L’ancien président brésilien d’extrême droite est inculpé pour avoir ourdi un complot en vue de renverser le résultat de l’élection présidentielle de 2022 au Brésil. Au total, 34 personnes ont été inculpées, dont plusieurs responsables militaires. Selon le procureur, ils sont « accusés d’avoir incité et exécuté des actes contraires aux trois pouvoirs et à l’État de droit démocratique ».
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À Rio de Janeiro, notre correspondante Sarah Cozzolino estime que « l’étau se resserre un peu plus autour de Jair Bolsonaro. » « Mais l’ancien président a déclaré ce mardi « ne pas être inquiet » , » ajoute-t-elle «Alors que la popularité de Lula est au plus bas, Jair Bolsonaro ne semble pas avoir renoncé à sa candidature à la présidentielle, en 2026. Lui et ses soutiens répondent aux accusations en deux mots « persécution politique ».La décision est désormais entre les mains de la Cour Suprême, qui pourra décider de l’ouverture d’un procès.Jair Bolsonaro prépare déjà la contre-attaque. O Globo dévoile que l’ancien président d’extrême droite va rencontrer des députés de l’opposition ce mercredi (19 février 2025) et d’autres députés acquis à sa cause. Lors de cette rencontre, croit savoir le journal, Jair Bolsonaro compte demander du soutien pour le projet d’amnistie des personnes reconnues coupables lors de l’insurrection du 8 Janvier 2023 à Brasilia. Les partisans de l’ex-président avaient envahi le siège des trois pouvoirs dans une tentative d’insurrection une semaine après la victoire de Lula, l’actuel président brésilien.Jair Bolsonaro compte aussi plaider pour modifier la loi dite Clean Record qui lui permettrait de devenir à nouveau éligible.Toute cette semaine, explique O Globo, l’ancien président multiplie les prises de contact. Lundi, à la veille de son inculpation, il a reçu toute l’après-midi des sénateurs et des députés qui le soutiennent. Il participera à un dîner mercredi soir avec des influenceurs d’extrême droite et doit aussi prendre part à plusieurs évènements politiques pour rallier sa base à sa cause.Pour Folha de Sao Paulo, Bolsonaro adope la « tactique Trump » pour revenir au pouvoir. Selon le journal, la croyance selon laquelle un ancien président sous le coup d’une condamnation ne peut pas se représenter n’est plus valable depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.Haïti : l’annulation du Carnaval à Fort-LibertéFace à la polémique, le Conseil présidentiel de transition fait marche arrière. Dans un communiqué publié ce mardi soir (18 février 2025), le CPT annonce l’annulation du Carnaval National qui devait se tenir dans la ville de Fort-Liberté les 2, 3 et 4 mars 2025. Une décision justifiée selon les autorités par « une détérioration de la situation sécuritaire à travers le pays. Le CPT affirme également avoir pris en compte les « préoccupations exprimées par la population à travers les médias et les forums citoyens ».Si le carnaval national est annulé, les festivités régionales restent autorisées, selon le communiqué présidentiel.La presse haïtienne salue d’une seule voix cette décision d’annuler le carnaval national : Frantz Duval dans son éditorial du Nouvelliste estime que le gouvernement a écouté la voix de la sagesse. «Tout le monde gagne et personne ne perd la face», ajoute notre confrère pour qui le gouvernement haïtien «propose pour une fois, une décision qui lui permet de faire croire qu’il est à l’écoute des critiques».Alterpresse de son côté revient sur la levée de boucliers qu’a provoquée l’annonce de la tenue du carnaval à Fort Liberté : «distractions honteuses, indécence, injustice, irresponsabilité, mépris des revendications de la population», les mots ne semblent pas assez forts pour décrire le sentiment des organisations de la société civile. L’agence en ligne rappelle le montant qui devait être accordé aux festivités : 300 millions de gourdes en tout, soit un peu plus de 2 millions d’euros alors que le pays manque de tout et que plusieurs milliers de personnes ont été déplacées en raison de la violence des gangs armés et vivent «dans des conditions infrahumaines».Après la décision du président américain d’expulser massivement les migrants illégaux des États-Unis, le New York Times titre « des centaines de migrants piégés au Panama ».À la Une du journal, la photo d’un hôtel modeste la nuit et aux fenêtres, des dizaines de migrants qui se couvrent le visage. Aucun n’est originaire du Panama, ils viennent d’Afghanistan, d’Iran, de Chine : des pays où il est difficile de les renvoyer. Ils sont donc envoyés loin de tout, dans un pays inconnu et sont 170 enfermés dans cet hôtel où « un migrant a tenté de se suicider, un autre s’est cassé la jambe en tentant de s’enfuir », rapporte le journal. « On leur a enlevé leur passeport, et leur téléphone » et ils ne savent pas ce qu’ils vont devenir. On leur a dit qu’ils seront peut-être envoyés dans un camp de fortune dans la jungle panaméenne. Le Panama en est maintenant responsable et est « sous une pression intense des autorités américaines, qui a menacé de reprendre le Canal de Panama ».La Estrella s’en fait aussi l’écho, parlant de 299 personnes enfermées dans un hôtel de Panama city. L’agence de presse EFE rapporte que des familles avec des bébés, des enfants et des personnes âgées ont demandé de l’aide. « Ils craignent pour leur vie s’ils sont renvoyés dans leur pays d’origine ».La fin d’USAID en Colombie remet en question l’aide aux migrants La Colombie était la principale bénéficiaire an Amérique Latine des fonds alloués par l’agence de coopération américaine USAID. Le pays, principale producteur mondial de cocaïne, a été victime d’un long conflit armé. L’aide venue de Washington représentait moins d1% du PIB mais elle finançait plus de 70% de l’aide humanitaire. La suspension des fonds de l’USAID a fait les gros titres des journaux.La coopération américaine finançait ici des programmes très divers, de la protection de la forêt amazonienne à la mise en œuvre de l’accord de 2016 signé avec la guérilla des FARC, en passant par le développement rural, l’éradication des cultures de coca ou encore l’aide aux migrants.La Colombie a reçu en moins de 10 ans plus de 3 millions de Vénézuéliens. Marie-Eve Detoeuf, notre correspondante à Bogota a rencontré Alba Pereira qui dirige une petite fondation qui offrait tous les jours 600 repas gratuits aux Vénézuéliens les plus démunis dans la ville de Bucaramanga : « Nous avons dû licencier les employés et la population dont nous nous occupions ne reçoit plus d’aide. La situation est terriblement critique, surtout qu’en ce moment la question des déplacés internes s’ajoute à celle des migrants. La ville de Bucaramanga reçoit en ce moment des déplacés qui arrivent de la région du Catatumbo ».Dans cette région du nord-est du pays, les combats entre des groupes armés ont provoqué depuis la mi-janvier 2025 le déplacement de quelque 50 000 personnes. La suspension de la coopération américaine a été décrétée pour 90 jours.Un reportage à écouter dans son intégralité dans la version audio de ce podcast.Mexique : 2 000 euros pour un AK47Depuis presque un demi-siècle, le Mexique souffre d’une criminalité importante notamment à cause de la puissance de feu des groupes criminels. Chaque année, il y a environ 30.000 homicides. La sécurité est depuis longtemps une priorité pour le gouvernement mexicain qui a tenté diverses stratégies pour endiguer la violence. En 2006, le président de l’époque, Felipe Calderon, avait déclenché une guerre contre les cartels qui n’a pas du tout résolu le problème, au contraire. Depuis, l’ex-président Andres Manuel Lopez Obrador tout comme l’actuelle cheffe de l’État Claudia Sheinbaum poursuivent une politique moins frontale qui cherche davantage à agir sur les causes de la violence.Les autorités ont mis en place un programme de désarmement volontaire. Pour Clara Burgada, la maire de Mexico, rencontrée par notre correspondante à Mexico, Gwendoline Duval, « Chaque arme récupérée représente un crime en moins dans ce pays. En 2019, il y avait 4 homicides par jour dans la capitale, mais grâce à cette politique, la moyenne en 2024 a baissé à 2,4. »Lancé par la présidente Claudia Sheinbaum lorsqu’elle était maire de Mexico, ce programme de désarmement va se déployer dans tout le pays. Avec le renforcement de la garde nationale, du renseignement et de la coordination des institutions mexicaines, c’est l’un des grands axes de la politique de sécurité du gouvernement.Un reportage à écouter dans son intégralité dans la version audio de ce podcast.L’actualité des Outre-Mer Benoît Ferrand de la 1ère évoque cette déclaration du nouveau directeur territorial de la police nationale en Martinique qui se dit très surpris par le niveau de violence dans l’île.
L’ancien président brésilien d’extrême droite est inculpé pour avoir ourdi un complot en vue de renverser le résultat de l’élection présidentielle de 2022 au Brésil. Au total, 34 personnes ont été inculpées, dont plusieurs responsables militaires. Selon le procureur, ils sont « accusés d’avoir incité et exécuté des actes contraires aux trois pouvoirs et à l’État de droit démocratique ».
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À Rio de Janeiro, notre correspondante Sarah Cozzolino estime que « l’étau se resserre un peu plus autour de Jair Bolsonaro. » « Mais l’ancien président a déclaré ce mardi « ne pas être inquiet » , » ajoute-t-elle «Alors que la popularité de Lula est au plus bas, Jair Bolsonaro ne semble pas avoir renoncé à sa candidature à la présidentielle, en 2026. Lui et ses soutiens répondent aux accusations en deux mots « persécution politique ».
La décision est désormais entre les mains de la Cour Suprême, qui pourra décider de l’ouverture d’un procès.
Jair Bolsonaro prépare déjà la contre-attaque. O Globo dévoile que l’ancien président d’extrême droite va rencontrer des députés de l’opposition ce mercredi (19 février 2025) et d’autres députés acquis à sa cause. Lors de cette rencontre, croit savoir le journal, Jair Bolsonaro compte demander du soutien pour le projet d’amnistie des personnes reconnues coupables lors de l’insurrection du 8 Janvier 2023 à Brasilia. Les partisans de l’ex-président avaient envahi le siège des trois pouvoirs dans une tentative d’insurrection une semaine après la victoire de Lula, l’actuel président brésilien.
Jair Bolsonaro compte aussi plaider pour modifier la loi dite Clean Record qui lui permettrait de devenir à nouveau éligible.
Toute cette semaine, explique O Globo, l’ancien président multiplie les prises de contact. Lundi, à la veille de son inculpation, il a reçu toute l’après-midi des sénateurs et des députés qui le soutiennent. Il participera à un dîner mercredi soir avec des influenceurs d’extrême droite et doit aussi prendre part à plusieurs évènements politiques pour rallier sa base à sa cause.
Pour Folha de Sao Paulo, Bolsonaro adope la « tactique Trump » pour revenir au pouvoir. Selon le journal, la croyance selon laquelle un ancien président sous le coup d’une condamnation ne peut pas se représenter n’est plus valable depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.
Haïti : l’annulation du Carnaval à Fort-Liberté
Face à la polémique, le Conseil présidentiel de transition fait marche arrière. Dans un communiqué publié ce mardi soir (18 février 2025), le CPT annonce l’annulation du Carnaval National qui devait se tenir dans la ville de Fort-Liberté les 2, 3 et 4 mars 2025. Une décision justifiée selon les autorités par « une détérioration de la situation sécuritaire à travers le pays. Le CPT affirme également avoir pris en compte les « préoccupations exprimées par la population à travers les médias et les forums citoyens ».
Si le carnaval national est annulé, les festivités régionales restent autorisées, selon le communiqué présidentiel.
La presse haïtienne salue d’une seule voix cette décision d’annuler le carnaval national : Frantz Duval dans son éditorial du Nouvelliste estime que le gouvernement a écouté la voix de la sagesse. «Tout le monde gagne et personne ne perd la face», ajoute notre confrère pour qui le gouvernement haïtien «propose pour une fois, une décision qui lui permet de faire croire qu’il est à l’écoute des critiques».
Alterpresse de son côté revient sur la levée de boucliers qu’a provoquée l’annonce de la tenue du carnaval à Fort Liberté : «distractions honteuses, indécence, injustice, irresponsabilité, mépris des revendications de la population», les mots ne semblent pas assez forts pour décrire le sentiment des organisations de la société civile. L’agence en ligne rappelle le montant qui devait être accordé aux festivités : 300 millions de gourdes en tout, soit un peu plus de 2 millions d’euros alors que le pays manque de tout et que plusieurs milliers de personnes ont été déplacées en raison de la violence des gangs armés et vivent «dans des conditions infrahumaines».
Après la décision du président américain d’expulser massivement les migrants illégaux des États-Unis, le New York Times titre « des centaines de migrants piégés au Panama ».
À la Une du journal, la photo d’un hôtel modeste la nuit et aux fenêtres, des dizaines de migrants qui se couvrent le visage. Aucun n’est originaire du Panama, ils viennent d’Afghanistan, d’Iran, de Chine : des pays où il est difficile de les renvoyer. Ils sont donc envoyés loin de tout, dans un pays inconnu et sont 170 enfermés dans cet hôtel où « un migrant a tenté de se suicider, un autre s’est cassé la jambe en tentant de s’enfuir », rapporte le journal. « On leur a enlevé leur passeport, et leur téléphone » et ils ne savent pas ce qu’ils vont devenir. On leur a dit qu’ils seront peut-être envoyés dans un camp de fortune dans la jungle panaméenne. Le Panama en est maintenant responsable et est « sous une pression intense des autorités américaines, qui a menacé de reprendre le Canal de Panama ».
La Estrella s’en fait aussi l’écho, parlant de 299 personnes enfermées dans un hôtel de Panama city. L’agence de presse EFE rapporte que des familles avec des bébés, des enfants et des personnes âgées ont demandé de l’aide. « Ils craignent pour leur vie s’ils sont renvoyés dans leur pays d’origine ».
La fin d’USAID en Colombie remet en question l’aide aux migrants
La Colombie était la principale bénéficiaire an Amérique Latine des fonds alloués par l’agence de coopération américaine USAID. Le pays, principale producteur mondial de cocaïne, a été victime d’un long conflit armé. L’aide venue de Washington représentait moins d1% du PIB mais elle finançait plus de 70% de l’aide humanitaire. La suspension des fonds de l’USAID a fait les gros titres des journaux.
La coopération américaine finançait ici des programmes très divers, de la protection de la forêt amazonienne à la mise en œuvre de l’accord de 2016 signé avec la guérilla des FARC, en passant par le développement rural, l’éradication des cultures de coca ou encore l’aide aux migrants.
La Colombie a reçu en moins de 10 ans plus de 3 millions de Vénézuéliens. Marie-Eve Detoeuf, notre correspondante à Bogota a rencontré Alba Pereira qui dirige une petite fondation qui offrait tous les jours 600 repas gratuits aux Vénézuéliens les plus démunis dans la ville de Bucaramanga : « Nous avons dû licencier les employés et la population dont nous nous occupions ne reçoit plus d’aide. La situation est terriblement critique, surtout qu’en ce moment la question des déplacés internes s’ajoute à celle des migrants. La ville de Bucaramanga reçoit en ce moment des déplacés qui arrivent de la région du Catatumbo ».
Dans cette région du nord-est du pays, les combats entre des groupes armés ont provoqué depuis la mi-janvier 2025 le déplacement de quelque 50 000 personnes. La suspension de la coopération américaine a été décrétée pour 90 jours.
Un reportage à écouter dans son intégralité dans la version audio de ce podcast.
Mexique : 2 000 euros pour un AK47
Depuis presque un demi-siècle, le Mexique souffre d’une criminalité importante notamment à cause de la puissance de feu des groupes criminels. Chaque année, il y a environ 30.000 homicides. La sécurité est depuis longtemps une priorité pour le gouvernement mexicain qui a tenté diverses stratégies pour endiguer la violence. En 2006, le président de l’époque, Felipe Calderon, avait déclenché une guerre contre les cartels qui n’a pas du tout résolu le problème, au contraire. Depuis, l’ex-président Andres Manuel Lopez Obrador tout comme l’actuelle cheffe de l’État Claudia Sheinbaum poursuivent une politique moins frontale qui cherche davantage à agir sur les causes de la violence.
Les autorités ont mis en place un programme de désarmement volontaire. Pour Clara Burgada, la maire de Mexico, rencontrée par notre correspondante à Mexico, Gwendoline Duval, « Chaque arme récupérée représente un crime en moins dans ce pays. En 2019, il y avait 4 homicides par jour dans la capitale, mais grâce à cette politique, la moyenne en 2024 a baissé à 2,4. »
Lancé par la présidente Claudia Sheinbaum lorsqu’elle était maire de Mexico, ce programme de désarmement va se déployer dans tout le pays. Avec le renforcement de la garde nationale, du renseignement et de la coordination des institutions mexicaines, c’est l’un des grands axes de la politique de sécurité du gouvernement.
Un reportage à écouter dans son intégralité dans la version audio de ce podcast.
L’actualité des Outre-Mer
Benoît Ferrand de la 1ère évoque cette déclaration du nouveau directeur territorial de la police nationale en Martinique qui se dit très surpris par le niveau de violence dans l’île.
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