Mesures conservatoires contre Barbecue, Izo, Ti Lapli, Lanmo San Jou, Vitel’Homme Innocent, Victor Prophane, Luckson Elan : l’État passerait-il à l’action ?

Mesures conservatoires contre Barbecue, Izo, Ti Lapli, Lanmo San Jou, Vitel’Homme Innocent, Victor Prophane, Luckson Elan : l’État passerait-il à l’action ?

Le Ministère de la Justice a ordonné des mesures conservatoires contre les citoyens haïtiens sanctionnés par l’ONU. Dans une lettre datée du lundi 12 mai 2025, adressée au Commissaire du Gouvernement près le Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince, Frantz Monclair, le Ministre de la Justice et de la Sécurité Publique (MJSP), Patrick Pélissier, a donné des instructions claires en vue de la mise en œuvre de mesures conservatoires à l’encontre des citoyens haïtiens visés par des sanctions des Nations Unies.

Les personnes visées par ces mesures sont accusées de participer activement à la déstabilisation du pays à travers leurs activités criminelles. Il s’agit notamment de :

  1. Jimmy Chérizier alias “Barbecue”, ancien policier devenu chef de gang, il dirige la fédération criminelle « Famille G9 et alliés». Il a été le premier à être sanctionné en octobre 2022 pour des actes menaçant la paix, la sécurité et la stabilité d’Haïti.
  2. Johnson André (alias « Izo »), chef de la bande “5 Segond”, actif à Port-au-Prince.
  3. Renel Destina alias “Ti Lapli”, chef du gang « Grand Ravine », impliqué dans des activités criminelles violentes.
  4. Wilson Joseph alias “Lanmo San Jou”, chef du gang notoire « 400 Mawozo », connu pour des enlèvements de masse.
  5. Vitel’Homme Innocent, chef du gang « Kraze Barye », impliqué dans des actes de violence et de trafic d’armes.
  6. Victor Prophane, ancien parlementaire, accusé d’implication dans le trafic d’armes et de recourir à la violence pour des gains politiques.
  7. Luckson Elan, chef du gang « Gran Grif », impliqué dans des activités criminelles.

Selon un rapport récent des Nations Unies, ces individus jouent un rôle central dans la tentative de faire échouer la transition politique en cours. En s’attaquant régulièrement aux infrastructures et équipements de la Police nationale, notamment dans les départements de l’Ouest et de l’Artibonite, ils contribuent à maintenir un climat d’insécurité qui empêche l’organisation d’élections libres et démocratiques

Le Ministre de la Justice a prescrit deux principales mesures au CG de Port-au-Prince, dont le gel immédiat de tous les comptes appartenant aux individus sanctionnés sous le régime des Nations Unies, ainsi que ceux appartenant à leurs complices, conformément aux dispositions de la résolution 2653 du conseil de sécurité des Nations Unies et à celles du décret du 30 avril 2023 sanctionnant le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et le financement de la prolifération des armes de destruction massive. De plus, le Ministre enjoint à toutes les institutions spécialisées et de contrôle financier d’enquêter sur les activités financières généralement quelconques de ces sanctionnés.

Malgré ces décisions, certaines figures comme Jimmy Chérizier continuent de circuler librement dans le pays, au vu et au su des autorités, alors même qu’ils sont activement recherchés par la Police Nationale d’Haïti et par les États-Unis. Cette situation soulève de nombreuses interrogations sur l’efficacité réelle de l’action étatique et la volonté politique d’éradiquer les réseaux criminels.

Alors que le pays tente de retrouver un semblant de stabilité, ces mesures conservatoires pourraient représenter un pas significatif vers une plus grande responsabilisation des acteurs. Mais leur succès dépendra largement de la rigueur avec laquelle elles seront appliquées.

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