Après avoir durement frappé, mardi 28 octobre, la Jamaïque, où plusieurs infrastructures ont été détruites et des secteurs inondés, le très puissant ouragan Melissa se dirige vers Cuba qu’il devrait toucher tôt mercredi, avant de se rapprocher du sud des Bahamas et de l’archipel des îles Turques-et-Caïques, un territoire britannique. Avec des vents soutenus se rapprochant
Après avoir durement frappé, mardi 28 octobre, la Jamaïque, où plusieurs infrastructures ont été détruites et des secteurs inondés, le très puissant ouragan Melissa se dirige vers Cuba qu’il devrait toucher tôt mercredi, avant de se rapprocher du sud des Bahamas et de l’archipel des îles Turques-et-Caïques, un territoire britannique.
Avec des vents soutenus se rapprochant des 300 kilomètres par heure, l’ouragan alors de catégorie 5, la plus élevée sur l’échelle de Saffir-Simpson – il a ensuite été rétrogradé en catégorie 4 – a frappé de plein fouet l’ouest de la Jamaïque à la mi-journée. Il s’agit du pire ouragan ayant touché ce pays des Caraïbes depuis le début des relevés météorologiques. Avant même de toucher terre, Melissa avait fait trois morts en Jamaïque, trois en Haïti et un en République dominicaine.
Le premier ministre jamaïcain, Andrew Holmes, a déclaré que l’île était une « zone sinistrée ». Saint Elizabeth, paroisse située dans le Sud-Ouest et « grenier à blé » du pays a été submergée, selon Desmond McKenzie, élu local, lors d’une conférence de presse. « Les dégâts à Saint Elizabeth sont considérables, (…) toute la Jamaïque a subi les effets dévastateurs de Melissa », a-t-il ajouté, précisant que plusieurs hôpitaux avaient été endommagés.

« Une partie de notre toit a été emportée par le vent, une autre partie s’est effondrée, toute la maison est inondée. Les constructions extérieures comme les enclos pour les animaux ou la cuisine ont également été détruits », témoignait, auprès de l’Agence France-Presse (AFP), Lisa Sangster, une habitante de la zone.
A Saint Catherine, au centre de la Jamaïque, la rivière Rio Cobre est sortie de son lit et les vents puissants ont arraché des clôtures et des toits, a constaté un photographe de l’AFP. Kingston, la capitale, a été relativement épargnée, selon Mathue Tapper, un habitant de 31 ans.
Des sols déjà gorgés d’eau par les pluies précédentes
Des bourrasques extrêmement violentes, ainsi que des inondations côtières sévères et des pluies diluviennes pouvant provoquer des glissements de terrain catastrophiques étaient attendues à travers le pays, les sols étant déjà gorgés d’eau après les pluies des semaines précédentes.
Le premier ministre, Andrew Holness, avait notamment mis en garde contre le risque de dégâts majeurs dans l’ouest du pays et les autorités avaient appelé la population à faire preuve de vigilance vis-à-vis des crocodiles, qui du fait des inondations pourraient s’avérer une menace. Dans ce type de catastrophe, « l’eau tue beaucoup plus de personnes que le vent », avait rappelé en amont le météorologue Kerry Emanuel.
Selon la Croix-Rouge, au moins 1,5 million des 2,8 millions d’habitants de l’île pourraient être affectés par l’ouragan. « Les conséquences sur la population comprendront des perturbations des services essentiels, sur les marchés et, bien sûr, des blocages de routes. Cela signifie que l’ensemble de la population pourrait en subir les conséquences d’une manière ou d’une autre », avait estimé Necephor Mghendi, chef de délégation pour les Caraïbes anglophones et néerlandophones à la Fédération internationale de la Croix-Rouge (FICR).
Les Nations unies ont annoncé, mardi, son intention d’acheminer dès que possible par avion quelque 2 000 kits de secours vers la Jamaïque depuis la Barbade.
La Jamaïque, dont l’économie dépend beaucoup du tourisme, avait fermé son aéroport international ainsi que ses ports en amont. Si des touristes avaient pu quitter le territoire, 25 000 autres y sont restés, a détaillé, mardi, le gouvernement. Tout comme les habitants, ils avaient reçu pour consigne de se réfugier dans des chambres d’hôtel ou dans des abris anti-ouragans – des centaines ont été ouverts –, et d’attendre pour sortir que le phénomène finisse de traverser le territoire mardi.
« C’est votre dernière chance de sauver votre vie (…) mettez-vous à l’abri immédiatement », avait exhorté le NHC alors que des inondations étaient déjà en cours par endroits et que des coupures d’électricité étaient recensées, notamment dans la capitale, Kingston.
« Ce n’est pas le moment d’être courageux », avait lancé le ministre des collectivités territoriales, Desmond McKenzie, tandis que, sur X, la star jamaïcaine du sprint Usain Bolt enjoignait à ses compatriotes de « rester en sécurité ».

De nombreux habitants refusaient toutefois de suivre ces consignes. Et des vidéos générées par intelligence artificielle minimisant la menace de l’ouragan ont envahi les réseaux sociaux, a constaté lundi l’AFP, avec des habitants faisant la fête ou du Jet-Ski.
A Cuba, fermeture d’écoles et évacuations
Le changement climatique accentue « tous les aspects les plus néfastes de l’ouragan Melissa, a déclaré à l’AFP Daniel Gilford, climatologue de l’organisation à but non lucratif Climate Central. Il entraîne des précipitations et des submersions côtières plus importantes et avec des intensités plus fortes que ce qui aurait été observé dans un monde sans changement climatique. »
Selon une première analyse de l’organisation, l’ouragan Melissa est passé au-dessus d’eaux plus chaudes de 1,4 °C du fait du changement climatique. Des températures rendues au moins 500 fois plus probables du fait de l’activité humaine. Selon les explications de M. Gilford, si le « réchauffement atmosphérique tend à réduire l’intensité, et le réchauffement de la température de surface de la mer tend à augmenter l’intensité », en général « la température de surface de la mer l’emporte » dans la détermination de la puissance des tempêtes.
Le dernier ouragan majeur à avoir touché terre en Jamaïque était l’ouragan Gilbert de septembre 1988, qui avait tué quarante personnes et fait d’énormes dégâts. Depuis, l’île avait été frappée par plusieurs ouragans, le dernier en date étant Béryl, en juillet 2024, qui n’y avait toutefois pas touché terre.
A Cuba, les autorités ont commencé à fermer des écoles et à évacuer des habitants, alors que le manque d’électricité empêche la bonne diffusion des messages d’alerte. « L’état d’alerte » a été déclaré dans six provinces de l’est du pays et les habitants tentent de stocker vivres, bougies et piles depuis lundi.


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