La ministre de l’intérieur, Shabana Mahmood, et le premier ministre britannique, Keir Starmer, à Peacehaven, au Royaume-Uni, le 23 octobre 2025. PETER NICHOLLS / VIA REUTERS Le gouvernement britannique va réduire la protection accordée aux réfugiés, qui seront « forcés de rentrer dans leur pays d’origine dès qu’il sera jugé sûr », a annoncé samedi 15 novembre le ministère de

Le gouvernement britannique va réduire la protection accordée aux réfugiés, qui seront « forcés de rentrer dans leur pays d’origine dès qu’il sera jugé sûr », a annoncé samedi 15 novembre le ministère de l’intérieur dans un communiqué.
Cette mesure devrait faire partie d’une vaste réforme du gouvernement travailliste visant à réduire le nombre de migrants arrivant au Royaume-Uni, et à répondre aux critiques qui ont propulsé le parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage en tête des sondages depuis des mois. L’ensemble des mesures doivent être détaillées lundi devant le Parlement par la ministre de l’intérieur, Shabana Mahmood.
« Un “billet en or” a fait grimper les demandes d’asile au Royaume-Uni, poussant les gens à traverser l’Europe, via des pays sûrs, pour monter à bord d’embarcations de fortune, a fait savoir la ministre, citée samedi dans le communiqué. Je vais mettre fin à ce ticket en or. »
« Grâce à des conditions bien plus généreuses au Royaume-Uni », les réfugiés peuvent actuellement demander à s’installer définitivement, sans frais, après cinq ans au Royaume-Uni, « sans avoir contribué » au pays, a indiqué le ministère. Le nouveau système réduira la durée de leur séjour de cinq ans à trente mois, et multipliera par quatre, de cinq à vingt ans, le délai nécessaire pour demander à devenir résident permanent, a-t-il précisé. Les réfugiés qui souhaitent devenir résidents permanents plus vite « devront travailler ou étudier », a-t-il encore ajouté.
Manifestations
Arrivé au pouvoir à l’été 2024, le gouvernement de Keir Starmer est sous pression quasi quotidienne pour freiner les arrivées de migrants et restreindre leurs droits. Cet été, de nombreuses manifestations ont eu lieu devant des hôtels hébergeant des demandeurs d’asile et une manifestation organisée par l’extrême droite à Londres mi-septembre a réuni jusqu’à 150 000 personnes selon la police.
Dans ce contexte, le gouvernement de Keir Starmer a promis de faire baisser le nombre de migrants qui traversent la Manche à bord d’embarcations de fortune. Sans succès pour l’instant.
Depuis le 1er janvier, 39 292 personnes ont débarqué sur les côtes anglaises à l’issue de cette périlleuse traversée, un chiffre qui dépasse celui de l’année 2024 (36 816). Par ailleurs, les demandes d’asile ont augmenté de 18 % en 2024 au Royaume-Uni, alors qu’elles baissaient de 13 % dans l’ensemble de l’Union européenne sur la même période, selon les chiffres du gouvernement. Plus de 400 000 demandes ont été enregistrées depuis 2021, contre 150 000 sur la période 2011-2015, toujours selon les chiffres officiels.
Modèle danois
Pour le gouvernement, l’objectif est clair : rendre le Royaume-Uni moins attractif pour les migrants.
Le ministère a souligné s’être inspiré de l’exemple danois pour ces réformes. Ce pays scandinave de 6 millions d’habitants, dirigé par les sociaux-démocrates depuis 2019, défend une politique stricte en matière de droit d’asile. Les réfugiés y obtiennent ainsi un permis de séjour, généralement de deux ans renouvelable, mais sont encouragés à prendre le chemin du retour dès que les autorités estiment que le besoin de protection a disparu. Le regroupement familial y est aussi soumis à des exigences strictes, dont des tests de langue pour les nouveaux arrivants.
Ces dernières semaines, des hauts fonctionnaires britanniques se sont rendus au Danemark afin d’étudier dans le détail ce système, et voir les mesures applicables au Royaume-Uni.
La restriction de la protection des réfugiés était une mesure jusqu’ici défendue par Reform UK. Le parti de Nigel Farage avait annoncé qu’en cas d’arrivée au pouvoir, il obligerait les migrants – y compris ceux déjà régularisés – à demander un visa tous les cinq ans. Mais la gauche du parti travailliste s’était dite opposée à de telles restrictions, et avait prévenu que le parti, au plus bas dans les sondages, y perdrait de nombreux électeurs.


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