La mort de Jean Guidoni, chanteur à l’esthétique radicale et sombre

La mort de Jean Guidoni, chanteur à l’esthétique radicale et sombre

Jean Guidoni, à Paris, vers 1980. BRUNO DE MONÈS/ROGER-VIOLLET Il aimait le music-hall et la chanson française, mais Jean Guidoni les avait précipités dans une esthétique radicale, osée, queer, et ce après un choc majeur : la découverte en 1979 d’Ingrid Caven, chanteuse de la nuit, ex-épouse du cinéaste Rainer Werner Fassbinder. Trois ans plus tard, en 1982,

Jean Guidoni, à Paris, vers 1980.

Il aimait le music-hall et la chanson française, mais Jean Guidoni les avait précipités dans une esthétique radicale, osée, queer, et ce après un choc majeur : la découverte en 1979 d’Ingrid Caven, chanteuse de la nuit, ex-épouse du cinéaste Rainer Werner Fassbinder. Trois ans plus tard, en 1982, il achève Crime passionnel, album inoubliable, quand tout un Paris souterrain vit au rythme du film Querelle, inspiré de Jean Genet, saint martyr et voyou, supporteur des Black Panthers et des fedayins palestiniens. L’époque, avide de transgression et de fête, s’est pourtant laissée infiltrer à bas bruit par le fléau du sida.

Crime passionnel affiche le meilleur : composé par le bandonéoniste argentin Astor Piazzolla, écrit par un traducteur de Kurt Weil, Pierre Philippe, il est chanté d’une voix droite, juste, ample, chaudement métallique. Jean Guidoni en porte la dramaturgie en scène, en bas résille, tutu, visage maquillé de blanc, noir profond et rouge sang. Les Bouffes du Nord – le théâtre de Peter Brook, dans le nord de Paris – n’en reviennent pas.

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