Dans de nombreux pays dans le monde, les fêtes de noël et du nouvel an demeurent des moments de convivialité, de partage et de réconciliation, en Haïti depuis bien des années elles perdent de plus en plus de valeurs, à cause de la crise économique qui ne fait que s’aggraver, et s’ajoute cette année l’insécurité chronique exacerbée par les rapts à répétition.
Ordinairement, depuis fin novembre, les décorations, l’augmentation des activités culturelles et les chansons diffusées en boucle à la radio annonçaient déjà Noël, on est à la mi-décembre difficile d’imaginer que quelques jours seulement nous séparent de cette grande fête.
Les gens vivent la peur au ventre. « Moi, décorer ma maison jamais, tu veux que les kidnappeurs viennent m’enlever directement chez moi », a réagi une femme questionnée sur les raisons pour lesquelles elle n’a pas décoré sa maison cette année.
D’autres catégories de personnes, touchées de plein fouet par cette situation, sont les gens qui profitent de cette période, pour se faire un peu d’argent en vendant des gadgets de Noël. « Les gens ont d’autres préoccupations, de nos jours ils ne sont plus intéressés par ces genres de choses », se désole un commerçant, qui d’habitude investit dans des jouets pour enfants, chapeaux de Noël, feux d’artifice et autres.
Malheureusement, nos bons moments de loisir et de plaisir semblent uniquement appartiennent au passé; les citoyens aujourd’hui sont littéralement pris en otage, ils ne savent à quel saint se vouer, les autorités étatiques de leurs côtés ne font que multiplier les promesses, comme si elles étaient en campagne électorale, laissant la population livrée à elle-même.