La mort lente de la gourde…

La mort lente de la gourde…

La dépréciation accélérée de la gourde est on ne peut plus inquiétante alors que l’instabilité politique fait rage. Du côté du pouvoir en place, aucune grande mesure n’est annoncée pour stopper l’hémorragie. N’en parlons plus de la Banque centrale dont les opérations ‘’open market’’ se révèlent de plus en plus inefficaces. Et, parce qu’Haïti est un pays où les autorités de l’État n’ont de force que dans leurs discours, chacun invente ses propres lois et les applique sous le regard impuissant des dirigeants.

Barbancourt

le rhum des connaisseurs

Pour un seul et même produit, chaque boutique, chaque supermarché affiche un prix, son prix. Ici, cette boisson ou ce paquet de viande coûte 100 gourdes, là-bas, à deux pas seulement, la même boisson ou le même paquet de viande se vend à 150 gourdes. S’agissant du taux de change, les banques commerciales sont comme les petites boutiques ou les supermarchés. A l’achat comme à la vente, le taux varie selon la banque.
Au 30 octobre, le taux de référence à la Banque de la République d’Haïti (BRH) était de 71,97 gourdes pour l’achat de 1 USD et de 72,91 à la vente.
À cette même date, le taux de change était ainsi affiché dans certaines banques commerciales : Sogebank (achat : 71,75; vente : 73,75), BNC (achat : 71,75; vente : 73,50), Unibank (achat : 72,25; vente : 74,25).
C’est un fait que le pays est dollarisé. La monnaie locale ne vaut que dalle ! Au plus haut sommet de l’État, le fait est admis et accepté. La preuve est dans le récent arrêté rapportant la mesure prise par les autorités qui voulaient que toutes les transactions qui s’effectuent sur le territoire national soient libellées en gourde. Considérant la grande chute de la monnaie locale, n’est-on pas en droit de croire que l’Administration de Jovenel Moïse, en 18 mois de commandes, a échoué d’un point de vue économique ? Quand la gourde se déprécie, le pouvoir d’achat diminue considérablement. La population est aux abois ne sachant pas à quel saint se vouer.
En juin 2016, le taux de change était de 62,35 pour 1 dollar USD. En octobre 2018, on est passé, considérons le taux de référence de la BRH, 71,97 gourdes. Si rien n’est fait, combien de gourdes aura-t-on besoin pour l’achat de 1 dollar en janvier, février, mars… 2019 ? Ça craint!
Et voilà, le premier mois du nouvel exercice fiscal 2018-2019 vient de s’écouler sans que le projet de budget soit déposé au Parlement. Ce fait n’est pas sans impact sur la gourde, sur l’économie. N’en parlons même pas des manifestations à répétition, de la recrudescence de l’insécurité…
Quel avenir pour la gourde ?

1 comment

Laisser un commentaire

Votre adresse électronique ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont marqués d'un *

1 Comment

  • Loubert
    27 mai 2019, 06:16

    Commentaire *

    REPLY