Barbancourt

le rhum des connaisseurs

Haïti vit ces derniers jours l’un des pires moments de son histoire. Sans président depuis plus d’un an, dans un vide constitutionnel intenable, chaque Haïtien vit l’instant présent comme le dernier. Sans aucun programme ni projet, le pays est livré à une administration sans mandat qui bénéficie du grand soutien de l’international, notamment des Etats-Unis.

L’Ukraine, de son côté, connaît aussi des moments sombres de son histoire avec l’invasion de l’armée russe depuis février dernier. L’enjeu est, reconnaissons-le, de taille, car il s’agit de l’un des plus grands ennemis de Washington, le Kremlin, qu’il faut à tout prix vaincre indirectement. Cependant, les multiples supports envoyés à l’Ukraine prouvent combien l’administration américaine accorde peu d’importance à ce qui se passe en Haïti, plus près d’elle.

Cette semaine, la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre a annoncé une aide supplémentaire de 1,1 milliard de dollars en faveur de l’Ukraine. Loin de réclamer autant pour Haïti, il est quand même raisonnable de solliciter un traitement bien meilleur.

Des vies humaines sont menacées en Ukraine comme en Haïti, des familles sont aux abois en Ukraine comme en Haïti, des gens fuient le territoire haïtien comme c’est le cas en Ukraine, pour ne citer que ces exemples-là.

Loin de vouloir peindre la réalité de la même manière, il est quand même important de souligner quelques similitudes qui pourraient fouetter l’orgueil de l’administration américaine pour finalement revoir le mode de coopération ou le soutien qu’elle apporte au pays le plus pauvre de l’hémisphère.

Cette crise que vit Haïti depuis des lustres, qui s’est aggravée avec l’assassinat du président Jovenel Moïse et qui de jour en jour tend à s’envenimer, est l’une des rares occasions offertes à notre GRAND AMI, les États-Unis, de prouver, comme ils le disent assez souvent, qu’ils sont du côté du peule haïtien dans les bons mais surtout dans les mauvais moments.