Six mois après l’assassinat crapuleux de l’ancien chef d’Etat haïtien au pouvoir, Jovenel Moïse, le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) publie un deuxième rapport, le 6 janvier 2022. Dans ce rapport qui divulgue les révélations de l’enquête menée par la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ), les responsables du RNDDH ont surtout mis l’accent sur le blocage de l’enquête, énumérant, selon eux, les causes.
D’après le document, depuis l’arrestation de trois (3) autres agents qui étaient affectés à l’Unité de Sécurité Générale du Palais National (USGPN), le 24 septembre 2021, l’instruction judiciaire piétine. En effet, qu’il s’agisse d’extrader les principaux suspects, Mario A. Palacios Palacios depuis la Jamaïque ou Samir Handal depuis la Turquie, tout une bataille doit être menée contre le gouvernement du Dr Ariel Henry afin de le forcer à agir. Ce qui prouve sa mauvaise foi, d’après le discours tenu par le fils de Jovenel Moïse, Joverlein Moise, le 10 décembre 2021.
Outre la négligence des autorités en place de faire la lumière sur ce dossier, le RNDDH évoque l’inaccessibilité des données de certaines institutions pour la DCPJ. « […] peu avant l’assassinat du président Jovenel MOÏSE et sans qu’aucune explication n’ait été fournie, l’accès de la DCPJ aux bases de données de l’Office d’Assurance Véhicule Contre-tiers (OAVCT), de l’Office Nationale de l’Identification (ONI), de la Direction Générale des Impôts (DGI) et de la Direction de l’Immigration et de l’Emigration (DIE) a été interdit et n’a jamais été rétabli, jusqu’à date », écrit le RNDDH dans son rapport.
Aussi, les enquêteurs en charge du dossier font face à des actes d’intimidations. En effet, toujours selon le rapport du RNDDH, en septembre 2021, les enquêteurs qui avaient travaillé sur l’enquête ont dû subir un interrogatoire musclé de l’Inspection Générale de la Police Nationale d’Haïti (PNH) qui leur a posé des questions spécifiques relatives à leur travail. Le RNDDH soupçonne que les blocages, liés à l’enquête, viennent d’autorités haut placées. Sans compter les pistes inexplorées comme les institutions bancaires où des transactions ont été réalisées au cours de la même période. Le RNDDH rappelle que l’information, mentionnant qu’au moins deux institutions bancaires seraient impliquées, a été confirmée par le FBI.
Ce sont là toutes les causes du blocage évoqué par le RNDDH dans son rapport concernant l’enquête sur la mort de l’ancien chef d’Etat Jovenel Moïse.