Lors de sa prise de parole, le Premier ministre Ariel Henry a plaidé pour un accès à l’internet et l’intégration de tous les Haïtiens à l’économie numérique qui permettra d’éliminer la corruption et favorisera la reddition de comptes dans les cadres des projets sociaux.

Le chef du gouvernement veut que le CONATEL joue son rôle d’avant-gardiste dans ce secteur dont les retombées technologiques dans de nombreux domaines seront bénéfiques pour le pays. « Il est indispensable que le CONATEL veille à la mise en place d’un environnement légal et réglementaire qui permet à tous les acteurs du secteur d’évoluer dans un cadre compétitif, concurrentiel et équitable au profit des usagers », a déclaré le Premier ministre Ariel Henry qui exhorte le Directeur général à mobiliser ses experts pour moderniser le cadre légal et réglementaire, pour s’adapter au progrès existant dans ce secteur. Il plaide également pour une amélioration des services d’internet qui est souvent de mauvaise qualité.

Le ministre des TPTC, Rosemond Pradel, de son côté, a reconnu que, depuis sa création en 1969, le CONATEL a cessé de progresser et de s’adapter aux évolutions technologiques pour répondre aux besoins croissants de la société haïtienne. Toutefois, il a loué l’effort de l’institution qui a permis la transformation numérique du pays, faisant bénéficier des opportunités à des secteurs vitaux de la vie nationale comme l’éducation, le commerce, la santé et la finance publique etc.

En outre, le Directeur général Joses Jean Baptiste a fait savoir que depuis 54 ans le secteur a connu beaucoup de transformations dont Haïti a été le témoin et bénéficiaire des avancées technologiques. Selon lui, l’accès au service de télécommunications électroniques devient un droit primaire que l’Etat doit garantir. Il a souligné que le CONATEL et le gouvernement sont en train de tracer le chemin pour qu’Haïti soit entièrement connectée et que l’accès à internet à haut débit soit une obligation.

Par ailleurs, le Directeur général a indiqué qu’un nouveau projet dénommé ACHDA, financé par la Banque mondiale, a été lancé. Il permettra à l’organe régulateur des télécommunications en Haïti d’être plus efficace dans sa lutte contre le problème d’interférences.

Dans le cadre de ce projet, l’institution vise 5 grands chantiers de l’avenir dont : l’internet à haut débit, la cybersécurité, la Télécom d’urgence, la signature électronique et la migration de la télévision. Le premier est de doter des institutions privées comme les écoles et les hôpitaux de connexion d’internet à haut débit pour faire face à l’évolution cybernétique ; la cybersécurité, celle-ci consiste à prémunir le pays d’un système de sécurité contre toutes sortes d’attaques ; la signature électronique dont une loi en attente de publication a été votée en 2017 au parlement ; la télécom d’urgence c’est pour doter le pays d’un système de télécommunications d’urgence en cas de catastrophe naturelle en vue d’éviter les erreurs du passé, comme lors du tremblement de terre de 12 janvier où la communication était quasi inexistante ; la migration de la télévision en Haïti, c’est le passage de l’analogue au numérique.

Pour le CONATEL, assurer une bonne régulation du secteur des télécommunications en Haïti c’est de s’assurer que l’économie du pays génère plus de valeurs ajoutées. Car le secteur des télécommunications est au cœur de toute l’activité économique en Haïti. À lui seul, il apporte 25% du budget de l’Etat haïtien. Ce sont des redevances payées par les opérateurs de services de télécommunications. Ce secteur revêt une importance capitale pour le développement du pays, a fait savoir le DG du CONATEL.