SOS Journalistes a qualifié cette décision d’arbitraire, soulignant qu’elle constitue un grave recul pour la liberté de la presse en Haïti. Selon l’organisation, le recours par le CONATEL à un décret obsolète traduit une tentative désespérée de museler les voix dissidentes, rappelant les pratiques autoritaires des régimes passés.

« L’invocation de ce texte archaïque est une manœuvre inquiétante qui sape les fondements de notre démocratie », a déclaré SOS Journalistes concernant le décret du 12 octobre 1977 utilisé par le CONATEL.

L’organisation estime que cette suspension représente un signal alarmant pour la liberté de la presse et, plus largement, pour la démocratie en Haïti. « Les tentatives de bâillonner la presse sont vouées à l’échec », a-t-elle prévenu, exhortant le CONATEL et le gouvernement à revenir sur une décision qu’elle qualifie de « scélérate ».

Il est à rappeler que le CONATEL a accusé Radio Méga d’utiliser la fréquence 103.7 MHz pour permettre à des chefs de gangs notoires, tels que Jimmy Chérizier et Jeft Gwo Lwa, de diffuser des messages de haine et de terreur à travers l’émission.

Une accusation fermement rejetée par SOS Journalistes, qui affirme que Boukante Lapawòl, animée par Guerrier Henry et Jean Ismael Valestin, s’est toujours distinguée par son indépendance éditoriale et ses critiques constructives à l’égard des autorités, dans le respect de l’intérêt public.

« Le véritable péché de cette émission semble être son indépendance », a déclaré l’organisation.