Le nouveau rapport publié par la Commission d’enquête de l’ONU sur la guerre à Gaza marque un tournant majeur dans le conflit israélo-palestinien. Pour la première fois, des experts internationaux concluent qu’Israël commettrait un génocide contre le peuple palestinien, en remplissant quatre des cinq critères définis par la Convention de 1948.
Un tel constat, lourd de sens, interpelle la conscience mondiale. L’accusation de génocide n’est pas une simple formule rhétorique : elle engage le droit international, les responsabilités des États et, surtout, la mémoire collective des peuples. L’histoire retiendra que l’ONU a osé employer ce mot face aux souffrances vécues à Gaza.
La Commission ne s’arrête pas au diagnostic : elle appelle les pays à suspendre immédiatement toute livraison d’armes et d’équipements militaires à Israël. Une recommandation qui place les alliés de Tel-Aviv devant un dilemme moral et politique. Suivre cette ligne reviendrait à rompre avec des décennies de soutien stratégique ; l’ignorer, c’est assumer le poids d’une complicité éventuelle dans un crime imprescriptible.
De son côté, le gouvernement israélien rejette en bloc ce rapport, le qualifiant de « biaisé et mensonger », et réclame la dissolution pure et simple de la Commission. Une réaction prévisible, mais qui ne suffira pas à éteindre le débat mondial désormais ouvert.
L’écho de cette accusation dépasse largement le Proche-Orient. Il met à l’épreuve le système multilatéral et la cohérence des grandes puissances, souvent promptes à invoquer le droit international lorsqu’il s’agit de leurs adversaires, mais beaucoup plus frileuses face à leurs alliés.
Au-delà des chiffres, des rapports et des accusations, une question demeure : jusqu’où la communauté internationale est-elle prête à aller pour défendre les principes qu’elle a elle-même érigés après la Seconde Guerre mondiale ?