ONU : Adoption de la résolution 2793 sur le déploiement d’une force de répression des gangs en Haïti

ONU : Adoption de la résolution 2793 sur le déploiement d’une force de répression des gangs en Haïti

Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté, ce mardi 30 septembre 2025, la résolution 2793 portant sur le déploiement d’une force chargée de combattre les gangs en Haïti. Le texte a été approuvé par 12 pays, aucun vote contre, tandis que trois membres, dont la Russie et la Chine, se sont abstenus.

Cette nouvelle force diffère largement de la Mission multinationale de soutien à la sécurité dirigée par le Kenya. Selon le Miami Herald, Washington précise qu’elle serait plus imposante, structurée comme une armée, et dotée d’une capacité offensive bien plus meurtrière que la mission kényane essentiellement conduite par des unités de police.

« Pour être clair, la mission est essentiellement militaire en raison de sa nature de combat urbain », a déclaré Henry Wooster, chargé d’affaires à l’ambassade des États-Unis à Port-au-Prince. Il a expliqué que la force aurait pour mission de sécuriser des points stratégiques tels que l’aéroport, les ports maritimes, les carrefours routiers, les centrales électriques et autres infrastructures vitales. « Tous les lieux où un État doit affirmer son autorité pour démontrer qu’il demeure une entité souveraine », a-t-il précisé.

Henry Wooster a profité de l’Assemblée générale des Nations Unies, tenue cette semaine à New York, pour plaider en faveur d’un soutien international accru à cette force, coparrainée par les États-Unis et le Panama. Le Conseil de sécurité pourrait se prononcer sur sa mise en œuvre dès la semaine prochaine.

De nombreux détails restent flous, notamment le coût et les modalités précises de fonctionnement. Toutefois, lors d’une conférence de presse à New York, Wooster a livré des indications inédites. « L’hémisphère occidental est vaste. Nous sommes convaincus que nous atteindrons les 5 500 soldats. Nous les appelons ainsi pour éviter de les distinguer de la police pour l’instant. »

Le diplomate a également confirmé que, bien que la mission s’inscrive sous le chapitre VII de la Charte des Nations Unies, qui autorise le recours à la force, elle disposerait d’une latitude bien plus offensive. « Elle pourra traquer les gangs et les neutraliser avec une force meurtrière », a-t-il affirmé.

Contrairement à la mission kényane, la nouvelle force ne sera pas limitée par les directives de la Police Nationale d’Haïti (PNH). « Le mandat leur donnera une certaine liberté de manœuvre », a précisé Wooster, indiquant que la PNH pourrait intervenir dans une zone donnée pendant que la force opérerait ailleurs sur le territoire.

« Ce qui est en jeu ici, c’est la survie d’un État souverain », a-t-il insisté, dénonçant les violences des gangs.. Selon lui, les États-Unis cherchent avant tout à rétablir la stabilité, préserver la légitimité de l’État haïtien et lutter contre « l’anarchie, le terrorisme et la violence ».

Malgré cette détermination, plusieurs inquiétudes subsistent quant à la structure de commandement de la force et à sa coordination avec la PNH. Le financement est également au cœur des interrogations. Wooster a rappelé que, pour la mission kényane, Washington avait déjà pris en charge la logistique, les repas, les véhicules, l’hébergement du personnel et le soutien médical, pour un montant dépassant un milliard de dollars. Cette fois, les États-Unis souhaitent que le financement provienne des contributions obligatoires des États membres de l’ONU, complétées par des apports volontaires.

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