Le Canada valide un projet de nouvel oléoduc, visant à accroître les exportations de pétrole vers l’Asie

Le Canada valide un projet de nouvel oléoduc, visant à accroître les exportations de pétrole vers l’Asie

Le premier ministre canadien, Mark Carney, et la première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, à Calgary (Canada), le 27 novembre 2025. TODD KOROL/REUTERS Le premier ministre canadien, Mark Carney, a signé, jeudi 27 novembre, un accord avec la province de l’Alberta, grande productrice de pétrole, pour la construction d’un nouvel oléoduc. Cela au détriment des ambitions climatiques

Le premier ministre canadien, Mark Carney, et la première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, à Calgary (Canada), le 27 novembre 2025.

Le premier ministre canadien, Mark Carney, a signé, jeudi 27 novembre, un accord avec la province de l’Alberta, grande productrice de pétrole, pour la construction d’un nouvel oléoduc. Cela au détriment des ambitions climatiques du pays, dénoncent certains.

Ce nouveau pipeline, qui traversera l’Alberta jusqu’aux côtes de la Colombie-Britannique, vers un nouveau port en eau profonde, vise à accroître les exportations de pétrole vers l’Asie, selon le protocole d’entente.

S’ouvrir davantage aux marchés mondiaux, hors Etats-Unis, fait partie de la stratégie de Mark Carney pour diversifier les échanges et compenser les effets de la guerre commerciale menée par le président américain Donald Trump. Parlant d’« un grand jour pour le Canada », Mark Carney a estimé que cet accord allait permettre au pays d’être « plus indépendant, plus résilient et plus fort ». « Avoir un pipeline vers l’Asie est une priorité », a-t-il ajouté aux côtés de la première ministre conservatrice de l’Alberta, Danielle Smith.

L’une des pistes de Mark Carney, élu en avril dernier, pour relancer l’économie canadienne est notamment de faire du pays une « superpuissance énergétique ». Cet accord marque cependant un tournant pour le Parti libéral (centre-gauche), dont il est issu, et rompt avec les politiques qui ont caractérisé la décennie au pouvoir de son prédécesseur, Justin Trudeau.

Un revirement qui réjouit Danielle Smith : « Les dix dernières années ont été une période extrêmement difficile », a lancé la première ministre de l’Alberta, qui possède de grandes réserves de pétrole grâce à ses sables bitumineux. Selon elle, cette entente permettra de supprimer « des lois qui pèsent sur le climat d’investissement ».

Un renoncement au plafonnement des émissions du secteur pétrolier et gazier

Mais en soutenant ce projet, Mark Carney s’expose à des critiques l’accusant de trahir les engagements climatiques du Canada, y compris au sein de son propre parti. D’autant plus que le but affiché est « d’accroître la production de pétrole et gaz » du pays. D’ailleurs, le Canada a également annoncé renoncer au plafonnement des émissions du secteur pétrolier et gazier, qui n’était pas encore entré en vigueur.

Dans la foulée de cette annonce jeudi, le ministre de la culture, Stephen Guilbeault, qui fut ministre de l’environnement de M. Trudeau, a présenté sa démission. « J’ai choisi de me présenter en politique afin de défendre la cause de la lutte aux changements climatiques et la protection de l’environnement », a expliqué cet ancien activiste de la cause environnementale dans une déclaration publiée sur X, dénonçant « une très grave erreur » et craignant que la construction de l’oléoduc n’ait en outre « des impacts environnementaux majeurs ».

Pour contrer ces reproches, Mark Carney a rappelé qu’en parallèle, le Canada allait lancer « le plus grand projet de captage de carbone au monde ». Cette technologie reste controversée : ses détracteurs y voient une excuse pour continuer à brûler des combustibles fossiles. Le GIEC, le groupe d’experts de l’ONU sur le climat, considère toutefois le captage de carbone comme une option pour réduire les émissions.

Le protocole signé jeudi prévoit qu’une proposition formelle pour l’oléoduc soit prête d’ici juillet 2026. Viendra ensuite le temps des consultations, notamment des communautés autochtones de la région qui se sont déjà dites opposées au projet.

Le Monde avec AFP

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