La Banque interaméricaine de développement finance à hauteur de 40 millions de dollars un projet important avec un volet : « travail contre rémunération », dans les quartiers contrôlés par les bandes armées.
Convaincu que la police nationale nécessite beaucoup plus de moyens économiques pour pouvoir mener à bien son travail, le BINUH a indiqué dans un rapport que la commission nationale de désarmement et de réinsertion (CNDDR), «doit jouer un rôle-clé dans le décaissement de la première tranche des 17 millions de dollars.
« L’unique force de sécurité d’Haïti est toujours confrontée à de graves difficultés financières en raison de la stagnation du budget national depuis 2017 », a souligné le Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH) qui lance une mise en garde par rapport aux conséquences dans le rapport présenté au Conseil de sécurité, le 15 juin 2020. « Sans une augmentation considérable du financement, le fonctionnement de base va être compromis », a souligné le BINUH.
Dans son rapport, le BINUH a salué le travail de la CNDDR. « La Commission haïtienne de désarmement, de démantèlement et de réinsertion s’affirme de plus en plus comme l’entité du pays assurant l’encadrement stratégique des interventions de lutte contre la violence de proximité. Le 4 mai, elle a soumis une stratégie nationale au premier ministre pour approbation. Le texte a été rédigé en consultation avec des partenaires nationaux et internationaux, avec les conseils techniques de l’ONU », a souligné le rapport précisant que « la Commission a contribué à l’obtention d’une trêve temporaire d’un mois entre les bandes rivales dans le quartier de La Saline à Port-au-Prince et dans les zones adjacentes »
La PNH est confrontée à de nombreuses difficultés
« Le processus de recrutement de nouveaux policiers et gardiens de prison a été suspendu en raison du manque de fonds pour payer les recrus. Si l’on ajoute à cela le taux d’attrition actuelle, qui se situe en moyenne à environ 400 agents par an, et sachant que seuls 2 370 cadets ont rejoint les rangs de la police entre 2017 et 2020, la Police nationale d’Haïti n’atteindra pas l’objectif de 4 000 agents supplémentaires (dont 12 % de femmes) d’ici à 2021 fixé dans son plan de développement stratégique 2017-21 », selon ce rapport.
« Au 4 mars, les effectifs se composaient de 15 172 policiers, avec une représentation féminine d’un peu plus de 10 pour cent ; un tel effectif correspond à un ratio de 1,3 policier pour 1 000 habitants, ce qui est inférieur à la norme internationale de 2,2… », a noté le BINUH dans ce rapport.