Aujourd’hui, RFI a reçu le cinéaste haïtien Samuel Suffren, qui a discuté de la crise en Haïti et des conséquences de l’exil. Il évoque l’espoir persistant des Haïtiens face à la violence des gangs. La presse, elle aussi, subit des attaques, renforçant la gravité de la situation dans le pays.
RFI accueillait aujourd’hui dans ses studios le cinéaste haïtien Samuel Suffren. Au micro d’Anne Cantener, le réalisateur et producteur a évoqué la situation de son pays. «Rester ou partir, c’est la question qu’on se pose tous. On est tous dans cette impasse-là», raconte Samuel Suffren qui a dû fuir son appartement de Port-au-Prince.
Dans ses films, le cinéaste et président de l’association Kit s’intéresse à l’exil tel que le vivent ceux qui restent. «À ces gens-là, il ne reste que l’espoir que la personne revienne. Comment on attend quelqu’un pendant 15 ans, c’est cela qui me questionne», explique Samuel Suffren qui établit un parallèle avec la crise que traverse Haïti. «Aujourd’hui, l’espoir, c’est tout ce qu’on a nous, les Haïtiens. L’espoir qu’un jour, les choses changent.»
En Haïti, la situation est toujours aussi tendue. Les gangs multiplient les attaques contre les forces de l’ordre et s’en prennent également aux symboles, notamment à la presse. Hier, (13 mars 2025) la coalition criminelle Vivre ensemble a attaqué les locaux de l’un des plus grands médias du pays, les locaux de la Radio télévision Caraïbes. Notre correspondant Peterson Luxama a rencontré des employés choqués.
Solidarité de la presse haïtienne
La presse locale partage la consternation exprimée par les personnes interviewées par Peterson Luxama, à commencer par Le Nouvelliste dont les locaux ont été vandalisés par les gangs, il y a presque un an. «La presse continue d’encaisser les coups», déplore Frantz Duval, le rédacteur en chef du quotidien.
Le Nouvelliste souligne que les médias ne sont pas les seules cibles. «Toutes les institutions du pays, sans distinction aucune, sont attaquées, pillées, brûlées. N’importe qui peut perdre la vie au détour d’une rue ou d’une adresse qui hier encore était accueillante (…) C’est pour nous tous que nous devons nous inquiéter», insiste le journal.
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