Les tirs d’honneur, couramment pratiqués par la police et l’armée pour symboliser le respect et le dernier adieu à un frère d’armes, se transforment trop souvent en tragédie en Haïti. Le dernier drame en date s’est produit ce lundi 17 mars 2025, lors des funérailles de deux agents des Forces Armées d’Haïti (FAD’H) lâchement assassiné à Delmas 30 par des bandits de la coalition de gang “Viv Ansanm”. Un jeune homme venu rendre hommage aux défunts a été mortellement touché par une balle perdue.
Ce n’est malheureusement pas la première fois qu’une telle situation se produit. Récemment, un écolier avait été blessé dans des circonstances similaires, victime d’un tir incontrôlé lors des funérailles d’un policier. Ces incidents soulèvent de vives interrogations sur la dangerosité de cette pratique et l’absence de mesures visant à prévenir de telles tragédies.
En Haïti, lors de ces cérémonies, policiers et militaires tirent en l’air sans véritable contrôle, gaspillant des munitions, perturbant une population déjà terrorisée par la situation sécuritaire critique du pays et causant, parfois, des pertes humaines.
Sur les réseaux sociaux, certains pointent du doigt un grave problème de formation et de discipline au sein des forces de l’ordre. Ils remettent en question cette pratique et plaident même pour son interdiction. D’autres appellent à un meilleur encadrement et à l’utilisation exclusive de balles à blanc.
Les funérailles, moments de recueillement et de respect, ne devraient pas être marquées par le chaos et le danger. Les autorités sont appelées à assumer leurs responsabilités et à mettre en place des mesures concrètes afin que ces hommages ne coûtent plus de vies dans un pays où la mort, déjà omniprésente, est alimentée par l’insécurité.