« La verbomanie est une tendance pathologique d’où la conscience et la volonté ne sont pas toujours bannies, à jongler avec des paroles du sens desquelles on ne se rend pas exactement compte ; le caractère principal de cette affection est un irrésistible entraînement à parler et à discourir », selon O. Lourié.
Qui comprend réellement ce fameux « consensus national, dialogue national, entente nationale, tabou larasa, etc. »évoqué maintes et maintes fois par nos hommes politiques au pouvoir ou dans l’opposition ? Mais alors avec quelles retombées sur la qualité de vie de la population ? Toujours des retombées négatives car après tous ces discours, l’insécurité sous toutes ses formes persiste à un niveau infrahumain au sein de la population.
C’est l’une des préoccupations sur laquelle l’ONU a alerté récemment que le risque d’insécurité alimentaire plane sur notamment des populations du Sahel, du Soudan et d’Haïti. Ces territoires, placés en alerte maximale, nécessitent désormais une attention « urgente » de la part de la communauté internationale, a tenu de prévenir l’Organisation des Nation unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) lundi 29 mai, dans un rapport publié conjointement avec le Programme alimentaire mondial (PAM). Tandis que nos politiciens de leur côté vont discuter des affaires internes du pays à la Jamaïque sous l’invitation de la Conférence des chefs de gouvernement de la Communauté des Caraïbes
(CARICOM). Parmi ces derniers, on retrouve : des acteurs politiques et de la société civile en Haïti dont l’actuel Premier ministre,
la présidente du HCT, les signataires de divers accords politiques qui seront reçus à Kingston, à la Jamaïque, du 11 au 13 juin 2023. Tout cela montre que la crise systémique haïtienne passe de la sphère de l’ONU et de l’OEA à celle de la
CARICOM. C’est donc l’éternel dialogue tant à l’intérieur qu’à l’extérieur sans incidence réelle sur le développement du pays. On se rappelle avoir évoqué ce grand problème auquel nous faisons face depuis des lustres et auquel aussi aucun de nos dirigeants n’ose s’attaquer : « (…) ce contraste saisissant auquel on fait face en Haïti où entre le dire et le faire se trouve toujours un grand abîme ( lien :https://haiti24.net/le-mtptc-face-a-sa-mission-une-existence-qui-tend-de-plus-en-plus-a-linexistence/).
C’est de cette manière que l’incongruence de nos dirigeants se définissent. Le langage qu’ils tiennent au pouvoir se trouve à des années lumière du langage qu’ils ont dans l’opposition.
Il faut dire, au final, que cette tendance à recourir à la verbomanie et à l’incongruence s’inscrit dans un double objectif soit d’une part de répondre aux besoins de l’occident au détriment du peuple et, d’autre part dans une stratégie de camouflage c’est-à-dire consistant à empêcher à la masse populaire défavorisée de se concentrer sur son véritable bien-être, d’une meilleure qualité de vie, du pouvoir, du droit à l’accès à l’éducation gratuite et de qualité, de la santé, etc. Désormais, avec de pareils hommes politiques que ce soit au pouvoir ou dans l’opposition, tout peut changer sauf la situation déplorable du peuple, c’est entendu…