Des combattants talibans afghans patrouillent près de la frontière afghano-pakistanaise à Spin Boldak, dans la province de Kandahar, en Afghanistan, le 15 octobre 2025. REUTERS L’Afghanistan a accusé, jeudi 6 novembre, le Pakistan d’avoir attaqué son territoire alors qu’un cessez-le-feu tenait depuis mi-octobre entre les deux pays. Le Pakistan a démenti alors que de nouvelles discussions bilatérales

L’Afghanistan a accusé, jeudi 6 novembre, le Pakistan d’avoir attaqué son territoire alors qu’un cessez-le-feu tenait depuis mi-octobre entre les deux pays. Le Pakistan a démenti alors que de nouvelles discussions bilatérales ont lieu en Turquie, censées le rendre durable.
De brefs tirs ont été rapportés dans l’après-midi à Spin Boldak, ville afghane accolée à la frontière avec le Pakistan. « Malheureusement, les Pakistanais ont attaqué pendant un court moment, nous ne savons pas pourquoi », a déclaré à l’AFP le porte-parole adjoint du gouvernement taliban, Hamdullah Fitrat.
Cinq personnes ont été tuées dans les tirs, a rapporté à l’Agence France-Presse (AFP) le responsable de l’hôpital de district de Spin Boldak, « soit quatre femmes et un homme, et six ont été blessées » a-t-il précisé. La province frontalière de Kandahar, où se trouve Spin Boldak, a fait état d’un retour au calme, après des tirs ayant duré dix à quinze minutes, selon des témoins contactés par l’AFP.
De son côté, le Pakistan a démenti avoir lancé les hostilités à la frontière avec l’Afghanistan, affirmant n’avoir fait que « riposter » à des tirs afghans. « Nous rejetons fermement les affirmations diffusées par la partie afghane concernant l’incident d’aujourd’hui à la frontière entre le Pakistan et l’Afghanistan à Chaman », a affirmé le ministère de l’information, sur X. « Les tirs ont été lancés par le côté afghan, ce à quoi nos forces de sécurité ont répondu immédiatement de manière mesurée et responsable. »
« Alors qu’un troisième cycle de négociations avec la partie pakistanaise a débuté à Istanbul, malheureusement les forces pakistanaises ont de nouveau ouvert le feu sur Spin Boldak », a regretté Zabihullah Mujahid, premier porte-parole du gouvernement taliban. Ces tirs interviennent le jour de la reprise de négociations en Turquie, censées concrétiser une trêve approuvée le 19 octobre au Qatar, qui avait mis fin à une semaine d’affrontements meurtriers. Kaboul « n’a pas encore riposté, par respect pour l’équipe de négociateurs et pour empêcher la perte de vies civiles », a poursuivi le porte-parole dans un communiqué.
Des groupes armés au cœur des tensions
Les discussions entre le Pakistan et l’Afghanistan étaient tombées dans une impasse la semaine dernière à Istanbul lorsqu’il s’était agi de finaliser les contours du cessez-le-feu. Les deux pays s’accusent mutuellement de ne pas être de bonne volonté dans ce processus. Chacun a aussi mis en garde contre une reprise des hostilités en cas d’échec. D’après la Turquie, qui assure la médiation avec Doha, ce nouveau rendez-vous doit permettre d’établir « un mécanisme de suivi et de vérification garantissant le maintien de la paix et l’application de sanctions à la partie qui viole la trêve ».
D’après l’ONU, 50 civils ont été tués du côté afghan de la frontière en octobre. Au moins cinq personnes sont mortes à Kaboul dans des explosions. L’armée pakistanaise a de son côté signalé que 23 de ses soldats avaient été tués, sans évoquer de victimes civiles.
Au cœur des tensions bilatérales récurrentes : des questions sécuritaires, les deux pays s’accusant mutuellement de soutenir des groupes armés visant le territoire de l’autre, en traversant une longue frontière très poreuse.
Confronté à une résurgence d’attaques contre ses forces de sécurité, le Pakistan veut de son voisin afghan des garanties qu’il arrêtera de soutenir ces organisations armées, en tête desquelles le groupe Tehrik-e-Taliban Pakistan (TTP), les talibans pakistanais, que l’Afghanistan dément abriter. Le gouvernement taliban veut, lui, que la souveraineté territoriale de l’Afghanistan soit respectée. Islamabad accuse aussi les autorités talibanes d’agir avec le soutien de l’Inde, son ennemi historique, sur fond de rapprochement entre les deux pays.


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