision impérialiste de Donald Trump
Selon CNN, l’ancien magnat immobilier considère Gaza comme une opportunité immobilière, d’où ses remarques sur le « potentiel de la bande de Gaza qui pourrait devenir la Riviera du Moyen-Orient », a déclaré l’investisseur immobilier devenu président. CNN rappelle que l’envoyé spécial de Donald Trump au Moyen-Orient, Steve Witkoff, est également un promoteur immobilier. En tout cas, quelles que soient ses véritables intentions, force est de constater que Donald Trump est en train de « redessiner la carte du monde dans la tradition de l’impérialisme du XIXè siècle », écrit le New York Times. Il veut acheter le Groenland, annexer le Canada, récupérer le canal de Panama et, maintenant, il envisage de s’emparer d’une zone de guerre dévastée au Moyen-Orient.
Le New York Times précise que le président américain était incapable de dire si une « autorité juridique pourrait permettre aux États-Unis d’affirmer unilatéralement leur contrôle sur le territoire de quelqu’un d’autre ou si l’expulsion forcée d’une population entière constitue une violation du droit international ». Sans oublier, ajoute le journal, qu’une telle opération nécessiterait certainement l’envoi de plusieurs milliers de soldats américains et risquerait de déclencher un conflit encore plus violent. Il s’agirait aussi d’un revirement stupéfiant pour un président qui s’était présenté aux élections en 2016 en promettant de retirer les États-Unis du Moyen-Orient.
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L’influence de la droite alternative dans la vie politique américaine
L’influence croissante d’Elon Musk sur les institutions américaines suscite l’inquiétude des sénateurs démocrates, qui demandent une enquête sur son contrôle du système de paiement du Trésor. L’homme d’affaires libertarien a fait de sa fortune et de son réseau social un outil politique, multipliant les provocations et franchissant les lignes rouges, comme en témoigne son salut nazi lors de l’investiture de Donald Trump. Pierre Mourier, doctorant en Civilisation américaine à l’Université Lyon 2 nous explique dans une interview que cephénomène s’inscrit dans une mouvance politique radicale qui ne date pas d’hier, puisant ses racines dans l’évolution du Parti républicain et l’essor de la droite alternative, notamment à travers les réseaux sociaux.
L’arrivée d’Elon Musk à la tête de X (ex-Twitter) a renforcé l’écosystème conservateur, qui utilise ces plateformes pour imposer son agenda. Inspirés par des personnalités comme Steve Bannon, ces courants d’extrême droite exploitent les médias numériques et les podcasts pour structurer leur discours et mobiliser leurs partisans, explique Pierre Mourrier. L’assaut du Capitole en janvier 2021 en est une illustration marquante, avec des groupes tels que les Proud Boys, dont plusieurs membres ont récemment été graciés par Donald Trump. Leur remobilisation semble inévitable, estime le spécialiste des États-Unis, malgré des revers judiciaires ayant affaibli leur organisation.
Le salut nazi de Musk s’inscrit dans une stratégie de saturation médiatique, une tactique chère à Bannon qui vise à monopoliser l’attention et à faire avancer une idéologie en entretenant la polémique. Ce geste largement commenté montre comment ces personnalités manipulent l’espace médiatique pour imposer leur vision et influencer le débat public. Une stratégie qui vise, selon Pierre Mourrier, à accentuer la radicalisation du paysage politique américain.
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La campagne sucrière débute lundi prochain (10 février 2025) en Guadeloupe.
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